Elle, c’est Pauline Vernier, comédienne strasbourgeoise. Mais dans ses courtes vidéos-sketchs, c’est aussi Anne-Marie Pourchet, catéchiste à serre-tête, Monique Moulet, gynéco gênante, ou Audrey, « conseillère beauté chez Yves Ferrero Rocher ». Des personnages hauts en couleur qu’elle lance depuis quelques semaines à peine dans le YouTube -game et sur les réseaux. Couvre-feu, confinements à répétition, Strasbourg est peut-être en manque de spectacles, mais pas de talents ! Rencontre avec une humoriste aux personnalités multiples.
Dans le genre sketchs à voir à la maison, Internet nous régale régulièrement avec les capsules humoristiques de Laura Felpin, Anaïde Rozam, ou encore Jérôme Niel et Lison Daniel (alias les.caracteres). Filtres Insta ou costumes, à chaque humoriste sa recette. Leur point commun ? Des personnages un peu à notre image ou à celle de notre voisin dans des gags courts, efficaces, qui font rarement plus d’une minute et qui deviennent viraux. Des caricatures de nos temps modernes, à faire défiler, le matin devant le café, ou à s’envoyer en MP.
Pendant ce temps-là à Strasbourg…
Depuis quelques semaines, mon fil Facebook a vu poindre une nouvelle série de sketchs : ceux de Pauline Vernier. Comédienne résidente de plusieurs troupes d’impro du coin, nous te la présentions aux côtés d’Hugo Roth Raza en février dernier. Cette fois-ci, c’est sans son partenaire de YouTube et de scène qu’elle se présente et a choisi de se lancer en solo.
Un projet encore à ses débuts, mais qui a eu le temps de se mettre en place pendant le confinement, répondant en partie au manque de jeu, confirme Pauline.
Oui, mais pas que. Elle qui travaille depuis plusieurs années en bande, explique que l’envie lui est venue, également, d’avoir un projet personnel « où [elle] pouvait décider de tout ». Et ajoute : « aussi parce que certains copains m’ont souvent dit de me lancer et que j’ai vu des choses qui me faisait rire et qui m’inspiraient. Ça part souvent d’une blague, mais une blague sérieuse ».
Pastiches et postiches
Et la voilà depuis peu à se glisser dans la peau d’une kyrielle d’héroïnes truculentes, qui l’amènent à tâter de la poudreuse, chaussée de skis, au centre d’équitation à parler à un canasson ou à discuter lotions dans son salon. Chaque lundi, une nouvelle fait son entrée. De Céline Rossignol à Constance de la Boutonnière : à chacune son univers, son vocabulaire.
Des idées qu’elle tire de ses « expériences de vie », de souvenirs de gens croisés qui l’amusent, ou qui l’énervent dans la vie, pour en faire une caricature. Faisant avec ce qu’elle a « sous la main », elle « farfouille dans les tiroirs » et joue « le jeu d’avoir « presque le bon costume » ». Et ça marche ! Les vierges en plastiques trouvées chez les parents et autres perruques colorent des personnages déjà bien écrits.
Pour chaque sketch, un temps d’écriture au préalable et de recherche de champ lexical est nécessaire pour être au plus proche de ses caricatures. Et parfois, face cam’, une petite place laissée à l’impro, qu’elle pratique depuis une douzaine d’années. Le résultat ? Des imitations au poil. On s’y croirait.
Derrière, un travail plutôt en solo – mais qui se fait parfois à plusieurs mains, avec la famille et les copains pas loin – qui l’encourage dans son projet de one women show. Elle en a d’ailleurs commencé, il y a peu, l’écriture aux côtés d’une amie et collègue comédienne et autrice, Laurence Kubler. Avec sa galerie de personnages, qui ne cesse de croître, on y croit : ça annonce que du bon.
Alors en attendant de pouvoir retrouver un peu de légèreté dans les salles de ciné et de cabarets, on a tout le loisir de se délecter des sketchs décalés de Pauline Vernier. Et pour la suite, on n’oublie pas de s’abonner !
Pauline Vernier et ses personnages à retrouver sur :
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Fanny Soriano