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Nos sportives strasbourgeoises : Charlotte Lembach, escrimeuse championne du monde de sabre par équipe

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Parce que Strasbourg regorge de sportives et de sportifs, parce que certains sports ne bénéficient pas d’une médiatisation suffisante et tout simplement parce que raconter des histoires sur le sport et ses sportives et sportifs me passionne, Pokaa lance une série de portraits sur les sportives et sportifs à Strasbourg. Aujourd’hui : Charlotte Lembach, championne du monde de sabre par équipe.


Une Strasbourgeoise pur jus (de choucroute)

Charlotte Lembach est une Strasbourgeoise 100 % choucroute. Née à Strasbourg, la jeune femme de 32 ans a néanmoins dû quitter sa ville juste avant sa majorité, pour se consacrer à son sport : « J’ai quitté la ville à 17 ans pour suivre mon projet de rêve olympique et depuis, je suis en pôle France à l’INSEP, en vue de finir ma carrière sur les Jeux Olympiques de Tokyo. »

Quinze ans plus tard, après des années passées à Paris et à voyager aux quatre coins du globe, elle apprécie toujours autant revenir dans notre belle ville : « J’essaye de rentrer au maximum à Strasbourg dès que je peux. Je suis très proche de ma famille et Strasbourg est toujours une ville où je peux me ressourcer et où je retrouve vite mes anciennes habitudes de Strasbourgeoise. » La raison principale ? Strasbourg est une ville à taille humaine, en plus d’être évidemment la plus belle ville du monde : « La proximité qu’offre la ville est intéressante : on peut tout faire à pied ou en tram. C’est la plus belle ville du monde, je le dis à tout le monde, et à chaque fois que quelque chose s’y passe c’est trop cool. »

© By Athletes – Document remis


Les débuts de l’escrime

Néanmoins, il a fallu qu’elle quitte Strasbourg pour poursuivre ses rêves olympiques. Alors comment a-t-elle commencé l’escrime ? Comme bien souvent, c’est le fruit du hasard : « J’ai commencé l’escrime à 6 ans, un peu par hasard. J’accompagnais mon frère sur un stage omnisport, j’avais pas l’âge mais j’avais déjà un fort caractère. Alors j’ai un peu pleuré, pour que le directeur me laisse participer également. Finalement ça s’est fait, et ça s’est bien passé. Le dernier jour, il y avait de l’escrime, et j’ai battu tous les garçons. Le maître d’arme a alors demandé à ma mère si c’était possible que je m’inscrive. »

Commence alors une histoire qui va s’avérer riche en médailles. Si aujourd’hui Charlotte Lembach pratique le sabre, quand elle a débuté l’escrime, cette arme n’existait pas pour les femmes. Elle a donc dû commencer par une autre : « J’ai commencé par le fleuret, parce que le sabre féminin n’existait pas en 1995. Et en 1998, quand c’est apparu, ça me correspondait beaucoup plus. » Les premiers titres de championne sont vite arrivés, et elle se fait rapidement remarquer au niveau national. Comme une suite logique des événements, elle intègre donc le pôle France en 2005. Des années un peu difficiles, où elle a failli arrêter sa carrière. Mais le passage à l’INSEP en 2009 la fait repartir du bon pied et les résultats internationaux sont enfin arrivés.

© Augusto Bizzi – Document remis


Le jeu de la Dame

Avant de s’intéresser à son palmarès, néanmoins, revenons d’abord aux bases. Finalement, pourquoi l’escrime ? « Parce que c’est vraiment un sport d’opposition, qui me permet de me confronter à des adversaires. Au départ, garçons comme filles, on se mélangeait, il y avait vraiment une mixité. Me confronter à des hommes me plaisait énormément. » Au-delà du sport de confrontation, c’est également son aspect tactique qui a plu à Charlotte Lembach : « Ce sport peut aussi être mis en relation avec un jeu d’échec, avoir un coup d’avance, être stratège… on est tout le temps en train de jouer avec son adversaire. Jouer avec mes qualités, les défauts de l’autre… tout cela sont des caractéristiques que je continue encore à approfondir aujourd’hui. » Enfin, comme dans tout sport individuel, où l’on peut très vite se sentir seul, les rencontres par équipe sont très importantes : « Être en équipe, avec ses coéquipières, même quand on est seule sur la piste, on se sent toujours soutenue. »

Une des particularités de l’escrime, c’est que c’est un sport à plusieurs armes. Celle de Charlotte Lembach ? Le sabre. Une arme explosive, qui demande de grosses capacités d’adaptation : « Le fleuret et l’épée sont des sports de précision. Le sabre c’est vraiment réactif, on doit prendre vite une décision. C’est endurant, mais c’est surtout explosif. Au sabre on n’a pas le temps de s’adapter, il faut prendre une décision, malgré la panique et la peur. Il faut avoir un cadre bien défini avant d’entrer en piste, car s’il y a de l’hésitation, on est foutu. »

© Augusto Bizzi – Document remis


La délivrance de la médaille d’or de 2018

Revenons maintenant au palmarès au sabre de Charlotte Lembach. Ce dernier est très fourni : rendez-vous compte, deux médailles d’argent et une de bronze par équipe aux championnats du monde, ainsi que quatre médailles d’argent, dont une en individuel, aux championnats d’Europe, et deux médailles de bronze, dont une en individuel. Mais dans tout cela, il manquait évidemment la plus dorée des couleurs, qui semblait se refuser éternellement à l’équipe de France de sabre féminine. Quand je lui demande ses meilleurs souvenirs en compétition, forcément, ce titre décroché en 2018 à Budapest revêt une saveur particulière : « Ce titre a été une délivrance, parce que des médailles de bronze et d’argent on en avait par paquet. En plus on a vécu une aventure formidable avec l’équipe. »

Un autre moment fort de sa carrière ont été les championnats d’Europe de 2014. Pour une raison toute simple : ils se sont déroulés à Strasbourg. « Mon premier vrai beau souvenir ce sont les championnats d’Europe à Strasbourg. C’était ma première médaille internationale, en plus devant toute ma famille et mes proches, qui étaient venus me soutenir au Rhénus. » Enfin, la participation aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Si les résultats n’ont pas été au rendez-vous – l’équipe de France a perdu tous ses matchs, ndlr – le fait d’avoir accompli ses rêves d’enfant restera toujours gravé en elle : « Avoir fait les JO, c’était incroyable. Malgré mes résultats ça restera gravé dans ma mémoire. »

© Augusto Bizzi – Document remis


Les effets du Covid sur le mental d’une championne

En parlant des Jeux, ceux de Tokyo de 2020 étaient le but final dans la carrière de Charlotte Lembach. Elle me le dit elle-même, elle avait décidé de mettre un terme à sa carrière après ces Jeux. Sauf que le Covid est passé par-là, repoussant d’un an la tenue de Jeux qui ne sont pas encore assurés de se tenir aujourd’hui. Une décision difficile à accepter pour Charlotte Lembach : « J’avais décidé de mettre un terme à ma carrière après Tokyo en 2020. Donc à l’annonce du report des Jeux, ça a été un gros coup dur pour moi parce que je ne savais plus où j’allais. Et là, plus de projection possible sur les échéances futures. »

Un enfermement difficile à supporter pour la jeune femme, qui a connu des moments difficiles. « J’ai eu du mal à faire face donc j’ai fait appel à mon préparateur mental pour continuer de me préparer. Ça m’a aidé à tenir. » En juin, il fait beau, tout le monde sportif a pu reprendre. Un bref moment de plénitude avant que reviennent les doutes : « Finalement, on se dit « pourquoi on s’entraîne ? ». J’ai fait un petit burn-out, j’ai pris un break de deux trois semaines où je me suis recentrée sur moi-même. Et quand les premières dates de compet’ sont sorties, c’était plus facile de retourner s’entraîner tous les jours. » C’est une vraie bataille qu’a menée Charlotte Lembach, et c’était d’autant plus difficile qu’elle était contre elle-même. « Il a vraiment fallu se battre contre soi-même pour continuer, il y a eu des hauts et des bas mais j’ai appris sur moi et j’ai su travailler sur moi-même, sur la panique, le manque de sensation… » Et aujourd’hui, elle est plus forte, le regard braqué sur Tokyo.

Bien que les Jeux soient encore une incertitude cela n’altère plus la motivation de Charlotte Lembach. L’équipe de sabre féminine est déjà qualifiée, mais en individuel, rien n’est encore écrit et pas sûr que la jeune femme puisse y participer. « En interne on a toujours des questionnements, puisqu’une seule compet est prévue en mars prochain. On n’en sait pas plus. Après selon les antécédents des compets précédentes, où j’avais fait un podium en Grand Prix, une compet individuelle, on a une équipe avec un noyau dur de 3 personnes, donc on va y travailler pour y rester. J’ai confiance. »

© Gwladys Duteil – Document remis


Une envie de rester dans le sport à la fin de sa carrière

Quand elle n’est pas en train de s’entraîner pour arriver aux Jeux Olympiques pour conclure sa carrière sur la plus belle des compétitions, Charlotte Lembach aime les plaisirs plutôt simples : « J’aime le shopping, j’adore partir en vacances dans d’autres pays que je n’ai pas eu la chance de visiter grâce à l’escrime, lire des livres dans le style policier/thriller. Aller au restaurant, boire un verre, finalement pas mal de choses qui manquent finalement aujourd’hui. C’est drôle, je pensais qu’à la fin de ma carrière je pourrais faire ça, mais là pour l’instant c’est compliqué. »

Au-delà de ça, la jeune femme continue également ses études à côté de sa carrière à l’EDHEC, une prestigieuse école de commerce. Le tout dans le but de travailler dans le sport, notamment dans le développement du sport féminin : « Après ma carrière, je n’ai pas de métiers précis en tête, mais j’aimerais rester dans le sport, que ce soit dans l’événementiel, dans le marketing sportif ou même travailler dans le domaine du sport au sein des régions, et notamment le Grand Est, pour développer le sport féminin. » Une nouvelle façon de s’investir, pour sa ville qu’elle aime tant, et de perpétuer les valeurs qu’elle a apprises de l’escrime. En attendant, on lui souhaite bonne chance pour les Jeux, et on croise les doigts pour qu’ils aient lieu.

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