Le vendredi, c’est point épidémiologie ! Depuis presque un mois désormais, Olivier Véran, ministre de la Santé, s’avance devant les Français le jeudi soir pour acter de nouvelles mesures pour lutter contre la progression du coronavirus. Ce jeudi 8 octobre, Lyon, Lille, Grenoble et Saint-Étienne ont été placées en zone d’alerte maximale dès samedi, alors que Toulouse et Montpellier sont en attente pendant le week-end. Pendant ce temps, Strasbourg continue de tenir le cap et de faire de la résistance, pour le plus grand plaisir de tous les Strasbourgeoises et les Strasbourgeois. Parce que cette situation, aussi agréable soit-elle, peut vite évoluer, on vous fait un petit rappel de la situation au niveau des différents chiffres et indicateurs.
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Une France de plus en plus touchée par le retour du Covid
Ce jeudi 8 octobre, Olivier Véran a annoncé que Lille, Grenoble, Lyon et Saint-Étienne passaient dès le samedi 10 octobre en zone d’alerte maximale. Ce qui signifie entre autres que les bars ferment leurs portes et que les restaurateurs doivent suivre un protocole sanitaire encore plus strict. Toulouse et Montpellier devraient, sauf embellie de dernière minute, suivre le même chemin le lundi 12 octobre. Dans le même temps, Dijon et la métropole de Clermont-Ferrand passent en zone d’alerte renforcée.
C’est donc la mauvaise nouvelle de ce début de mois d’octobre. Semaine après semaine, la France voit tous ses indicateurs se parer de leurs plus belles nuances de rouge, ce qui démontre un retour du Covid dans nos contrées. Les hospitalisations continuent d’augmenter, tout comme les passages en réanimation, ce qui peut vite devenir problématique. En effet, comme on vous l’avait expliqué, si les lits en réanimation arrivent à saturation, d’autres maladies seront moins ou pas traitées, au risque d’imposer un nouveau moment très difficile à vivre pour le personnel soignant.
Comment se débrouille Strasbourg dans sa gestion du Covid ?
Mon cher Bixente, la réponse est simple : plutôt très bien pour le moment. Selon le dernier point épidémiologique de l’ARS Grand Est, pour la semaine allant du 29 septembre au 5 octobre, le taux d’incidence de notre ville atteint 69.8. Si c’est au-dessus du seuil d’alerte, il est nettement inférieur à celui de la semaine du 22 au 28 septembre, où il s’élevait à 94.6. Encore plus important, ce taux d’incidence est surtout bien en-dessous du seuil de 150, l’un des indicateurs pouvant faire basculer Strasbourg dans des zones d’alerte plus rouges, bien plus contraignantes.
Toutefois, malgré cette nouvelle positive, un indicateur sans contexte ni autres points de comparaison ne suffit pas pour établir un panorama exhaustif et définitif de la situation. Opérons alors un petit retour sur les autres indicateurs de suivi de l’épidémie en les comparant avec ceux de la semaine dernière, à la fois pour le Grand Est et pour le Bas-Rhin.
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La situation dans le Grand Est
Au niveau des hospitalisations, le Grand Est s’en sort très bien puisque notre région a 265 personnes hospitalisées au 8 octobre, contre 295 au 1er octobre. Les réanimations suivent la tendance, puisqu’il y a désormais 39 personnes qui se trouvent en réanimation, contre 44 la semaine dernière. Ce qui aboutit à un taux d’occupation des lits de 8,3 %. Bien inférieur au seuil des 30 % amenant à une classification en zone d’alerte maximale.
Dans le même temps, d’autres indicateurs remontent. Sur la période du 29 septembre au 5 octobre, le taux d’incidence de notre région s’établit à 53,8 pour 100 000 habitants, contre 38 sur la semaine du 22 au 28 septembre. De la même manière, celui des 65 ans et plus est à 36,1 contre 21,8 une semaine auparavant. Enfin, le taux de positivité atteint les 4,7 %, contre 3,1 %.
Cette hausse des indicateurs nous rappelle qu’il ne faut pas prendre à la légère le retour du Covid. Néanmoins, si la situation n’est pas optimale, elle reste tout de même encore largement en deçà des moyennes nationales, où le taux d’incidence pour la semaine du 29 septembre au 5 octobre est de 126,9 en France, alors que le taux de positivité est de 9,8 %.
La situation dans le Bas-Rhin
Justement les indicateurs remontent aussi dans le Bas-Rhin. Alors que la semaine dernière avait vu notre beau département passer en-dessous du seuil d’alerte au niveau du taux d’incidence, il est repassé au-dessus, avec 51 cas positifs pour 100 000 habitants sur la semaine du 29 septembre au 5 octobre. Celui des plus de 65 ans monte à 19,4, contre 12,9 sur la semaine précédente, restant tout de même le deuxième plus bas du Grand Est. Enfin, le taux de positivité a également augmenté en une semaine, passant de 2,9 à 3,7 %. Toutefois, là encore ce taux est le deuxième plus bas de la région. Rien d’alarmant pour l’instant donc, juste de la vigilance.
Dans le même temps, les hospitalisations restent stables sur la semaine, même si elles évoluent de jour en jour, puisque 41 personnes restent toujours hospitalisées au 8 octobre, soit le même nombre qu’au 1er octobre. Les réanimations en revanche diminuent, passant de 13 à 11, ce qui donne un taux d’occupation de 8,9 %. Un bilan somme toute positif pour notre département, même si la hausse des indicateurs mentionnés plus haut montre que rien n’est encore terminé.
Alors que quatorze métropoles françaises sont au minimum en zone d’alerte renforcée, voyant leur fonctionnement social et économique chamboulé du tout au tout, Strasbourg continue de garder le cap. Il faut s’en réjouir, tout en restant vigilants, car comme le montrent les indicateurs, cela peut remonter rapidement. Alors on ne lâche rien, bravo à vous et prenez toujours autant soin de vous et de vos proches <3
Photo de couverture : Samuel Compion pour Pokaa