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Vivre tout nu : à la rencontre des naturistes Alsaciens

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À l’abri des regards, les naturistes d’Alsace se sont créés un petit écrin de verdure, à Geispolsheim. Là, ils peuvent profiter du jardin et de ses aménagements sans s’encombrer du moindre bout de tissu. Rencontre avec ces Alsaciens, heureux quand ils ne portent rien.


C’est un petit jardin secret. Passer un grand portail de fer, se faufiler sur un petit chemin, grimper sur un bac en inox pour traverser le cour d’eau avant d’ouvrir un dernier portail. N’accède pas qui veut au petit havre de paix que se sont construits, à Geispolsheim, les naturistes d’Alsace.

Je suis accueillie par Bertrand. « Vous pouvez faire comme vous voulez, enlever vos vêtements ou les garder », m’annonce-t-il avec bienveillance, une serviette autour de la taille dont il ne tarde pas à se débarrasser.

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Bertrand est président de l’association depuis 2005. « Je suis naturiste depuis que je suis étudiant. Je vivais à Paris. Je voulais faire des cours de plongée subaquatique et ceux que j’ai trouvés étaient naturistes. Depuis j’en ai toujours fait. ».

Je comprends rapidement que le naturisme, ce n’est pas seulement être nu. « Le naturisme se vit en collectivité, en société », m’explique mon hôte. « Le naturisme est une philosophie que l’on vit et non une activité que l’on pratique », explique également sur son site la Fédération française de naturisme.


Vivons heureux, vivons cachés

Sur la grande pelouse entourée d’une haie, ils sont quelques uns à profiter du soleil, allongés sur les transats de l’association. De temps à autre, l’un ou l’autre se lève, pour piquer une tête dans l’Ill, en s’assurant toujours de n’être vu de personne. « On n’impose pas la nudité aux autres. D’ailleurs la loi nous l’interdit et parle même d’exhibition sexuelle...», précise le président.

© Mathilde Piaud pour Pokaa

Un terrain de pétanque a été aménagé au fond du terrain et une petite maison récemment rénovée pour les adhérents. On y trouve une cuisine et l’essentiel pour y manger au calme ainsi qu’un espace pour ranger ses vêtements et affaires personnelles. Le terrain est un espace privé, propriété de l’association, et ses adhérents responsables son entretien.

Le jardin de Geispolsheim a le vent en poupe. Après le confinement et un article dans la presse locale plus tard, l’association a vu le nombre de ses adhérents multiplié par deux passant de 40 à 80. Parmi les petits nouveaux il y a Karine, présente ce jour là :  « On vit à quelques pas d’ici et on ne savait pas que ça existait. » Avant, Karine et son conjoint se rendaient régulièrement au Blauelsand, un étang municipal, niché au cœur de la forêt de la Robertsau et autorisé aux naturistes. « Ici on est beaucoup plus tranquilles. On vient quand on veut et il n’y a pas de curieux qui viennent nous voir », se réjouit la naturiste de longue date. Même si Bertrand le reconnaît, « aller au Blauelsand peut être un bon moyen d’essayer et voir si ça nous plaît ».

© Mathilde Piaud pour Pokaa



Le respect avant tout

Et le pas n’est pas toujours évident à passer. Karine, initiée par son conjoint il y a quelques années le reconnaît, elle a mis du temps. À cause de l’appréhension et des complexes. Mais elle ne ferait jamais machine arrière. « Une fois qu’on a goûté à la liberté, c’est difficile de remettre un maillot », argumente Bertrand. Et pour ce qui est des complexes, ils n’ont pas lieu d’être selon le président de l’association, car ici, pas question de se juger.

« Il n’y a pas de pudeur ou de complexe à avoir, parce qu’il y a beaucoup de respect. Oui il y a des différences entre nous, c’est comme le nez ou les oreilles, on a pas tous les mêmes. » Bertrand insiste : «  Celui qui n’a pas l’éthique naturiste n’a pas sa place ici. C’est une question d’état d’esprit. Il y a beaucoup de respect chez les naturistes. Sans vêtement, on se montre sans défense. Il n’y a jamais d’agressivité ou quoi que ce soit ».

© Mathilde Piaud pour Pokaa



“On s’adapte au climat”

Se croisent ici directeur d’hôtel, employé de grande surface, infirmière ou encore cuisinier. « Sans les vêtements il n’y a pas de différence entre les gens. », constate Bertrand. Les gens se croisent, venant ici quand bon leur semble en échange de l’adhésion de 65€ par an. L’un le temps de sa pause déjeuner pour se ressourcer, l’autre le samedi, en famille. Les enfants sont les bienvenus avec leurs parents, une balançoire leur a même été installée. « Ils arrêtent souvent de venir à partir de la pré-adolescence, constate Bertrand. Le corps change c’est normal. Il y a aussi très peu de jeunes adultes. C’est une période de séduction, on a pas forcément envie de se montrer nu, on préfère mettre un maillot de bain, même qui ne couvre pas grand-chose, c’est plus joli. Après un certain âge on en a plus rien à faire. » Seuls quelques rares trentenaires sont membres de l’association, tandis que les retraités eux sont plus nombreux.

De temps à autre, ils se retrouvent autour d’un repas ou dernièrement d’une soirée dansante. « Mais on était habillés, sourit Bertrand. Parce qu’il faisait frais ! C’est comme quand je viens l’hiver et qu’il fait froid, je m’habille. On s’adapte au climat, on ne cherche pas à être nus à tout prix. »

Tout nu, on ne pense plus au métro ni au bureau. Bronzé, décontracté“, chantait Carlos. Alors profitez-en, avec ou sans maillot, parce que l’été sera chaud !

© Mathilde Piaud pour Pokaa

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