Alors que l’on rentre dans la dernière semaine de confinement, la grande machine de la vie commence doucement à se remettre en ordre de marche. À Strasbourg, s’il y a bien un sujet qui a dominé les discussions entre les élus de la Ville et la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, c’est bien celui des marchés. Cet imbroglio n’a toujours pas pris fin dans notre ville, puisque l’interdiction de les ouvrir à Strasbourg est toujours la règle. À ce sujet, une pétition a été lancée pour demander leur réouverture. On vous en dit plus.
En attendant Chevalier
Le 3 avril, on vous parlait déjà de l’imbroglio sur le sujet des marchés. Jusqu’à présent, l’interdiction était la norme et l’ouverture l’exception. Mais depuis qu’Édouard Philippe a évoqué la question des marchés, lors de sa présentation du plan de déconfinement national le 28 avril dernier, surprise, nouvelle règle ! « Les marchés, pour lesquels l’interdiction est aujourd’hui la règle et l’autorisation l’exception, seront en général autorisés, sauf si les maires ou les préfets estiment qu’ils ne peuvent être organisés dans des conditions qui permettent de faire respecter les gestes barrières et la distanciation physique. » Là encore, difficile d’y voir clair.
Ouverts, fermés, ouverts par dérogation puis fermés par les préfets… Difficile donc, de s’y retrouver. En un mois, la situation a quelque peu bougé. En effet, ce sont désormais 25 communes bas-rhinoises dans lesquelles les marchés sont à nouveau autorisés depuis la fin avril.
Strasbourg, parent pauvre des marchés
Si ces 25 communes bénéficient à nouveau de l’ouverture des marchés, ce n’est pas le cas à Strasbourg. La justification ? Sur la page dédiée du site internet de la Préfecture du Bas-Rhin, il est inscrit que « La préfète du Bas-Rhin examine les demandes d’ouverture dérogatoire selon la doctrine départementale établie en concertation avec l’association des maires du Bas-Rhin : seules les demandes présentées par les maires des communes ne disposant pas d’un commerce de proximité peuvent, le cas échéant, bénéficier d’une dérogation. »
Difficile néanmoins de croire que des communes comme Erstein (11 500 habitants) ou Barr (7 500) ne possèdent pas de commerces de proximité. Alors que, dans le même temps, certains quartiers populaires de Strasbourg, comme l’Elsau, Cronenbourg ou le Hohberg pour ne citer qu’eux, souffrent d’autant plus d’une absence de ces mêmes commerces de proximité !
Cet imbroglio continue ainsi de mettre des grains de sable dans les rouages de l’entente entre la préfète du Bas-Rhin et la ville de Strasbourg. En effet, comme nous le disait Paul Meyer le 22 avril dernier au téléphone : « C’est [l’ouverture des marchés] la prochaine annonce qu’on attend avec force. Les marchés sont une question sociale. Il y a un nouveau protocole d’ouverture de marchés qui est proposé et est en cours, mais pour l’instant c’est bloqué par la préfète. On continue à prouver qu’on a un dispositif qui fait sens et qui fonctionne pour lutter contre cette absence de services de proximité. » Mais pour le moment, pas de réouverture en vue.
Une pétition pour la réouverture des marchés
Dès lors, il ne faut pas s’étonner que cette situation qui s’éternise provoque des réactions de la part des Strasbourgeois. Le collectif Strasbourg Citadins et Citoyens a pris l’initiative d’une pétition, qu’il souhaite adresser à Roland Ries, Robert Herrmann, Josiane Chevalier mais aussi aux signataires du texte « Propositions pour l’après » paru dans les DNA du 3 mai, avec notamment Jeanne Barseghian, tête de liste aux élections municipales de Strasbourg et arrivée en tête du premier tour du 15 mars dernier.
On retrouve dans cette pétition sensiblement les mêmes arguments sociétaux en faveur de la réouverture des marchés à Strasbourg, « car il y va de la qualité de l’alimentation des familles, de la survie des producteurs locaux, du sauvetage des commerces de proximité. » La demande est simple : la réouverture des marchés alimentaires à Strasbourg dès le 11 mai. Si vous voulez la signer, c’est par ici que ça se passe.
La situation des marchés strasbourgeois est une forte question sociale qui n’a pas trouvé de réponse sur l’ensemble du mois d’avril, malgré certains efforts de la ville de Strasbourg. Elle est néanmoins très importante pour les personnes n’ayant pas la chance d’avoir des commerces de proximité et elle permet de soutenir les producteurs locaux. On vous tiendra évidemment au courant de changements sur le sujet. Et en attendant, restez chez vous et prenez soin de vos proches. Plus qu’une semaine !