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On a papoté avec Didier Wampas, l’éternel roi du punk, de passage à Strasbourg

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Les Wampas font partie de ces groupes pour lesquels je ressens un attachement profond, pour la simple et bonne raison que certains de leurs titres me renvoient à des souvenirs adolescents, de ceux que je conserve précieusement. Les réécouter c’est revoir les visages de mes amis lorsqu’on dansait à n’en plus finir en chantant de tout notre saoul, ivres d’être en vie. Comme la bande-son de notre jeunesse. Ce n’est pas que de la musique, c’est les rires, les premiers émois, le sentiment d’appartenir à un groupe, un méli-mélo de tout ce qu’on a vécu ensemble. Rencontrer Didier Wampas, et m’apercevoir que cet homme vit intensément pour et par la musique, sans tricherie, avec seulement une passion qui le transporte depuis bientôt 40 ans, m’a semblé aussi vrai que l’amour que je porte à ceux avec qui j’ai partagé tout ces moments.

Bientôt 40 ans de carrière ! Est-ce que Didier Wampas est toujours le roi ?

Didier Wampas : Il faut y croire tous les soirs lorsqu’on monte sur scène. Ce n’est pas la peine de faire de la scène si ce n’est pas pour le faire à fond. Je veux que ce soit un moment exceptionnel pour les gens et pour moi. Quand je monte sur scène, je sors mon costume de super-héros.

Vous êtes effectivement réputé pour vos prestations scéniques survoltées. Avez-vous une anecdote particulièrement folle à raconter ?

Didier Wampas : Il y a pas mal de choses. Je me rappelle lorsqu’on a joué au Paléo, j’ai vraiment failli mourir sur scène. J’étais allongé par terre et une fille s’est jetée sur moi, puis deux, trois, quatre, cinq, six, jusqu’à une vingtaine. Ça a beau être des filles ça pèse quand même son poids, donc vingt filles de cinquante kilos couchées sur moi, j’ai vraiment cru que j’allais mourir à un moment. Je pense que si il y en avait une de plus qui avait sauté, je n’aurais plus respiré du tout. Je serais entré dans l’histoire du rock : “Mort étouffé par des filles”. Depuis je ne le fais plus, j’ai vraiment flippé. J’ai réussi je ne sais comment à me dégager, à coups de micro. Ça semble chouette d’avoir vingt filles sur soi mais ce n’est pas si terrible au final.

Vous venez de sortir votre 13ème album, qui devait initialement s’intituler “Sauver le monde” mais qui finalement s’appelle “Sauvre le monde” suite à une erreur de frappe de votre ingénieur du son américain, Jim Diamonds. Pourquoi avoir décidé de garder cette coquille ?

Didier Wampas : C’est mieux que “Sauver le monde”. C’est encore plus fort. Quand j’ai vu cette erreur je l’ai gardée, je me suis dit que ça sonnait bien et que l’idée correspondait encore davantage.

Selon vous que peut-on faire aujourd’hui pour sauver le monde ?

Didier Wampas : Il y a tellement de choses à faire. On peut tous faire quelque chose pour sauver le monde, à tous les niveaux. Déjà, il faudrait que chacun fasse ce qu’il sait faire de bien. Que chacun le fasse de la manière la plus désintéressée possible. Ça irait déjà beaucoup mieux. Des petites choses dans son métier, se dire que plutôt que de faire quelque chose qui rapporte plus mais qui est moins honnête, on préfère gagner moins et c’est mieux pour la planète. C’est par plein de petits actes individuels qu’on changera le monde.

Vous avez travaillé sur cet album avec Lionel Limiñana, comment s’est passée cette rencontre et cette collaboration ?

Didier Wampas : Au départ, je ne voulais pas trop. La maison de disque m’a fait la proposition et je me suis dit que c’était seulement parce que
The Limiñanas est un groupe qui marche. Je trouvais qu’étant donné qu’on fait un peu le même genre de musique, ça ne servait à rien. Finalement, j’ai rencontré Lionel, ça s’est super bien passé, c’est un mec super, on a été à la plage, on a discuté, et puis j’ai été chez lui faire des maquettes, c’était génial, on a continué. C’est la première fois, qu’on fait ça. D’habitude, on fait les maquettes tous ensemble et ensuite un producteur arrive. Et quand tu as un groupe qui joue, qui a l’habitude de jouer ensemble et que tu débarques ensuite tu ne peux plus faire grand chose. Là, j’étais tout seul chez Lionel, j’ai joué des morceaux guitare voix, il a fait les arrangements, on est partis dans ce sens-là. C’était vraiment intéressant comme démarche, on s’est vraiment bien entendu humainement et musicalement.

Une démarche intéressante, adoubée par les médias, puisque les critiques dans les magasines sont plutôt très bonnes vis-à-vis de votre collaboration.

Didier Wampas : C’est vraiment bien. Ça nous a changés un peu. En studio on est habitués à jouer ensemble, à faire des concerts tout le temps, c’est dur de sortir de notre routine.

On retrouve 14 compositions sur ce nouvel album. De quoi parlent-elles?

Didier Wampas : De tout, de rien. Comme toujours. Ça parle de la vie, de l’amour, de la politique. J’essaye d’écrire des bonnes chansons mais ça peut-être à propos de n’importe quoi.

Dans quel but avez-vous créé les Wampas dans les années 80 ?

Didier Wampas : J’ai eu 15 ans en 77 quand le punk est arrivé, et ça a été une révélation. Je savais que c’est ce que je voulais faire, que rien d’autre dans la vie ne m’intéressait. Quand j’ai formé le groupe, c’était pour toujours. Je me rappelle avoir dit : “On fait un groupe et c’est sérieux. On va répéter trois fois par semaine.” Pour moi c’était le truc de ma vie.

Et aujourd’hui, vous êtes le dernier du groupe à en avoir connu les débuts. Il y a eu des changements, des évolutions.

Didier Wampas : Oui. C’est la vie.

Le succès public s’est surtout fait connaître avec le titre “Manu Chao”. Lorsque vous avez écrit cette chanson vous attendiez-vous à ce qu’elle devienne un tube?

Didier Wampas : Non pas du tout. Au départ, elle ne ressemblait même pas à ça. C’était un espèce de reggae allemand bien lourd, c’était affreux. Puis en studio ça a évolué.

Puis finalement c’est devenu un tube.

Didier Wampas : Un petit tube. Des tubes rock en France, il n’y en a pas eu beaucoup, encore moins punk tu vois, à part “Betsy Party” de Star Shooter. Ou “Ça plane pour moi”, évidemment. On est un peu une anomalie dans l’histoire de la radio française.

Et pendant tout ce temps vous avez quand même décidé de garder votre emploi d’électricien à la RATP.

Didier Wampas : Après “Manu Chao”, tout le monde nous disait : ” Le prochain disque vous refaites un tube. Soit vous repartez, soit vous redescendez.” Mais moi j’en avais rien à foutre de redescendre, je fais de la musique c’est tout. Donc j’ai écrit “Chirac en prison” en disant : “Allez vous faire foutre”, et voilà. Si j’avais arrêté mon travail pour être intermittent, je n’aurais peut-être pas fait “Chirac en prison” puisque tout le monde me disait : “Tu te tires une balle dans le pied”. Mais là je m’en foutais, je me disais : “J’ai envie de faire ça, je le fais”.

Le fait d’avoir un métier à côté permettait de ne pas dépendre de l’industrie musicale

Didier Wampas : Bah ouais parce qu’après on devient tributaire de tout ça. On a une famille, des enfants, il faut bien avoir de l’argent pour manger et payer le loyer. Du coup, il faut faire attention à ce qu’on fait, faut que ce disque-là passe un peu à la radio, sinon comment s’en sortir ? Je n’ai pas envie d’entrer là-dedans, ça pourrit tout après. J’ai envie de faire ce que je veux, j’ai envie de rester libre.

Comment ont réagi Louise Attaque et Manu Chao à la sortie du titre homonyme ?

Didier Wampas : Les membres de Louise Attaque l’ont bien pris puisqu’ils jouent dans le clip, mais Manu Chao, pas trop je crois.

(rires) ça va maintenant les années sont passées puis ça a dû lui faire de la pub cette chanson.

Didier Wampas : Je pense oui.

Est-ce qu’il y a une collaboration que vous auriez vraiment aimé faire?

Didier Wampas : Non, je ne crois pas. Ça vient comme ça, lorsque des gens me demandent, mais ce n’est jamais moi qui décide d’aller faire des collaborations.

Vous en avez fait quelques unes quand même.

Didier Wampas : Oui quand on m’a demandé. Que ce soit des petits ou des gros groupes, je dis toujours oui à tout le monde. Du coup, j’en ai fait plein.

Si vous pouviez organiser votre propre festival, vous l’organiseriez comment?

Didier Wampas : Je n’aime pas les festivals, vraiment pas.

Vous n’avez jamais joué sur des festivals avec les Wampas ?

Didier Wampas : Si, on a tout fait, les Eurockéennes, les Vieilles Charrues, le Hellfest… C’est rigolo d’en faire un ou deux de temps en temps, mais je ne ferais pas ça toute l’année. C’est comme la tournée des Zénith, heureusement qu’on est pas assez gros pour faire ça. Ça ne me plairait pas. C’est impersonnel. Ici la Laiterie c’est le maximum comme taille, après je n’aime pas. Des très gros trucs de temps en temps ça va, mais vraiment rarement. Donc, non je n’ai pas envie d’organiser de festival. Plus c’est petit mieux c’est. Pour les musiciens comme pour le public. En tant que public quand tu vas dans un bar, ou une petite salle de 200 ou 300 personnes, c’est tellement mieux qu’un Zénith. Quand c’est pour voir des concerts sur écrans géants ça ne sert à rien. Etre parqués dans la boue avec 30 000 personnes pour regarder les écrans, je ne vois pas l’intérêt. Mais bon, si il y en a qui veulent payer 120 euros pour ça, qu’ils y aillent.

Crédit photo : Emma Schneider

Qu’est-ce que vous ressentez vis-à-vis de votre public, dont certains vous suivent depuis presque 40 ans ?

Didier Wampas : Je ne sais pas pourquoi je monte sur scène. Je ne comprends pas trop. J’essaye de ne pas trop analyser. Tous les soirs, je monte sur scène et je fais mon concert à fond, je n’essaye pas de comprendre pourquoi.

La scène c’est l’endroit où vous vous sentez le mieux ?

Didier Wampas : Le studio c’est important aussi. Si on est là c’est parce qu’il y a des chansons qui existent, si moi je suis là, c’est parce que j’écoutais des chansons au casque dans ma chambre. C’est le plus important, faire des disques. Après les concerts, il y en a plein, le studio c’est deux semaines, tous les deux ans, c’est un moment rare. C’est le plus important.

Vous écoutiez quoi quand vous étiez ado ?

Didier Wampas : Comme je te l’ai dit j’ai eu la chance d’avoir 15 ans quand le punk est arrivé. Toutes les semaines t’avais des singles incroyables qui sortaient. Aujourd’hui, quand je tombe sur de vieux magazines, je m’aperçois que c’était incroyable, tous ces disques cultes qui sortaient chaque semaine en 77-78. Actuellement, ce que tu vois sur les couvertures de magazines, je ne pense pas qu’il en restera grand chose dans dix ans.

Vous avez déjà joué à la Laiterie plusieurs fois. Si vous pouviez emmener quelque chose de Strasbourg chez vous ce serait quoi ?

Didier Wampas : La cathédrale, elle irait bien dans mon salon.

Si vous deviez trouver un titre à ce que vous avez vécu et vivez encore aujourd’hui avec les Wampas ?

Didier Wampas : Je dirais comme les Sex Pistols : “La grande escroquerie du rock’n roll”.

>> Propos recueillis par Emma Schneider <<

Merci à Didier Wampas, à toute son équipe et à la Laiterie pour leur accueil.

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