En cette rentrée étudiante, cru 2019, qui approche à grands pas, nombreux sont ceux qui passent leurs journées à réactualiser les pages d’annonces de locations du fameux Leboncoin.fr. Dès la fin du mois d’août, il y a bien plus de demandes que d’offres, et pour ceux qui se trouvent dans une situation financière difficile, c’est encore plus compliqué. Leur dossier ne figure que très rarement en haut de la pile des proprios. Pourtant, la rentrée n’attend pas et sans logement, difficile de bien commencer son année. Voilà pourquoi l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (AFGES) a choisi de mettre en place un tout nouveau dispositif d’urgence pour les étudiants.
L’initiative de l’AFGES est soutenue par l’ENS et l’Unistra et un service civique a été recruté par le Crous spécialement pour le dispositif. L’objectif ? Trouver une solution d’hébergement provisoire pour les étudiants en galère à la rentrée. Le dispositif d’urgence est effectif depuis ce lundi et une rubrique sur le site de l’AFGES devrait être prochainement ajoutée à cet effet.
Comment ça fonctionne
L’idée, c’est tout simplement de mettre en relation des étudiants à la recherche d’un logement provisoire et des Strasbourgeois volontaires qui acceptent de les accueillir pour quelques nuits chez eux. Une chambre, un lit ou un canapé peut ainsi faire l’affaire et éviter à un étudiant en galère de se retrouver à la rue. Corentin est chargé de gérer la mise en relation entre les étudiants et les bénévoles. Il précise qu’une première tentative a déjà été mise en place l’an dernier, mais dans des proportions bien moindres : “Cette année, cela va prendre plus d’ampleur et tout sera informatisé”. En effet, depuis ce lundi, les intéressés peuvent accéder via > ce lien < à deux formulaires : un formulaire destiné aux étudiants dans le besoin et un autre aux volontaires qui sont prêts à accueillir quelqu’un. Comme précisé plus haut, on trouvera bientôt sur le site de l’AFGES un onglet destiné au dispositif.
Corentin assure que des demandes ou conditions particulières peuvent y être mentionnés (comme une allergie aux chats par exemple). Ensuite, “un algorithme permettra d’associer deux parties qui se correspondent. Finalement, c’est un peu comme un site de rencontre, l’idée, c’est de faire “matcher” deux personnes.” Une fois que c’est fait, l’étudiant peut alors rencontrer le Strasbourgeois volontaire et s’installer dans le logement.
Évidemment, il s’agit là d’une solution provisoire. Le dispositif débute ce lundi et sa fermeture est prévue pour fin octobre. De plus, la solution d’urgence concerne uniquement le logement, donc à moins d’un accord avec l’hôte, l’étudiant devra prendre en charge tous ses autres frais liés à sa vie quotidienne.
Prêt.e à accueillir un étudiant
Si tu te trouves dans une situation compliquée en ce début d’année universitaire, tu peux donc comme expliqué remplir le formulaire dédié. Le dispositif étant uniquement ouvert aux étudiants, des justificatifs te seront demandés.
Si tu as une petite place chez toi comme une chambre, une pièce libre ou un matelas et que tu es prêt.e à accueillir quelqu’un chez toi, c’est parfait, il n’y a pas de critères particulier pour proposer ton aide. “Même une tente dans le salon avec un sac de couchage ça peut aussi dépanner trois ou quatre jours” ajoute Corentin.
Un seul critère à respecter : si l’on propose son logement, c’est au minimum pour trois nuits. À l’inverse, on peut accepter de le proposer jusqu’à la fin de la période du dispositif, soit fin octobre. Dès que l’étudiant trouve un logement, il quitte le lieu dans lequel il a été accueilli.
Besoin d’un max de bénévoles !
Alors qu’il ne s’agissait que d’une première tentative et qu’aucune communication n’avait été faite, le dispositif a permis l’année dernière à une quarantaine d’étudiants d’être logés.
Simon, étudiant en Licence, a fait parti des hébergeurs l’année dernière. Il avait alors accueilli un étudiant rennais pour quelques nuits et se souvient : “Ça s’est très bien passé ! Il n’y a pas eu de souci. Il est venu chez moi, très content d’être reçu. Mes colloc ont passé du temps avec lui, il a été super bien accueilli. Il nous a payé des courses pour nous remercier“. Il précise aussi que l’expérience était enrichissante et lui aura permis de faire une belle rencontre : “Ça m’a permis aussi de faire connaissance avec lui. Il avait des choses intéressantes à raconter sur son parcours, etc. Donc, au contraire de ce que d’autres auraient pu s’imaginer, c’était extrêmement riche et extrêmement intéressant. Je l’ai recroisé encore il y a quelques mois, il se souvenait encore de moi. Voilà, donc, c’est des choses qui ne s’oublient pas.“
Cette année, Corentin s’attend à environ 200 à 300 demandes de la part d’étudiants en difficulté. Il explique que le directeur de l’AFGES est déjà en contact avec plusieurs concernés, dont un étudiant qui dormait dans la rue depuis une dizaine de jours. En ce qui concerne les hébergeurs de l’année dernière, pour le moment, seuls deux ou trois sont prêts à reprendre un étudiant chez eux. Le dispositif a donc grand besoin de volontaires. Alors si ça te chauffes, n’hésite pas à remplir le formulaire !
Caroline Alonso.
Erratum :
Il s’agit d’ESN (Erasmus Student Network) et non pas ENS