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Histoire d’arbres : le Gingkos Biloba et sa tribu de magnolias place de la République

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La petite France et nia nia nia et patati et patata et nous alors dans l’histoire ? Vous êtes beaux Pokaa, vous passez devant nous pour aller à vos locaux TOUS LES JOURS et c’est sur « Le platane de la petite France » que vous écrivez ? Et bla et bla. ET NOUS DANS CETTE HISTOIRE ? Hein ? « C’est terrible c’est affreux ! Et Ils se moquent TOUT ! » (Ouais on l’a chipé au Roi Lion, et alors ? On a pas le droit d’être fan de Sir Elton John ? Voilà, Merci.)

Ras les branches de nous taire, nous aussi on existe et on en a gros sur le tronc ! Ouais ouais c’est pas parce qu’on est des Magnolias qu’on a pas le droit de l’ouvrir.

Euh et moi les copains ? Je suis quand même un grand arbre nan ? L’arbre aux quarante écus. Je suis un Ginksho Biiilo.. Un Gingski Bolali ? Nan – allez concentre-toi, inspire expire, c’est bien –  un Gingkos Biloba !

Bref je suis dyslexique t’as compris, j’ai quand même été offert par l’empereur du Japon – d’où mon nom chelou ou mon prénom je sais plus dans quel sens c’est mais encore une fois t’as compris – à Guillaume II. Hé ouais mon gars. Mais on m’appelle Gigi, je préfère. Et même si moi j’ai pas « 352 ans » j’ai quand même vu plein de choses changer. La place de la République elle aussi a une histoire bien plus fournie qu’on ne peut le penser. Comme mon feuillage. Allez, assez parlé de moi.

Je n’étais pas vraiment plus haut que trois pommes de verger quand mon père d’origine japonaise me transmit à un Empereur avec un nom à rallonge. Aaaah les Allemands, ils sont quand même champions dans le domaine. Frédéric Guillaume Victor Albert de Hohenzollern. Pas un, pas deux mais quatre. Quatre nom haha. Heureusement qu’on est redevenus français, moi je vous le dis.

Aux environs de 1900, à mon arrivée, la place que vous connaissez aujourd’hui était bien différente. C’était une place impériale. “Kaizerplatz”. La place de “L’empereur”. La reine des places, brillante de majesté, un des points culminants de la ville. Les allemands venaient nous admirer, nous les arbres souverains, au milieu des bâtiments majestueux qui sortaient de terre.

Crédit : Bibliothèque Nationale et Universitaire – source inconnue.
Guillaume Premier sur Son cheval, ancienne “Kaizerplatz”, Aujourd’hui Place de la République.

Le Palais Impérial, Le Palais de la diète Alsace-Lorraine, La magnifique Bibliothèque Nationale et Universitaire, un autre Palais, et encore un… Je les ai vus évoluer ces lieux aux croisement des vies et des cultures. La place que vous foulez tous les jours, est signe de diversité. Elle est le point de ralliement de l’histoire, mixe les styles architecturaux de différentes époques, de différentes origines, aux différentes vies.

Elle commémore sans nom, sans jugement, depuis 1936, une existence commune entre pays amants – ennemis – amis – ennemis à nouveau, puis de nouveau amis. (Faut dire qu’elle a du succès l’Alsace, à quand le compte Tinder?). Fait fi des frontières. Fait fi des querelles. Célèbre la vie en somme, sous vos yeux, à l’abris de nos cimes. Célèbre le passé et ses erreurs, nous encourage à ne plus les commettre.

J’aime mon lieu de vie. Et vous l’aimez aussi. Je vous vois, depuis un peu plus d’un siècle, vous asseoir en amoureux sur nos bancs, contempler le ciel à l’ombre de nos branches. Respirer le parfums de nos doux magnolias et prendre en photos, au printemps venu, les nuages roses qu’ils forment tout autour de la place. J’ai regardé certains d’entre vous apprécier les mots d’un auteur lors de longs après-midis d’été, ou devenir auteur vous-même, sous l’influence de vos humeurs. Inscrire le papier de mots sur vos maux. De mots sur vos vies.

J’ai fait la fierté de hauts placés lors de présentations de la ville. Puis dans la nuit, j’ai vu des fous enivrés chanter faussement (vraiment vraiment faux, ouhlala) des chansons joyeuses. (Et parfois du James Blunt, dieu qu’il est déprimant lui). J’en ai vu des choses pas catholiques, je vous fais pas de dessin, bande de petits pervers.

Il y a ensuite eu le musée, juste à côté du pont que vous avez marqué de vos cadenas pour prouver je ne sais quoi à je ne sais qui, que la ville s’est chargée assez vite d’enlever. Tomi Ungerer vous a fait rêver, je l’ai vu dans vos yeux.

Les véhicules se succèdent, les modes de vie, les gens. De la voiture aux trams. Pourtant, bien des choses demeurent. Ici tout se croise, tout se chevauche, tout se mélange. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de remarquer, quelques fois, trop souvent à mon goût, que même si vous vous voyez, vous ne vous remarquez pas. Alors moi, votre observateur secret, je voudrais vous dire : Saluez-vous. Souriez-vous. Soyez comme cette place, qui porte si bien son nom, unis. Un seul. Envoyez les différences et les préjugés sur les roses. Vous en vivrez tellement mieux, pour si peu d’effort en plus.

Les choses changent bien trop vite pour qu’on ne les remarque pas quand elles sont sous nos yeux. Il y a quelques temps, d’autres arbres souverains de la place sont tombés. (Les meilleurs s’en vont toujours en premier). D’autres viendrons les remplacer, c’est certain. Mais qu’il est dommage de ne pas les avoir honorés plus tôt. N’est-ce pas ? Alors évitez les regrets. Foncez, vivez à fond.

-Oh, c’est beau ce que tu dis Gigi, on en as les larmes aux fleurs.

-J’ai toujours eu une âme de poète. Ou de philosophe. Ou de prof.

-De narcissique aussi ? nan ?

-Claire ARBOGAST

Crédit Photo de couverture : Strasbourg.eu

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