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« C’est quoi mon problème ? » : courrier du cœur d’une génération de Strasbourgeois #3

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 > Pour découvrir le courrier du coeur #1, c’est par et pour le #2, c’est par ici <

Bien loin de me prétendre le Carrie Bradshaw strasbourgeois, j’ai pourtant décidé d’aborder aujourd’hui un thème qui lui était cher. Celui des relations humaines. Et plus précisément, les relations amoureuses. Mais pas de celles qui marchent et qui sont faciles. Celles qui se cassent la gueule. Celles de mes potes et de moi-même… Je sais on vous fait déjà rêver. Je n’ai pas fait d’études de sociologie, ni d’anthropologie mais j’ai 31 ans et la plupart de mes ami(e)s strasbourgeois sortent souvent une phrase quand il s’agit d’amour : « Pourquoi on n’y arrive pas ? Tu ne crois pas que notre génération à un problème ? »

On est quelques uns à avoir un peu (même beaucoup) de mal à se caser. A se dire qu’on ne veut pas de cette vie conventionnelle qu’avaient choisi nos parents. Mais finalement, à 30 ans, on voudrait bien l’avoir un peu quand même. Et c’est bien parce qu’on est nombreux à se poser les mêmes questions, que j’ai décidé d’écrire cet article. L’objectif n’est pas de prétendre avoir la science infuse sur les relations amoureuses, mais juste de donner la parole à des strasbourgeois (qui ont souhaité resté anonymes) qui, comme vous et moi, vivent avec leurs hauts et leurs bas. Parce que je pense que ça te fera peut-être du bien, et même beaucoup de bien, de te rendre compte que tu n’es pas le/la seul(e) à te demander entre deux épisodes du soir sur Netflix, « c’est quoi mon problème ? ».


Courrier du coeur #3

Qu’est ce que JE veux, qui suis-JE ? : Esteban, ou l’apprentissage de revivre seul après une rupture douloureuse

“A 19 ans, durant mes études secondaires, j’ai rencontré l’homme qui a partagé ma vie pendant les 6 années suivantes : Nicolas. On est devenu un couple vraiment très apprécié pour ce qu’on formait et complètement intégré dans l’entourage amical et familial l’un de l’autre.

Durant ces années, on s’est séparé à plusieurs reprises mais jamais bien longtemps, et je pense qu’on peut dire qu’on aura été heureux ensemble pendant ce début de vie d’adulte. Bien sûr, je tiens ce discours des années après qu’il m’ait quitté. Parce que sur le coup, les choses se sont passées bien différemment.

Lorsque Nicolas m’a quitté, il m’a dit qu’il n’était pas prêt à plus d’engagement entre nous. Nous parlions d’acheter un appartement, de projet de vie comme la parentalité ou encore de déménager à l’étranger quelques temps. Trois ans plus tard, j’apprenais qu’il n’avait pas eu besoin de recul mais qu’il me trompait (pour la deuxième fois d’ailleurs) et que c’était ça la réelle raison de notre séparation.

“Les vestiges photographiques de mes relations passées” – Esteban

Durant cette longue période qui fut un deuil de mon côté, j’entendis que Nico avait rencontré un mec et que c’était l’amour fou. Premier coup de poignard. Quelques jours plus tard, tous les potes et même la famille l’avaient rencontrés. Deuxième coup de poignard. Deux mois plus tard, ils emménageaient ensemble. Coup de machette. Quatre mois plus tard, ils se pacsaient (on en n’avait jamais parlé en 6 ans de relation, même pas évoqué l’idée). Double coup de hache. Au bout de 6 mois de relation, j’apprenais qu’ils allaient partir vivre au Canada (mon grand projet, Nico me disait toujours que ce n’était pas possible pour lui de partir si loin de ses proches. Apparemment avec son nouveau mec, si.). La tronçonneuse démarre. Puis j’apprenais qu’ils allaient se marier. La tronçonneuse, les haches, la machette et le poignard défoncent mon cœur.

Finalement le mariage ne s’est pas fait et l’histoire était bien loin d’être aussi merveilleuse que je ne l’imaginais. Mais quand il s’agit de l’histoire d’amour de son ex, je crois qu’on se dit tous qu’elle est idéale.

Et finalement … qu’est ce que JE veux, qui suis-JE ?

La chose qui fut la plus complexe à appréhender pour moi, ce fut ce nouveau sentiment de solitude. Une solitude extrême alors que j’étais très entouré. Parce qu’une des choses étranges que m’avait apporté le couple, c’était le sentiment de ne jamais être seul. Même si on ne passait pas la journée ensemble, si je m’emmerdais à la maison, je savais que Nicolas n’était pas loin.

“Les vestiges photographiques de mes relations passées” – Esteban

Un exemple qui m’a beaucoup marqué : peu de temps après notre séparation, j’étais malade. En sortant d’un rendez-vous médical, je ne savais pas qui appeler. Nous avions pour habitude de nous appeler tout le temps pour un oui ou un non. Et là, je ne savais pas qui pouvait bien avoir envie d’entendre le diagnostic du médecin.

Bien sûr, je ne suis pas en couple depuis ma naissance ! Mais finalement avant de m’installer avec Nicolas, je vivais avec mes parents. Après avoir arrêté de penser avec eux (influence parentale) j’ai pensé nous (Nico et moi). Je pensais à NOS projets, NOS vacances, NOTRE appartement, NOS enfants etc.

Et là, sans prévenir, je dois apprendre à penser seul. Qu’est-ce que je veux ?
Trouver la réponse à cette question aura été l’épreuve la plus difficile de ma vie. J’ai d’abord profité de mon nouveau célibat pour concrétiser un grand projet professionnel. Pas vraiment de place pour un nouveau mec pendant cette période-là. Je rencontrais beaucoup de nouvelles personnes à travers ma reprise d’étude. J’ai redécouvert la vie étudiante, j’ai fait la fête, j’ai voyagé et j’ai adoré ces moments. Mais le problème, ça a été à la fin de mes études. J’avais mon job, ça se passait bien, et ensuite ?

Et bien c’est là que les choses sont devenues bien plus compliquées. J’ai plongé bas… très très bas même. J’étais Esteban, 28ans… mais je ne comprenais pas ce que j’attendais de la suite de ma vie. Passage par psychologue et psychiatre, médication pour remonter la pente et surtout besoin de trouver comment apprécier le quotidien seul.

Je me suis rendu compte que je passais mon temps à voir du monde, à être très actif et surtout à ne jamais être seul. Dès que j’étais seul, j’allais mal. N’étant pas séduit par l’idée des coups d’un soir, j’ai rencontré peu de monde durant cette période de ma vie. J’ai longtemps eu le sentiment que je trahissais mon ancienne histoire si j’allais de l’avant… Étrange oui ! Puis j’ai eu LA rencontre déclic lors d’un voyage. Un moment hors du temps, complètement surréaliste. Une histoire très brève avec un espagnol lors d’un voyage en Asie. Brève, mais très significative.

A partir de là, les rencontres se sont enchaînées (comme si j’étais libéré de mes propres interdictions) et les déceptions aussi. Dès que quelque chose commençait avec un mec, je me projetais très loin. J’essayais de ne rien laisser paraître mais je ne dois pas être très bon comédien.

Pourquoi ce besoin d’être à deux par-dessus tout ? Ce questionnement est devenu une obsession. Étape par étape, j’ai initié un travail sur moi pour évoluer. J’ai commencé par la séance de cinéma tout seul puis aller dans une soirée seul pour finir par voyager seul pendant un moment.

Et je peux vous dire que ça a fini par fonctionner.

Je ne dis pas que je suis indemne de toutes mes névroses mais aujourd’hui j’aime être seul et j’ai besoin de passer des journées seul. J’ai besoin d’avoir mon temps, je sais ce que je veux et je sais que les choses ne se dérouleront jamais comme je l’avais imaginé plus jeune.

Et après il se passe quoi ?

C’est après cette longue période qui aura duré 5 ans que j’ai enfin fait une rencontre qui a compté. C’est arrivé l’année dernière, une superbe rencontre. L’homme que j’attendais, celui avec qui la magie a opéré immédiatement. Nous avons malheureusement évolué dans un contexte très compliqué, finalement trop compliqué. Peut-être un peu plus mature que dans le passé, j’ai accepté qu’aimer une personne n’était pas toujours suffisant pour que la relation fonctionne. Car c’est sûr, avec lui, on s’est vraiment aimé. Mais aimé aussi fort qu’on le peut ne nous rend pas forcément heureux.

“Les vestiges photographiques de mes relations passées” – Esteban

Depuis la fin de cette intense année à deux, il y a quelques mois, je suis à nouveau seul, je dirais même que je suis en jachère à certain niveau… Et ça va bien. Pour la première fois depuis plusieurs années, je me sens équilibré et heureux. Je souhaiterai rencontrer quelqu’un mais je ne suis plus dans l’attente. Et putain, qu’est-ce que ça fait du bien.

J’avance et je mets en place de nouveaux projets, comme acheter un appartement seul, chose que je n’avais jamais imaginé dans le passé. Bien sûr que je souhaite rencontrer quelqu’un et fonder une famille, mais j’ai décidé de ne plus être dans l’attente de cet évènement. J’avance, je vis et je fonce et ça finira bien par arriver… ou non !”


>> Deli Aşk (ça veut dire “Amour fou” en turc) <<


Crédit Photo de couverture : ML pour Pokaa

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