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Dans les années 60 à Strasbourg, “une autoroute” fendait Esplanade

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À l’heure où les mobilisations pour le climat se multiplient à travers le globe, et tandis que le GCO continue de diviser l’opinion strasbourgeoise, retour sur un symbole local du tout-voiture : l’ancien Pont Churchill, un viaduc de plus de 600 mètres de long, et d’une dizaine de mètres de haut, qui reliait Esplanade au Neudorf jusqu’en 2006.

Extrait du film Trafic (1971), Jacques Tati

Si aujourd’hui, un collectif de commerçants et d’habitants de la Krutenau militent pour que le quai des Bateliers demeure piéton à l’issue des travaux, il y a encore quinze ans des associations de riverains montaient au créneau pour sauver le symbole local du tout-voiture des années 1960, la première bouture du Pont Winston Churchill. « Une autoroute », me glisse une habitante du quai des Alpes à la simple évocation de ce monument disparu. Situé, comme son successeur, à cheval entre ledit quai des Alpes et la presqu’Île Malraux,« l’ancien Pont Churchill » s’étendait cependant bien davantage, et culminait à une hauteur bien supérieure : d’une longueur de 600 mètres depuis la place de l’Esplanade jusqu’à la rue du Landsberg, le viaduc s’élevait en effet à une dizaine de mètres, raillant le troisième étage des nouvelles « tours » esplanadiennes. « On avait des bus au bout du balcon ! », me dit un riverain du début de l’allée Jean-Pierre Lévy.

Image : Archives DNA

Construit en 1964 sur les plans d’Edmond Maennel, ingénieur en chef de la ville de Strasbourg auquel on doit également le Pont de la Dordogne et le Pont des Frères Mathis, le tablier du Pont Winston Churchill « 1ère édition » était évidemment en béton, matériau-phare d’une époque où les grands ensembles reflétaient la croissance et incarnaient la modernité de la France jusqu’aux années 80, où l’on commence à regretter son utilisation massive, et des paysages urbains parfois monotones… Compte-tenu de son aspect monumental, l’ouvrage s’est avéré complexe à bâtir ; sa construction a même conduit à une innovation dans l’application du système Freyssinet, dont les brevets permettent aujourd’hui d’édifier les ponts à haubans, qui incarnent la modernité telle qu’on l’envisage désormais. Inauguré en 1967, l’ancien Pont Churchill est démoli en 2006 (non sans difficulté, donc) dans le cadre des travaux d’extension du tram, au départ décriés.

Image : Roland Burckel sur Archi-Wiki

Si une partie des habitants d’hier s’était regroupée pour « sauver le Pont Churchill », on peine à imaginer que les habitants d’aujourd’hui soutiennent pareille construction. Vestige d’un autre temps, l’un des escaliers en colimaçons qui permettait de rejoindre le pont depuis les abords de l’UGC Ciné Cité a été conservé huit ans. Avec sa démolition en 2014, pour faire place à l’INET (l’Institut national d’études territoriales, grande école du service public), c’est le symbole d’une autre conception de la vie urbaine qui disparaît, la fin du tout-voiture au profit du tout-piéton ; le début de l’écologie humaine. À l’heure où les « projets d’avenir » se multiplient à Strasbourg, il est bon de se rappeler que l’ancien Pont Churchill, inauguré en 1967 et fermé à la circulation en 2004, soit en service moins de quarante ans pour un coût relevé, en était un… Et qui sait ce que l’avenir nous réserve ?

Image : Structurae

https://www.archi-wiki.org/Adresse:Pont_Churchill_(ancien)_(Strasbourg)
https://www.archi-wiki.org/Adresse:(ancien)_vestige_pont_Winston_Churchill_(Strasbourg)
https://www.archi-wiki.org/Adresse:Pont_Churchill_(nouveau)_(Strasbourg)

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Commentaires (2)

  1. je reste surpris par les constructions massive de part et d autre des delaisser du pont . la circulation etait deja difficile quai des alpes et de l autre côté avec une file interminable de camion…et aucun effort sur le projet routier…donc un endroit a eviter…

  2. Le pont permettait de ne pas entraver la circulation du quai des alpes ni de l artère dé l autre côté toujours saturé par une ligne de camion discontinu. De surcroît les immeubles poussent à vue d’oeil et pas d amélioration du trafic , bien au contraire. Progrès pour les uns, régression pour les autres.
    Cordialement

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