Bartenders, DJ, serveurs, cuisiniers, plongeurs, physio, pompiers, danseurs…ils se réveillent quand vous sortez du boulot, rejoindre cette incroyable machine qu’est la nuit, et quand vient l’aube ils rejoignent leurs lits. Ils enfilent leurs tabliers, leurs uniformes, quand vous boutonnez vos chemises et fermez vos escarpins, ils sont les acteurs de vos gueules de bois de demain.
Pour ce quatrième portrait, j’ai rencontré Marion, infirmière en soins intensifs au service de greffe pulmonaire au Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg.
Salut Marion ! Pour commencer, peux tu nous expliquer en quelques mots en quoi consiste ton métier ?
Je suis infirmière en soins intensifs au service de greffe pulmonaire du Nouvel Hôpital Civil. Je suis chargée de suivre des patients durant leur séjour chez nous. En clair, mon boulot est d’assister, et de résoudre les problèmes que rencontrent les médecins ou les patients au quotidien. Et aussi, surtout dans ce service, permettre aux patients de retrouver une vie normale après l’opération et après la maladie, les accompagner vers une nouvelle autonomie de vie, leur redonner un rythme dans les gestes du quotidien.
C’est quoi une greffe pulmonaire et en quel cas on les pratiques ?
La greffe pulmonaire, c’est le remplacement des poumons malades. Le poumon provient d’un donneur qui correspond à la taille et au groupe sanguin du receveur. Le donneur doit avoir une vie saine, être non fumeur et ne pas boire d’alcool. On ne greffe pas dans le cas d’un cancer, ce n’est pas possible. La greffe peut être justifiée par une maladie des vaisseaux pulmonaires, comme l’hypertension artérielle pulmonaire ou une altération des poumons eux-mêmes, comme les fibroses pulmonaires, l’emphysème ou la mucoviscidose. Le service dans lequel je travaille est spécialisé dans la mucoviscidose, même si nous pratiquons aussi des greffes pour les autres maladies.
Et concrètement, quelles sont les tâches que tu effectues durant tes journées ?
Les tâches ne sont pas les mêmes selon qu’on travaille de nuit, de matin ou d’après midi. Les infirmières qui se relaient doivent tout d’abord se transmettre de l’une à l’autre les informations sur chaque patient, ce qui a été fait durant leur service, leur état. Sinon, je m’occupe de faire les perfusions, je dispense les soins nécessaires, je fais les pansements, les piqûres, et m’assure du bon déroulement de leur traitement. Chez certains patients, il est aussi nécessaire de faire la toilette.
D’où vient cette vocation, ce n’est pas un métier qu’on se retrouve à faire par hasard, si ?
Je ne sais pas trop. Plus jeune, je voulais être pompier, et puis, chemin faisant, j’ai entamé des études d’infirmière. Je me suis jamais vraiment posée de questions, ça s’est fait naturellement, et depuis que je fais ce boulot je n’ai jamais voulu faire autre chose.
Quel a été ton parcours pour exercer ce métier ?
J’ai d’abord fait un bac st2s, mais j’aurai pu faire n’importe quel autre. Puis j’ai passé et obtenu le concours d’infirmière et je suis ensuite allée étudier à Colmar pendant 3 ans. Une fois mon diplôme obtenu, je suis revenue sur Strasbourg et j’ai travaillé directement au NHC, dans le service voisin. Depuis un an maintenant, j’ai intégré le service soins intensifs de greffe pulmonaire.
Faut-il une qualité ou un talent particulier pour exercer le métier d’infirmière selon toi ?
Oui, absolument, ce n’est pas fait pour tout le monde, comme tous les métiers je pense. Il est important de garder le contrôle de ses émotions, surtout devant un patient. Il ne faut pas reculer face à une tâche, savoir être ferme, se faire confiance, tout en faisant preuve d’empathie. Il s’agit en fait de trouver le bon équilibre pour instaurer une relation de confiance avec le patient. Aussi, cette profession nécessite une grande concentration, une rigueur sans faille car nous avons la vie de personnes entre nos mains.
L’infirmière doit aussi communiquer de manière claire et efficace, tant oralement que par écrit. Savoir structurer ses informations, rédiger des rapports, faire preuve d’assertivité et s’adapter à ses différents interlocuteurs.
Et puis, il faut faire preuve d’une grande résistance physique et mentale, on est amené à travailler selon des horaires variés : tôt le matin, tard le soir, la nuit, le week-end, les jours fériés… Les patients ont besoin de soins à tout moment !
Qu’est ce qui te plaît dans cette profession ?
J’apprécie le fait de me rendre utile, le rapport humain, et puis j’ai besoin que ça bouge. Quand j’ai pue faire tout ce que je voulais avec mes patients, que j’ai eu le temps de prendre soin d’eux, quand je rentre et que j’ai appris quelques chose, c’est que j’ai passé une bonne journée. J’aime être challengé, travailler dans l’action.
Comment arrives tu à concilier ta vie privé, tes loisirs avec ton travail ?
Déjà, c’est essentiel de savoir couper avec le boulot quand on fait cette profession. On voit et fait des choses qui ne sont pas toujours faciles. C’est sur que certains jours, je n’ai pas forcément la tête à aller boire des coups avec les potes après le travail, mais il ne faut pas se laisser submerger. C’est un travail, et quand le travail est fini, je n’y pense plus.
Tu arrives quand même à sortir de temps en temps ou tu profites de tes nuits libres pour te reposer ?
Bien sur, je ne bosse pas toutes les nuits de la semaine heureusement, il m’arrive aussi de faire des matinées ou après midi, et puis j’ai deux jours de repos chaque semaine donc ça me permet quand même de prendre du temps pour mes loisirs et me reposer.
Qu’est ce que ça implique de travailler la nuit (en terme de gestion de sommeil et de rythme) ?
Il faut apprendre à gérer son rythme. Même si ce n’est pas toujours facile. Beaucoup pensent que quand on bosse de nuit, on passe la journée à dormir pour rattraper après. Mais ce n’est pas si facile, surtout en été. Quand on rentre du boulot au petit matin, que le soleil se lève et que les gens commencent à sortir de chez eux, c’est pas évident de fermer ses volets et d’aller dormir. Le plus important est de garder un rythme régulier, une alimentation saine pour rester en forme et savoir profiter de ses jours de repos pour charger les batteries.
Que changerais-tu si tu pouvais changer une chose dans ta profession ?
Plus de moyens humains d’abord. Et puis, mieux gérer les moyens qu’on a en notre possession, investir l’argent là ou c’est réellement nécessaire, regarder les autres modèles de soin dans d’autres pays : certaines dépenses ne sont pas faites au bon endroit selon moi, et si déjà on manque de budget, il faut faire attention. La dernière fois, j’ai croisé un patient dans un couloir, une roue manquait à sa potence à perfusion, ce n’est pas possible !
Quels sont tes projets pour le futur ?
J’ai récemment obtenu une place dans le service de réanimation … J’attends simplement que quelqu’un me remplace à mon poste actuel pour y accéder. Puis d’ici quelques temps, je souhaiterai retourner sur les bancs de l’école pour devenir infirmière anesthésiste. C’est le plus haut niveau de la profession, ça permet d’avoir une situation vraiment confortable et le métier est extrêmement intéressant, on travaille en bloc, avec les chirurgiens ou les médecins, on voit des nouvelles choses chaque jour, c’est très gratifiant.
Crédit Photo : David Levêque pour Pokaa
Sérieusement les fautes d’ortho, elles piquent les yeux…
Vous êtes obligé de faire une faute à chaque ligne ?
Joli portrait d’une jeune femme positive qui souligne les insuffisances plus qu’elle ne les dénonce. Et l’amour du métier est bien là.
non mais j’hallucine bah lis pas si y’a trop de faute et puis vous pouvez aussi écrire gentillement et proposer de corriger les fautes les gens aujourd’hui ne sont bons qu’a critiquer .