Kery James ne fait pas dans la langue de bois, contrairement à certains rappeurs de la nouvelle génération. D’ailleurs il ne se prive pas de le relever dans son nouvel album : « La plupart des rappeurs ont baissés leur futal / Moi, j’dénonce le système depuis “La vie est brutale”/ Skyrock les a mis à g’noux / Comme l’Occident devant Netanyahou ». Depuis plus de 25 ans, son rap teinté d’un engagement ardent contre les inégalités s’inscrit dans une démarche humaniste guidé par un optimisme qui aime la polémique. Ses titres sur Youtube comptent plusieurs dizaines de millions de vues et l’artiste a vendu plus de 700 000 albums ces dernières années, obtenant dans la foulée disques d’or et de platine, tout en foulant les scènes de salles mythiques telles que Bercy, le Zénith ou l’Olympia. Le 29 novembre, il sera à la Laiterie de Strasbourg pour présenter son tout nouvel album « J’rap encore ».
Les concerts de Kery James ne sont jamais de simples concerts. Ce sont des performances. Pour « MouHammad Alix », un album autour du célèbre boxeur, lui et son équipe avaient reconstitué un ring sur la scène. Durant cette tournée, ce sera pareil : Kery James promet un vrai spectacle, alternant les moments d’énergie et d’émotion.
Trois titres de son nouvel album sont d’ores et déjà disponibles. Kery James était engagé et il l’est toujours. Dans « PDM », pour Pays de merde, il répond à Donald Trump qui avait déclaré en parlant de plusieurs nations africaines notamment d’Haïti : « Pourquoi toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? ». Cette provocation, n’a pas laissé insensible le rappeur, lui-même d’origine haïtienne. Accompagné du rappeur Kalash Criminel, Kery James répond à Donald Trump «Qui sépare les enfants de leurs parents aux frontières ? Pays d’merde/Tu racontes n’importe quoi tu t’es trompé J’dirais même que tu t’es Trumpé/Quand on sème le chaos dans le monde entier On s’attend pas à vivre en paix.”
Son titre « Amal » raconte quant à lui, l’histoire vraie du combat mené par Amal Bentounsi à la mémoire de son jeune frère : Amine Bentounsi qui avait été abattu dans le dos par un policier, lors d’une course-poursuite, en 2012. Dans un long papier publié dans l’Humanité, Amal Bentounsi était revenue, en 2016, sur la trajectoire de son petit frère avec ces mots glaçants : “Avant d’être abattu, mon petit frère avait été tué socialement et moralement”. Dans un clip poignant, Kery James rend un vibrant hommage à toutes les femmes qui s’investissent dans les quartiers, à ses guerrières et plus particulièrement à Amal Bentounsi, la fondatrice du collectif « Urgence, notre police assassine ». « J’te parle d’une vraie meuf de té-ci qui a plus de vécu que les rappeurs qui s’inventent des vies ».
Né en Guadeloupe, de parents haïtiens, arrivé en métropole à 7 ans, Kery James a grandi à Orly, « dans les favelas de France », disait-il en 2012 dans Lettre à la République. Il commence à rapper à l’adolescence, et dénonce le racisme, la pauvreté et la violence des quartiers au sein d’un collectif qui fera date dans l’histoire du rap français, la Mafia K’1 Fry. A 41 ans, ce père de famille cumule près de trente ans de carrière. Comme il le dit dans son titre « J’rap encore », « Vingt ans après, j’ai encore le mort/Jusqu’à l’amour ou jusqu’à la mort/Je tue le match, péter l’score/Cherche pas l’clash, j’rap encore ». Kery James, fait partie des rappeurs incontournables sur la scène française depuis plus de dix ans.
Le compositeur ne prend pas de pincettes avec la nouvelle génération. «Les rappeurs sont devenus mous, je me suis endurci», «le rap a touché le fond, comme l’école publique». Intellectuels, philosophes, médias, politiciens, tous en prennent pour leur grade dans “J’rap encore”, qui a comptabilisé plus de 120.000 vues en seulement quatre heures. «Un pays gouverné par des banquiers, le sourire sur le visage des rentiers.» Le rappeur dénonce les violences policières en citant «je suis facile à trouver (…) comme le sang d’un immigré sous les semelles d’un flic». Mais traite également Yann Moix de « paillasson ».
Son nouvel album sort le 16 novembre, Strasbourg sera donc l’un des premiers publics à le découvrir sur scène. On peut d’ores et déjà s’attendre à un album engagé, mais certainement aussi à un vrai show de la part du rappeur. Kery James enflamme les scènes depuis des dizaines d’années et il compte visiblement ne pas s’arrêter de sitôt « J’fais ce truc depuis que’j’suis minot Et j’compte durer comme une grève de cheminots ».
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