« Le graffiti est à l’art ce que les bâtiments sont à la ville ! » proclamait Pokaa en mai 2018 (autrement dit, maintenant). Des petits, des moches, des gros boudinés crasseux qui ne servent qu’à enlaidir l’environnement (#MaisonDuBâtiment) ; mais également des espiègles, magnifiques, tordus, expressifs, réfléchis, intégrés, etc… Tout autant de formes différentes pour rendre compte d’une idée, d’un jaillissement génial sorti de vos synapses.
Mais une catégorie fait, elle, course à part : celle des Graffitivres. Depuis janvier 2014, un site bien connu répertorie ces images laissées au hasard des murs selon une définition bien précise : une « manifestation spontanée, désordonnée, vaguement transgressive et aucunement esthétique, un graffitivre est l’exhibition murale d’une pulsion psychotropée, l’écho de mots restés trop longtemps enfermés dans la tête d’un esprit tant égaré que farceur. »
En gros une malheureuse cigogne que tu as gravée sur la porte de ton voisin entre 4h et 5h hier, complètement torché.
Cependant, pendant que nous, communs des mortels, nous obstinons à comprendre le sens de certaines conversations alcoolisés le lendemain au réveil, des centaines d’incompris ont pris corps avec certaines substances pour en extraire une forme nouvelle d’art, un art réflexif, hilarant, inventif, au point d’en atteindre le génie même du Graffitivre.
Cet article se voulait ainsi être un hommage aux dizaines d’éclopés strasbourgeois, de français de l’intérieur et de germains de l’Est, ayant sans le vouloir à un moment de leurs vies, touchés du doigt une perfection artistique digne des plus grands. Une bibliothèque, un recueil, un souvenir légué aux générations futures de votre imagination.
Du fond du cœur, merci.
>> MATTHIEU CAILLAUD & ARTEM CLAERR <<