Une expo sur le sexe, c’est bien. Une expo sur le sexe sous une forme originale, brute, et intrigante, c’est mieux. Vendredi dernier avait lieu un vernissage un peu particulier à l’Aedaen Gallery, qui expose sans filtre 12 artistes et 2 collections privées pour « Never ending edging », dans le cadre de Strasbourg mon amour. Une exposition interdite aux mineurs, qui flirte entre érotisme et pornographie et met en avant des œuvres représentant le sexe, le désir et les corps sous des formes singulières.
Le titre annonce la couleur : l’edging est une pratique issue de l’univers BDSM (Bondage, Discipline, Sado-Masochisme) qui consiste à gérer la jouissance de son/sa partenaire et le moment où il/elle l’atteint en maintenant l’état d’excitation juste avant l’orgasme. Une pratique de distension du désir, point commun entre toutes les œuvres. Raphaël Charpentié, directeur artistique de l’exposition, résume d’ailleurs que « toutes les œuvres ont été créées dans l’excitation, ou pour la susciter. Quand on en regarde certaines, on voit clairement qu’elles ont été créées dans un état d’excitation».
On ne va donc pas à cette expo pour voir de jolis corps (même si il y en a), mais pour observer ce que le désir prend comme forme chez des artistes qui en font leur source d’inspiration. Entre les photos grandeur nature, les croquis en noir et blanc, les sculptures et dessins acidulés ou les peintures plus sombres, les corps nus et les pratiques sexuelles prennent des textures et des dimensions multiples. La galerie accueille sur ses murs de briques éclatées des artistes très différent(e)s les un(e)s des autres, femmes et hommes, avec autant de manières personnelles de représenter ou susciter le désir hétéro, homo, à plusieurs ou seul(e), tendre ou violent, coloré ou très sombre.
La représentation va de l’évocation dessinée, à la photo couleur explicite. Clôde Coulpier, l’un des artistes dont un dessin est utilisé pour la page facebook de l’exposition, se situerait d’un côté, avec ses croquis évoquant des corps que l’on devine uniquement grâce aux vêtements. De l’autre, il y aurait le travail de Mavado Charon, avec ses dessins de scènes d’orgie surchargées, explicites et bouillonnantes. On peut aussi croiser certains classiques de Tomi Ungerer, ou de l’artiste finlandais Tom of Finland, dont les représentations de corps masculins ultra virils vous sont déjà forcément passées sous les yeux. De quoi intriguer les moins habitué(e)s, et de satisfaire les amateurs et amatrices.
Au vernissage du 9 février, le public était à l’image de l’exposition: nombreux et multiple. L’âge (dans la limite du légal), le sexe ou le degrés de familiarité avec le thème de l’exposition n’importent pas vraiment. Il suffit d’avoir envie de bousculer un peu ses représentation du désir, et d’être prêt à garder les yeux grands ouverts. Et c’est une vraie bonne idée de sortie pour dépoussiérer l’éternel rendez vous au restaurant de cette période mielleuse de la saint Valentin.
Photo de couverture : œuvre de Juliette Etrivert
Never Ending Edging
Entrée gratuite, du 9 février au 4 mars 2018
Du jeudi au dimanche, de 12h à 20h à l’Aedaen Gallery
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