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J’ai joué au Quidditch avec des moldus strasbourgeois

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Salut les moldus ! Alors ? On s’ennuie dans son monde fade, terne et névrosé de vie citadine moderne ? Marre de prendre des kilos en relisant pour la énième fois L’Enfant Maudit avec une couette et de la Hagen Däs ? Tu rêves de voler sur un balais et lancer des sorts en espérant choper un vif d’or ? Et bien sache que le Quidditch arrive (revient) dans notre belle Eurométropole.

L’univers immense d’Harry Potter compte des millions de fans et son auteur a une réputation et influence planétaire. L’histoire du sorcier s’est ancré dans la culture occidentale. Naturellement, les passionnés font des cosplays et autres activités dérivées comme dans tout autre oeuvre à succès, mais rares sont les sports qui en sortent. C’est le cas pour le Quidditch, ou pour les gens normaux, quidditch au sol. Bah oui, on vole pas encore, désolé de vous décevoir.

Il n’empêche que ce mélange de handball, rugby et balle au prisonnier se joue très bien. C’est même un phénomène mondial, il y a des équipes partout dans le monde et une coupe du monde depuis 2007. En France, on a une 40aine d’équipes dont 9 composent la coupe de France. Le jeu se joue entre des passes à la main, des tirs sur les joueurs ou les anneaux et des plaquages. Il y a 4 postes différents. 3 poursuiveurs, un gardien, 2 batteurs et un attrapeur.

Un sport mixte de 7 contre 7

La pointe de subtilité des éléments d’Harry Potter rajoute un charme indéniable. Si l’on n’est pas plongé dans le jeu tout de suite, après un petit temps d’adaptation, les sprints vers les anneaux sont comme une accélération à bord d’un balais magique. Mais pas question de retrouver sa virginité ou de faire dans la fragilité. Ici on mouille le maillot et on casse des lunettes.

Ce dimanche, une dizaine de personnes, curieux comme initiés, se sont données rendez-vous à l’Orangerie. Après un petit échauffement et des explications en bonne et due forme, les premiers exercices commencent. Là, on commence à comprendre que c’est pas juste une activité de fan d’Harry Potter mais un vrai sport. Et que le balais est chiant. Emeric, un des organisateurs, confirme : « Après quelques années de pratique, je n’ai encore pas trouvé de réel avantage. Il est présent pour rappeler l’essence du sport dans le film. Il sert en quelque sorte de handicap. Il contraint à jouer à une seule main, et agrandit la surface que les batteurs peuvent toucher pour nous mettre hors jeu. »

Emeric joue son poste habituel de poursuiveur. L’objectif est de récupérer le souafle (balle de volley un peu dégonflée) pour le tirer dans les anneaux et marquer des points. Un gardien par équipe est chargé de les défendre, mais celui-ci peut également récupérer le souafle et aller marquer. Pour embêter les poursuiveurs, 2 batteurs se partagent 3 balles avec leurs adversaires et tentent de toucher leurs adversaires pour les mettre hors jeu. Une fois touché, on lâche la balle et on retourne à son camp.

En temps normal, une personne externe doit faire office de vif d’or avec une balle de tennis accrochée par une chaussette à la taille. Deux attrapeurs sont désignés et ils doivent la récupérer pour finir la partie et gagner 30 points.

C’est vite épuisant à la fois par l’aspect physique et psychique. Se repérer dans l’espace alors que les joueurs courent partout et que 4 balles tournent, c’est pas le plus évident. Sans compter le fait qu’on court avec un bâton de bambou entre les jambes. Mais le jeu attire les curieux et une bonne trentaine de personnes se sont arrêtées le temps de regarder un match.

Emeric, l’organisateur de la séance à découvert le sport au Canada.

«  J’étais tranquillement à la bibliothèque quand une fille avec une sorte de cape a couru dans tout l’étage, et, en passant derrière moi, laissé une enveloppe légèrement brûlée, dans laquelle se trouvait une lettre. Pour les plus connaisseurs, j’étais en quelque sorte l’élu. Cette lettre me conviait au premier entrainement de quidditch au sein de l’université. D’abord surpris, j’ai choisi d’aller découvrir en quoi consistait ce sport. Puis, petit à petit je suis rentré dans l’équipe de Toronto. On a fini 5e dans le tournoi national du Canada… En rentrant en France je n’ai pas beaucoup joué, sauf avec l’équipe de Limoges. Arrivé à Strasbourg, j’ai cherché et j’ai trouvé la page Facebook des Silver Strasbrooms… A priori l’équipe s’est formée en 2014 par une passionnée mais a eu des difficultés à se maintenir.

Il a décidé de reprendre le flambeau avec quelques motivés.

Depuis mon arrivée à Strasbourg en mars, nous tentons d’unir nos forces pour qu’enfin une équipe perdure dans l’est, d’autant plus que d’autres équipes se forment dans les environs (notamment à Nancy ou Besançon). Je n’ai pas de prétention précise par rapport aux objectifs pour l’équipe. Pour le moment, j’ai le cœur vert (couleur des Novas de Limoges), et je ne vais pas changer au cours de cette prochaine saison. Mais c’est aussi l’esprit de mon équipe, jouer avec ses amis en tournoi et contribuer au développement du sport au niveau national. Alors, si je peux apporter un peu de mon expertise à Strasbourg, je ne vais pas être avare d’efforts ! Pour l’instant, je gère les entraînements et l’encadrement, mais je suis avide de renforts pour tout ce qui est communication, recrutement, etc.

Satisfait de cette première rencontre initiatique

Je suis très content de cette journée. On était tout de même nombreux et le niveau général était très satisfaisant pour une première approche du sport. J’ai déjà hâte de recommencer. On espère rencontrer encore plus de personnes intéressées samedi prochain pour le deuxième édition!

J’ai beaucoup aimé le regard curieux des promeneurs, qui se sont arrêtés juste avant le petit match. Le choix du lieu n’était pas tout à fait anodin. Je crois que j’ai passé cet âge où je me soucie du regard des gens lorsque je fais quelque chose qui me passionne. Très souvent, quand les gens se moquent, je leur suggère d’essayer, et après une dizaine de minutes à un rythme intense, leur regard sur le sport change. J’aime aussi lorsque ces personnes méprisantes en viennent à se faire plaquer. Cela leur permet de comprendre les rouages du jeu, et que ce n’est pas seulement un plaisir d’avoir un balai dans le ***. »

En gros, décoincez-vous, et venez suer lors d’une séance de haute voltige à l’Orangerie, sans doute samedi 5 août prochain dans l’après-midi.


Pour plus d’infos c’est par ici : l’event

Leur page facebook
et le site de la fédération du quidditch français



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