Les Petites Cantines, c’est un réseau de cantines partagées déjà présentes dans les villes de Lille et Lyon et elles viennent d’ouvrir leurs portes à Strasbourg ce mardi 24 septembre ! Le concept ? Proposer aux habitants d’un quartier de cuisiner et manger ensemble autour d’un repas convivial. Pour son premier jour, l’association qui a ouvert son local situé 5 rue Kuhn, dans le quartier gare, était au complet en cuisine et a accueilli près de 40 convives pour partager le repas. Un départ sur les chapeaux de roues ! On n’a pas pu s’empêcher d’aller serrer les petites mains farineuses qui s’affairent derrière les fourneaux et humer le doux fumet d’une cuisine conviviale.
On t’en avait déjà parlé il y a quelque temps, et mais aujourd’hui, c’est officiel les Petites Cantines ont enfin ouvert leur portes !
L’association installée à Strasbourg, repose sur un solide duo que forment Stéphanie et Déborah. Stéphanie, est la coordinatrice du projet des Petites Cantines à Strasbourg. Elle a permis le lancement des Petites Cantines et s’engage pour qu’il se pérennise et qu’il puisse ainsi fonctionner sur le long terme. “L’idée, c’est de créer un lieu qui appartient aux Strasbourgeois. On dit aux personnes qui arrivent qu’ici, c’est comme à la maison ! ”
Déborah quant à elle, est la maîtresse de maison. L’ancienne assistante de gestion, passionnée de cuisine, se qualifie comme la “cheffe d’orchestre” en cuisine : “J’essaie de faire en sorte que tout le monde se sente bien et passe un bon moment. Je donne des indications, mais les gens sont libres de faire comme ils veulent. Je suis passionnée de cuisine du monde et persuadée que beaucoup de choses passent par la cuisine. J’ai été élevée dans une famille où on aimait manger et recevoir avec bienveillance.”
Réunir des gens de tous horizons, autour d’un bon gueuleton
Au menu aujourd’hui, c’est : soupe froide concombre et menthe en entrée, pâtes au pesto (et maison le pesto s’il vous plaît!) et gâteaux à la coco en dessert. Ils sont une dizaine en cuisine et aucun n’a le temps de s’ennuyer ! Christine est retraitée et “riche de temps” comme elle le précise joliment. Ce qui lui a donné envie de participer aux Petites Cantines, c’est le côté convivial et collectif : “J’étais déjà là mardi à l’ouverture, mais c’est la première fois que je reste pour manger. On découvre à chaque fois de nouvelles personnes.”
Endosser la tenue de cuisto, ça permet aussi d’apprendre des recettes à reproduire chez soi. Louis qui travaille dans la vidéo, passait lui dans la rue avec sa mère la veille, et à découvert le concept à ce moment-là : “C’est super sympa, j’aime le fait de pouvoir cuisiner et d’être guidé mais tout en étant libre de faire comme je veux.” Et en effet, s’il y a bien un mantra qui a été répété par la maîtresse de maison Déborah au cours de la préparation, c’est bien : “Faites comme vous voulez !”.
Parmi l’équipe, on ne trouve pas que des novices. Quentin, en apprentissage à l’Aedaen Place, a déjà de l’expérience en restauration : “En cuisine, on apprend toujours ! Et au niveau de l’équipement, c’est top, il y a une super cuisine. Là, on est en rodage, mais dans deux semaines à mon avis, ça devrait être parfait.”
Josiane et Claire sont les représentantes d’une entreprise partenaire des Petites Cantines et son venues pour déjeuner. Josiane explique : “On trouve que le concept est très intéressant, car on va pouvoir créer du lien social et intergénérationnel. La dernière fois que je suis venu par exemple, il y avait pleins de familles. On y mange bien en plus !” En effet, l’ambition de l’association, c’est de créer du lien, là où il n’y en a pas. La solidarité envers les personnes en difficulté est au cœur du projet. Pour Stéphanie, “La force des Petites Cantines, c’est d’avoir vraiment une mixité de personnes. Il y a des étudiants, des retraités, des jeunes actifs, des familles. Et ce qui nous semble aussi important, c’est d’accueillir des personnes isolées. C’est pour cela que nous sommes en train de contacter et d’échanger avec les associations locales.”
Comment ça se passe une journée aux petites cantines ?
En cuisine, pour que tout se passe bien, il faut être à peu près huit volontaires. Le rendez-vous est donné à 9h30, pour faire connaissance autour d’un café. Ensuite, les tâches à réaliser sont réparties en trois ateliers : l’entrée, le plat et le dessert. À chacun de choisir celui qui lui convient le mieux.
Pour l’instant, les Petites Cantines, c’est un repas par jour et seulement le midi du mardi au vendredi ! Le local peut accueillir jusqu’à 35 personnes pour le déjeuner. Mais comme l’objectif est de créer et de décider tous ensemble, les menus, les horaires d’ouverture, et même la déco sont voués à évoluer selon les envies. Finalement les Petites Cantines, c’est à la carte.
Pour participer en cuisine ou bien manger aux Petites Cantines, il faut adhérer à l’association. L’adhésion est à prix libre et est valable une année entière. Une fois que c’est fait, on peut venir cuisiner et dans ce cas, on est automatiquement compté en tant que convive pour le repas (mais chacun fait comme il veut).
Si on veut uniquement venir au Petites Cantines pour manger, il suffit de réserver et de ramener sa mine d’affamé à partir de 12h30.
Le prix libre, c’est cher ou pas ?
Prix libre et bien ça veut dire qu’on peut donner ce qu’on veut à chaque fois qu’on vient manger. Le somme récoltée permet de payer le local, de verser un salaire à Déborah, la maîtresse de maison et d’acheter les produits qui seront cuisinés. Pour rentrer dans ses frais, il faudrait que la cantine récolte 9 euros pour chaque menu complet englouti.
Il faut savoir qu’aux Petites Cantines, les recettes sont élaborées à base de produits frais de saison, en favorisant les circuits-courts et bio autant que possible. On mise sur la qualité dans l’assiette en dépensant un peu plus et en travaillant avec des structures locales comme les jardins d’Agnès, la coopérative de la Cigogne ou les bières BAT. Côté recette, Déborah a choisi de ne proposer de la viande qu’une fois par semaine maximum. La plupart des menus sont donc végétariens : “C’est important que les personnes puissent comprendre que manger de la viande tous les jours, ce n’est ni bon pour la santé, ni pour la planète. On essaie de sensibiliser à l’alimentation durable.” Par ailleurs, si un des bénévoles souhaite cuisiner une recette particulière, Déborah s’adapte aux envies de chacun !
D’ici une quinzaine de jours, une salle d’animation sera également accessible et pourra accueillir jusqu’à 20 personnes. Cet espace supplémentaire permettra aux adhérents d’organiser des animations avec diverses structures du quartier, mais pourra aussi être louée aux entreprises et aux associations. Une façon pour l’association, de mettre un peu de beurre dans les épinards.
Les Petites Cantines
Ouvertes du mardi au vendredi
5 rue Kuhn
Strasbourg
La page Facebook et le site internet
Caroline Alonso.