Aussi surprenant que cela puisse paraître, la ville n’a pas trop apprécié le titre – fictif certes, mais bien présent dans nos cœurs – de ville la plus attractive pour les voleurs de vélos. Au contraire même, cela semble avoir poussé nos élus à prendre une mesure visant à ce que « la peur change de camp », selon Paul Meyer, adjoint au maire chargé du déploiement des applications informatiques. Comment faire ? En installant un dispositif de « tracking » dissimulé sur les vélos de volontaires.
Le vol de vélo : sport national, frein à la pratique
Vous le savez, à Strasbourg, on aime bien recevoir des prix et s’en vanter à grand coup de com’ institutionnelle : la ville se targue en effet énormément de son statut de ville cyclable, et du terme « ville du vélo ». Sauf que, dans le même temps, la réalité du vol de nos fidèles destriers se fait de plus en plus présente, et de moins en moins sujette aux plaisanteries primesautières.
Selon un article du Webmag de l’Eurométropole, « près de 2000 personnes verraient leur vélo disparaître chaque année, sans compter toutes celles qui ne déclarent pas le vol. Et seules 3% des montures seraient retrouvées. » On peut donc compter bien au-delà du nombre de 2000 destriers carottés sans foi ni loi.
Une réalité qui se doit d’être combattue, puisqu’elle démotive de plus en plus de personnes de prendre un vélo. Après tout, à quoi ça sert d’être la ville du vélo si on ne protège pas les instruments qui nous font tant honneur ?
Un trackeur, un vélo et paf ! Ça fait une géolocalisation !
N’ayez crainte, vous pouvez dormir sur vos deux roues de bicyclette : une mesure semble venir sur le devant de la piste. Nous pouvons sur ce coup-là compter sur nos deux inséparables élus : Jean-Baptiste Gernet et Paul Meyer ont en effet annoncé une mesure souhaitant contrer les voleurs de vélo. La solution ? L’installation de « trackeurs » sur les vélos de volontaires.
Par la voix de l’élu chargé des mobilités alternatives, ce dispositif expérimental consisterait à équiper entre 200 et 250 vélos de ces fameux trackeurs, ce qui rend possible la géolocalisation, avec des rotations dans le temps, mélangeant les vélos équipés, afin de brouiller les pistes. Si jamais on vous vole votre fameuse monture, une signalisation par application sera mise en place, avec les informations transmises aux forces de l’ordre, qui pourront intervenir de la meilleure des manières possibles.
Les tracking privés existent déjà, mais le but affiché est de régler ce problème de manière globale et collective, au niveau de la ville. Puisqu’un appel à projet va être lancé, pour le moment, ce dispositif en est encore au stade de l’effet d’annonce. Néanmoins, il semblerait que le budget alloué oscillerait entre 100 000 et 150 000 euros.
On ne peut pas reprocher à la ville de ne pas tenter des choses : avec ces trackeurs, il y a une tentative de mettre un bâton dans les roues des voleurs de vélo. Ce problème est tout de même sérieux et c’est bien que les élus s’y intéressent. Maintenant, reste à savoir si ce projet sera mené à son terme, s’il réussira à traiter le problème du vol de vélo en profondeur ou s’il restera une micro-réponse à un problème sans doute plus structurel. Début de réponse à la rentrée !
Amusant. Tout un chacun sait, quartier par quartier, où sont concentrés ces petits voleurs, souvent mineurs. Connaissant la vitesse d’intervention des forces de l’ordre, et la mansuétude de la « justice », cette engeance a encore de beaux jours devant elle.