On pensait naïvement que la législation sur la consommation de cannabis avait évolué, et ce de manière pérenne, sans confronter le simple fumeur de rue à une sanction pécuniaire directe. En ce sens, au début de l’année, lorsque Gérard Collomb et Macron étaient encore potes au point de se mettre des claques pour se saluer, on pensait que les lois concernant la Weed allaient progressivement s’assouplir. Mais il n’en est rien. Consommateurs de rue décomplexés, préparez-vous à faire péter le porte monnaie et à allonger 200 euros si vous êtes pris en flagrant délit de fumette (ou autre consommation de drogues). Ce 23 novembre, la loi vient de passer à l’Assemblée.
En attendant, vous pouvez en toute discrétion, chez vous et en toute légalité, vous tourner vers >> Ce genre de substances légales <<
Une décision qui résulte de nombreuses indécisions successives…
Indécision number ONE
En septembre 2016, alors que Macron était ministre sous le président Hollande, il évoquait l’efficacité de la législation sur le cannabis en place à l’époque. Cette législation visait alors à lancer une éventuelle procédure pénale pouvant aboutir à 1 an de prison et 3750 euros d’amende pour les simples consommateurs de stupéfiants. De la paperasse, du stress, un jugement ou un rappel à la loi, une carte bleue qui chauffe, une mobilisation des pouvoirs publics injustifiée, des procédures longues et coûteuses… un bordel sans nom.
Indécision number TWO
Deux mois plus tard, alors qu’il vient fraîchement d’annoncer sa candidature à la présidentielle, il annonce clairement sa position : la dépénalisation. Son discours est alors clair : “Il faut écouter les professionnels qui expliquent qu’il est vain de pénaliser systématiquement la consommation de cannabis” tout en avançant la thèse d’une contravention pour les petites quantités… On est là sur la représentation concrète du fameux EN MÊME TEMPS.
Vous avez dû le noter, j'ai dit « en même temps ». Il paraît que c’est un tic de langage. Je continuerai à l'utiliser ! #MacronPrésident pic.twitter.com/c5jN3lPiNd
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 17, 2017
Contravention ? Amende ? Dépénalisation ? Du coup, une décision ?
C’est alors que Macron prend finalement une décision “stupéfiante” samedi dernier, à l’heure où l’ensemble des médias traite comme il le peut le sujet des gilets jaunes, occultant presque totalement et les manifestations contre les violences faites aux femmes et l’amende de 200 € qui était en train d’être votées à l’assemblée.
200 € M’sieur s’il vous plaît
En gros ?
On te chope dans la rue en train de consommer des stupéfiants (et non pas simplement le Cannabis) tu allonges les billets ! Une amende forfaitaire automatique de 200,00 € soit 1311,91 francs, QUAND MÈME.
Mais si tu es blindé et que pour toi 200 € te sert à allumer des feus de cheminées, pas de panique ! Tu risques quand même une procédure judiciaire made in Jupiter. Une procédure qui sera à l’appréciation du juge en fonction de la gravité des faits et notamment de la quantité découverte lors de l’interpellation.
Notes de l’auteur : On peut être amenés à penser que ce retournement de situation et ce brutal changement de cap arrivent à point nommer. Au moment où la grogne des gilets jaunes fait rage dans tout l’hexagone, pour confirmer sa fermeté et ainsi asseoir son autorité face à ce qu’il considère comme des dérives et des troubles à l’ordre public. Et puis il faut pas se mentir, le tiroir caisse de l’état va chauffer un max.
Ce durcissement fait apparaître un nouveau mot qui va faire fureur dans le monde du Scrabble : “contraventionalisation”.
Traduction ?
C’est le retour de la TOLÉRANCE ZÉRO.
Des petits chiffres ?
Tableau : Interpellations pour usage de stupéfiants (dont usage de cannabis)
Évolution depuis 1995