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Déjà dix ans que, Strasbulles, le festival européen de la bande dessinée, pose ses planches sur la place Kleber ! Cette année, la messe des amoureux du crayon se tiendra du 2 au 4 juin et comme toutes les messes : elle est gratuite.
L’association « Alsace Bande dessinée » est à l’origine du projet Strasbulles. Leur ambition ? promouvoir l’art de la bande dessinée lors d’événements éphémères mais aussi tout au long de l’année, avec des actions concrètes portées par les bénévoles de l’association. En effet, des interventions en milieu scolaire, des bourses aux livres et des stands sur les différents festivals français sont également mis en place par l’association pour diffuser le dessin dans toute sa splendeur et la passion des créateurs.
Des petits chapiteaux blancs remplis de fans et de dessinateurs vont pousser autour des fontaines de la place Kleber pour que vous puissiez plonger dans l’univers de la BD sans risquer un coup de soleil sur votre petit nez.
Cette année ce ne sont pas moins de 70 auteurs français, européens et internationaux que vous pourrez rencontrer, dont les célèbres Vicky et Bob Scott, dessinateurs des Peanuts.
Pour cette édition 2017 le focus est mis sur l’Espagne et l’Allemagne. Pour l’Espagne les représentants sont : Francis Francisco Porcel, José Homs, Oriol, Roger Ibanez, Jaime Calderon et Ruben Del Rincon. L’exposition « Hispanie » dévoilera d’autres talents espagnols. Pour nos amis d’outre Rhin, une exposition exceptionnelle se tiendra sur le thème de « La bande dessinée allemande contemporaine ».
Au programme : expositions, rencontres d’artistes, conférences, animations, spectacles…
Et pour ne rien gâcher, c’est un invité de marque qui sera le parrain et marquera de son empreinte la dixième édition… André Juillard, né à Paris en 1948, dessinateur et scénariste de bande dessinée, a collaboré et crée et récemment repris des revues, des albums et des BD phares tels que Blake et Mortimer, Le journal de Tintin, Les cahiers du Désert.
RIEN QUE CA.
Parce qu’on aime vous gâter, nous sommes allés à sa rencontre pour lui poser quelques questions.
Comment avez-vous découvert cette passion pour le dessin ?
J’ai découvert le dessin en 6e quand on étudiait l’Antiquité. Les livres d’Histoire avaient des photos de sculptures grecques, romaines, égyptienne… J’étais fasciné par la perfection formelle de ces œuvres. Le Discobole (attribué à Myron) par exemple. J’ai commencé en copiant ces sculptures. Par la suite, en lisant des revues sportives j’me suis mis à dessiner des sportifs, et avec eux, exprimer le mouvement. Ça me passionnait. Par rapport à ce que je peux faire maintenant… Une de mes frustrations dans la BD, c’est que je trouve que je n’ai pas assez de mouvement ! Souvent les personnages sont statiques, debout, assis. J’ai l’impression qu’ils ne bougent pas. Je me sens tellement plus à l’aise dans la reproduction du mouvement. Les courants qui m’ont beaucoup inspirés sont le réalisme d’un Jean Giraud (Blueberry) d’un côté, et tout ce qu’on peut appeler « ligne clair » de l’autre. C’est-à-dire Hergé, Jacobs, Jacques Martin… On peut aussi dire que je suis résolument traditionnaliste sur un bon nombre d’aspect.
Qu’est-ce que vous aimez par-dessus tout dans le dessin de BD ?
Ce qui est important c’est le personnage. Essayer de faire ressentir au lecteur, ce qu’il doit ressentir lui-même. Pour le dessinateur, la cerise sur le gâteau c’est qu’il y a quelque chose de sympathique à dessiner derrière lui. Quand on travaille avec des scénaristes, on ne choisit pas forcément le « background ». Le scénario, même si vous l’écrivez, il n’est pas forcément agréable à dessiner, vu qu’il faut s’y tenir. J’ai commencé par la BD historique parce que je préférais dessiner des chevaux que des voitures, des manoirs plutôt que des immeubles en verre. Ça m’ennuie prodigieusement de dessiner des immeubles en verre. Le cauchemar pour moi c’est des assemblées dans un palais, des gens assis à table qui mangent, qui discutent… mais il faut le faire quand même ! L’histoire prime sur le reste.
Et en dehors du cadre de la BD ?
A une époque je dessinais beaucoup de portraits, notamment de femmes qui n’étaient pas très souriantes… penseuses, qui rêvaient, voir légèrement tristes. Ça me paraissait plus intéressant que de leur donner un air, comme souvent dans les peintures classiques, un peu trop impassible. Ça ne reflétait pas mon état d’esprit du moment. Je pensais que ça leur donnait plus de caractère, d’avoir un air à être préoccupé par des problèmes. Maintenant je préfère faire des personnages plus souriants. Après dans une BD, les personnages sont souvent face à des péripéties, ils n’ont pas toujours le temps de rigoler.
C’est important pour vous d’être le parrain d’un festival comme Strasbulles ?
Je fais très peu de festivals. Si je reviens à Strasbourg c’est parce que j’aime cette ville. C’est l’occasion de revoir un peu les lieux. J’étais déjà venu, il y a quelques années pour la sortie d’un album. Je vous avoue ne pas courir après les marathons de dédicaces qui me fatiguent particulièrement. Ce n’est pas des rencontres très approfondies avec les lecteurs malheureusement. Je suis concentré sur le dessin que je veux leur faire, je réponds un peu aux questions, mais ce n’est pas toujours très personnel.
Propos recueillis par Martin Lelievre
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Photographies : Martin Lelievre
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