Pour mettre en lumière ses poèmes, Anne Mellier a eu l’idée de les associer avec des images capturées par Mathilde Cybulski. Les mots se déploient sur des supports charnels, détails de corps ou de peau, qui nous transportent tout droit dans l’intimité de l’autrice. Le travail en commun de ces deux Strasbourgeoises, régulières collaboratrices de Pokaa, est à découvrir jusqu’au 9 février dans le café Les Compotes, au cœur du Neudorf, sous l’intitulé Peaupière. On vous en montre quelques bribes !
Anne Mellier est journaliste, mais pas que : quand sa plume ne sert pas à relater les actualités locales, elle s’adonne à l’écriture de poèmes tendres, tumultueux, sensuels. Des fragments de ressentis capturés au vol, des réminiscences de moments doux, des réponses écorchées aux aléas d’instants partagés.
Grâce aux images détaillées de Mathilde Cybulski, Anne « met en corps » ses écrits sur des détails de peau et ses courbes vaporeuses, histoire de nous transporter dans un écrin vibrant. Peaupière, comme l’enveloppe de notre corps, comme les yeux qui se ferment sur des sensations enivrantes. C’est au Neudorf, c’est dans Les Compotes café jusqu’au 9 février, et c’est à voir d’urgence !
Mettre le corps en rimes
En apprenant à lire, Anne s’est entichée des mots écrits, avec lesquels elle a joué très jeune. Et aujourd’hui, les bribes de phrases continuent à pleuvoir dans sa tête, dès que son cœur s’agite.
« La peau, le corps reviennent toujours dans mes poèmes. Car c’est par là que passent mes sensations, qu’il s’agisse de sensualité, de sexualité, d’expériences intimes ou d’évasions. »
D’ailleurs, pour faire chavirer ses sens, la poétesse part souvent seule en randonnée, tant pour se reconnecter à elle-même que pour écrire au fil de ses pérégrinations. « Le vent sur ma peau, le bruit feutré des pas, le rythme de ma marche, tout cela colore mon écriture. »
« Dé-ringardiser » la poésie
Les poèmes sont écrits dans un style libre, à la fois intime et organique. Pour les faire vibrer davantage encore, Anne a demandé à Mathilde Cybulski de photographier en macro des détails de son corps. Les vers dansent alors sur des fragments de peau, et gagnent encore en matière, en texture, en sensualité.
« Ce sont mes ressentis, c’est mon corps, mais on n’en voit que des détails, je ne suis pas vraiment reconnaissable. Je suis moi mais pourrais être n’importe qui ; je veux que les images parlent à tout(e) un(e) chacun(e). »
Grains de peau et bribes épidermiques valsent ensemble sur les murs, dans la volonté d’offrir de nouvelles formes à la poésie. On en ressort un peu chaviré(e), un peu réchauffé(e), et on en redemande.
Événement
Exposition « Peaupière »
Quoi ?
Présentation des poèmes d’Anne Mellier, sur des photographies de Mathilde Cybulski
Quand ?
Du 13 janvier au 9 février 2024
où ?
Au café Les Compotes, 9 rue de Sélestat, Strasbourg-Neudorf
Plus d'infos ?
Page Instagram du café Les Compotes
Page Instagram d’Anne Mellier
Page Instagram de Mathilde Cybulski