LAST TRAIN c’est Jean-Noël, Tim, Julien et Antoine; une formation rock dont l’écoute procure un regain d’énergie folle qui vous fait remonter dans la gorge les émotions d’une jeunesse à vif, prête à tout pour le plaisir de vivre. Ces mecs-là nous viennent majoritairement d’Alsace mais aussi de Franche Comté. J’ai rencontré Julien Peultier (guitariste) au Trolley bus à Strasbourg où il m’a présenté LAST TRAIN ainsi que leurs projets. Je me fais une joie de partager notre entretien avec vous en regrettant toutefois que vous n’ayez pu entendre la détermination palpiter dans sa voix.
Les études sont terminées pour le groupe qui s’est octroyé une pause de six mois pour réfléchir sérieusement à son avenir. Il semble que le choix soit fait et qu’il soit motivé par une passion féroce.
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Salut Julien! Présente-moi rapidement Last Train.
Last train ça a commencé il y a 6 ans, quelque chose comme ça… On faisait de la musique on savait pas trop où aller.. Mais bon le Last Train d’avant c’est du passé.
Ah! J’ai l’impression qu’il va s’agir de rupture à un moment.
Un petit peu! Last Train maintenant c’est 4 mecs, Jean-Noël le guitariste, Antoine le batteur avec des cheveux (rires!), Tim le bassiste et moi guitariste. Donc on a fini nos études, on s’est posé un moment et on s’est demandé ce qu’on voulait faire de ce groupe. Mais j’y reviendrai après peut-être…
Ok vas-y ! Alors, après cette pause?
Et bien on a eu un changement de line-up, on ne renie pas ce qu’on a fait dans le passé mais on a envie de repartir avec quelque chose de plus professionnel. On a retravaillé sur le visuel etc… On veut une vraie identité sur scène, une vraie identité sonore. En fait on en a une mais on veut la confirmer. On veut travailler à taquet et présenter un bon truc. Donc là on va présenter une tournée européenne.
Notre but est d’abord de devenir le groupe alsacien et ensuite le groupe français. On adore les tournées, on en a déjà fait deux bookées en indépendant (sans tourneur) et on s’est bien rendu compte que c’est là qu’on rencontre des gens et qu’on a des retours, c’est aussi pour ça qu’on veut sortir des frontières. Là on a des potes à Bordeaux, les LIBIDO FUZZ et à Lyon les HOLY TWO.
Depuis qu’on s’est dit qu’on voulait faire une tournée européenne en janvier, on ne fait plus que ça, même si on est en cours la journée et bien on bosse le soir jusqu’à 2h du matin et voila… On peut maintenant faire une tournée européenne qui comprend huit pays soit six mille kilomètres pendant deux semaines.
Comme on s’est rendu compte qu’on aimait faire ça à fond et même si on était en BTS audiovisuel, ce qui n’a, à priori, rien à voir avec l’organisation de tournée, la vie de tournée…
Tu veux dire que vos études n’ont rien à voir avec votre projet et que vous n’y voyez pas de passerelles?
C’est pas ça, même si elles étaient très intéressantes elles n’ont rien à voir avec le monde de la tournée… Après il y a surement une passerelle puisqu’on va réaliser un clip en indépendant que je vais monter… Du coup ça va forcément aider d’avoir fait un BTS audiovisuel. Mais après les études n’ont rien à voir avec la vie que tu mènes en tournée.
Bien sûr puisque les études visent à avoir un métier… (rires!)
Du coup avec Jean Noël on s’est rendu compte qu’il y a énormément de choses à faire autour d’un groupe, au niveau de la communication, du booking, de l’organisation, du fait de relancer des gens, des salles… On bosse à taquet! On a des tableaux Excel avec trois cents noms qu’il faut relancer tout le temps… Faut leur proposer de la nouveauté et … Par rapport à ça on a décidé de créer une structure basée à Lyon dont le but serait de faire tout ce qui tourne autour d’un groupe. On appelle ça couramment un Label mais on peut pas vraiment parler de Label puisque Label produit des disques…
En même temps, en soi “label” ça veut rien dire, c’est la boite de production qui fait les disques… Mais bon…
Oui ! Du coup on veut monter notre propre «label». Pour le moment on a enregistré nos deux derniers E.P.s, dont le dernier va sortir qui s’appelle COLD FEVER, avec Tentacled Records.
Avec la structure qu’on veut monter dont je ne citerai pas le nom maintenant… Désolé! (rires) On veut pas s’occuper de la production car Rémi Gettliffe le fait très bien, il kiffe bien ce qu’on a fait avant et il va se démerder avec les moyens qu’il a pour obtenir le son qu’il veut. C’est pas comme dans un label où tu paies 200 euros la journée avec un ingé son qui te connait pas… Nous cherchons à avoir une identité sonore et avec lui c’est possible. Il enregistre la batterie avec peu de micros mais ils sont très bien placés tu vois.
Donc avec **** Oups j’ai failli dire le nom!
Colt silvers? C’est déjà pris mec ! (rires)
Non non t’inquiète! Donc on veut travailler avec Tentacled Records pour Last Train, mais nous on veut faire la com‘, le booking, les vidéos…
Ah et bien ça c’est dans votre domaine de compétence! C’est bien de savoir faire converger ses connaissances et compétences pour aboutir à un projet.
Et bien tu vois, notre exemple c’est Julien Hohl. Faut dire ce qui est, il est complètement un modèle. Il avait notre âge, il avait envie de faire de la musique sa vie et aujourd’hui Deaf Rock c’est une putain de structure, c’est le label alsacien, c’est le label qui marche et maintenant il fait vivre plusieurs personnes! C’est un peu lui qui nous donne la voie à suivre. On n’a pas envie de se lancer dans la concurrence du tout, c’est aussi pour ça qu’on veut aller à Lyon et pas à Strasbourg. On veut faire un truc en s’aidant d’eux parce que lorsqu’on aura des groupes on voudra les envoyer chez Deaf Rock ou chez Gettliffe. Ils ont deux manières différentes de travailler mais tu vois bien qu’ils ont une vraie identité sonore.
On a envie de se démarquer mais on sait qu’aujourd’hui des groupes qui veulent ça il y en a à taquet… On sait bien qu’il y a une partie artistique mais on sait aussi que si ça marche pour certains c’est parce qu’il y a des mecs qui bossent derrière. C’est pour ça qu’on passe notre temps à envoyer des centaines de mails, des centaines d’appels.
Oui et ce serait suivre les conseils de Julien que d’arrêter de penser la musique simplement comme un art et d’essayer de penser plutôt un «business de la musique» puisqu’il y a les musiciens et tous ces gens qui bossent derrière. Ça n’a rien de péjoratif, c’est juste que le contexte est fait comme ça.
Oui et on est parfaitement conscient et, sans être prétentieux, c’est pour ça qu’on est pris au sérieux par des groupes dont les mecs sont plus bien plus âgés que nous. On a 19 ans et même si on a 6 ans derrière nous on sait que c’est que le début. On s’est toujours démerdé comme on pouvait et je pense que ça nous a apporté cette maturité qui nous a permis de mettre en place cette tournée et cette volonté de monter un projet. Aujourd’hui à part à chez Deaf Rock, personne te propose de faire une tournée européenne! Du coup ça nous prouve qu’on est capable de faire des trucs, c’est le truc de notre vie… C’est ce qu’on a envie de faire… Sur les traces de «Jhohl»! (Julien Hohl). (rires!)
Allez, c’est le temps des questions Pokaa ! Si je te dis Pokaa, à quoi tu penses?
À l’interview de Julien de Deaf Rock. C’est par là que j’ai connu le blog et comme j’ai dit c’est notre modèle et d’avoir vu une page entière où il se livre à toi… C’était super intéressant.
Quand tu sors à Strasbourg, tu vas où?
Au Nelson! Bon moi je suis un peu mes potes et … Soit je vais à un concert à la Laiterie et je vais au Nelson soit je vais au Nelson… Et je vais au Nelson (rires!).
En tant que musicien, tu changerais quoi à Strasbourg?
J’ai l’impression que c’est difficile de jouer à Strasbourg. Nous on a joué au MUDD c’était vraiment cool, je pense qu’il faudrait plus de lieux comme ça dans une ville comme Strasbourg. Les autres sont vraiment difficiles d’accès.
Nous on a commencé au Noumatrouff, on jouait dans des petits bars tu vois et d’un coup on est arrivé là, on y a enregistré notre deuxième E.P. Quand tu sais les noms qu’il y a eu là bas… Ah bun Quand on a vu Dead Duck jouer au Noumatrouff et qu’on avait 14 ans alors que maintenant on se dit qu’on y a déjà joué 4 ou 5 fois ça fait super plaisir. Donc ouais peut-être une salle comme ça à Strasbourg…
Je remercie Julien de m’avoir accordé cet entretien et ne cache pas mon excitation à l’idée de les voir tous sur scène. Pokaa aura l’occasion de recroiser les mecs de Last Train lorsqu’ils seront au bout de leur impressionnante tournée européenne et ne manquera pas de vous tenir informés de l’actualité du groupe que nous allons suivre de près, appareils photos en main.
TOURNÉE EUROPÉENNE ÉTÉ 2014
16-07 / REIMS : L’APPART CAFÉ
17-07 / BRUXELLES : DNA
18-07 / LONDRES : THE GEORGE TAVERN
19-07 / LONDRES : PROUD CAMDEN
20-07 / BIRMINGHAM : THE ROAD HOUSE
22-07 / PARIS : EN VEUX TU EN V’LA
23-07 / TOULOUSE : LA DYNAMO
24 – 07 / BARCELONE : GYPSI LOU
25 – 07 / LYON : LA MARQUISE
26 – 07 / GENES : TANA DEL LUPPOLO
28 – 07 / ZURICH : BOSH BAR
29 – 07 / PRAGUE : NOVA CHMELNICE
30 – 07 / BERLIN : WHITE TRASH
31 – 07 / STRASBOURG : MUDD
Photographies: Maria Fernandes
Bartosch Salmanski