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S’évader autour de Strasbourg : les mystères du Taennchel

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Le printemps montre tout doucement le bout de son nez et vous cherchez une randonnée pour vous mettre en jambes sans trop souffrir après de longs mois d’hiver ? Direction le Taennchel, une crête d’environ six kilomètres parsemée de pierres étranges et de légendes, à une heure de Strasbourg en voiture.


En ce dimanche matin de début mars, nous sommes deux Strasbourgeois à filer sur les lacets de Thannenkirch en direction du chalet vosgien situé au Schelmenkopf. C’est toute une aventure que d’arriver jusqu’au lieu de départ de cette randonnée qui doit nous mener au Taennchel.

Près du lieu-dit de la Grande Verrerie, il est temps de quitter la large route pour en emprunter une plus petite, puis une piste de terre. N’est pas Sébastien Loeb qui veut : nous roulons au pas pour finalement arriver à bon port, dix minutes plus tard. Mieux vaut éviter d’avoir une voiture trop basse et de monter par temps pluvieux.

© A.Me/ Pokaa
© A.Me/ Pokaa


Sur le parking du chalet, nous ne sommes que deux. La vue est belle, le vent, particulièrement frais – pour ne pas dire glacial. Pas si surprenant lorsque l’on sait que le Taennchel culmine à près de mille mètres d’altitude, entre la plaine d’Alsace et la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines. Le climat y est toujours surprenant, mieux vaut donc prévoir pulls, k-way, gants, écharpes, thermos et gourdes dans son sac à dos, quelle que soit la saison de l’année où l’on souhaite s’y rendre – le café et les PiM’s à la framboise sont un plus non négligeable.


Le Taennchel, zone de tranquillité

Parés, nous nous mettons en route lentement, sur une pente d’abord douce. Nous voilà partis pour une boucle d’environ 14 kilomètres, soit 4h30 de marche. Ici, le printemps se fait plus timide qu’à Strasbourg. Pas de bourgeons en vue, et peu d’oiseaux prompts à chanter. Juste le souffle du vent dans les branches. Et le silence. C’est l’une des particularités du massif, classé zone de tranquillité – les activités de loisirs y sont limitées pour préserver la biodiversité. Et assez reculé pour que l’on n’entende pas le bruit de la circulation dans une vallée voisine – comme ce peut-être le cas à Orbey par exemple.

C’est donc dans le calme que nous ahanons sur une côte plus longue et raide que nous l’imaginions. C’est le prix à payer pour accéder à la crête, plane, elle, en revanche. Dans les derniers mètres de notre ascension, des plaques de neiges et de glace apparaissent par endroit sur les bords du sentier. Illustration du microclimat cité plus haut. Après une demi-heure d’effort, nous voici arrivés sur le Taennchel en tant que tel.


Géants, fées et titans

Le long du sentier, les rochers apparaissent. C’est une autre particularité des lieux que ces immenses roches plantées sur la crête, auréolées de légendes. Premier arrêt aux Trois grandes tables, qu’un escalier, puis quelques prises en métal fixées dans la roche, permettent d’escalader. Si vous êtes aussi peu dégourdis que l’autrice de ces lignes, et qu’il vous faut, à vous aussi, un assistant capable de vous faire la courte-échelle dans un sens pour gripper, et l’échelle humaine dans l’autre pour redescendre, mieux vaut toutefois éviter. D’en bas, il est tout aussi sympa. Aussi appelé Rocher des anneaux, parce qu’une large attache y est fixée, il aurait servi, selon une légende, d’amarre à Noé pour qu’il y arrête sa célèbre arche.

Une fois la séance d’escalade terminée, nous nous remettons en route pour passer devant les Trois petites tables. La légende raconte que les enfants des géants vivant sur le Taennchel il y a moult siècles y prenaient leurs repas. N’ayant pas envie de servir de déjeuner, nous ne nous y attardons pas. Au bout de la crête, nous arrivons ensuite au rocher des géants, lieu où les fées préparaient des boissons déconseillées aux mortels. La légende raconte par ailleurs que cette pierre soutenait autrefois le pilier d’un pont enjambant le val de Lièpvre. Un pont… de géant, évidemment.


Sur la seconde partie de la boucle, nous longeons un tronçons du célèbre mur païen, que l’on retrouve aussi près du Mont Sainte-Odile. Les températures baissent à mesure que le soleil se rapproche de l’horizon. Les plaques de neige sont plus nombreuses et il faut faire attention à l’endroit où l’on met le pied. Il est temps de se hâter. Dans l’ombre de nombreux autres rochers, nous accélérons le pas pour arriver à l’endroit où le sentier commence à descendre de la crête. La marche est toujours aussi tranquille. Le vent finit par tomber. Et c’est tout à fait ressourcés que nous revenons à la voiture, après une petite journée de randonnée. Les courbatures se feront toutefois sentir le lendemain.


Difficulté de la rando : 5/10
Dénivelé : 350 mètres
Distance : 14 km
Durée : environ 4h30
Y aller : une heure de Strasbourg en voiture


© A.Me/ Pokaa

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