Lorsqu’Emmanuel Macron a décrété un nouveau confinement étendu à tout le territoire français, une annonce a particulièrement retenu l’attention : le chef de l’État ne s’est pas privé pour nous donner un cap de sortie de crise, qui est fixé à la mi-mai, comme l’année dernière. Si, depuis le début de cette crise, on a appris à se méfier des caps fixés au gré du vent par le président de la République durant ses allocutions, cela permet néanmoins de dresser un point d’étape sur la possibilité de voir dans un futur plus ou moins proche nos terrasses strasbourgeoises rouvrir.
Qu’est-ce qu’a dit Emmanuel Macron ?
Le 31 mars dernier, durant son allocution présidentielle, le chef de l’État plaçait toute la France sous cloche, juste à temps pour les vacances de Pâques. Néanmoins, il a également évoqué le calendrier vaccinal qui doit s’accélérer en ce mois d’avril. Plus de doses, plus de publics à risque ciblés – notamment les professeurs et les forces de l’ordre – et surtout quelques perspectives : à partir du 15 mai, « les premiers rendez-vous seront ouverts pour nos concitoyens qui ont entre 50 et 60 ans. Et, à partir de la mi-juin, les rendez-vous seront ouverts à l’ensemble des Françaises et des Français de moins de 50 ans », précise Emmanuel Macron. Le tout pour arriver, d’ici la fin de l’été, à ce que « tous les Français de plus de 18 ans qui le souhaitent » puissent être vaccinés.
Pourquoi cela est important ? Parce que la vaccination représente « la clé pour renouer avec la ville, la clé pour rouvrir notre pays », comprendre rouvrir les restaurants, bars, théâtres, salles de cinéma et de concert… Et à ce sujet, le chef de l’État ne s’est pas privé pour nous donner un cap de sortie de crise. Début des opérations annoncé ? Mi-mai. À ce stade, « nous recommencerons à ouvrir avec des règles strictes certains lieux de culture, nous autoriserons sous conditions l’ouverture de terrasses et nous allons bâtir entre la mi-mai et le début de l’été, un calendrier de réouverture progressive pour la culture, le sport, le loisir, l’événementiel, nos cafés et restaurants », comme il le détaille avec ambition. Ça reste tout de même bien flou, surtout que l’on ne sait pas encore si au 3 mai, on pourra ressortir de chez nous.
Existe-t-il déjà une date de réouverture des restaurants ?
La réponse officielle est non. Toutefois, après ces annonces, c’est Le Point qui a révélé une information le 2 avril dernier, sans doute parce que le 1er avril cela n’aurait pas été crédible : les terrasses rouvriraient le lundi 17 mai alors que les restaurants servant à l’intérieur pourraient suivre entre le 1er et le 15 juin. Une information qui n’a pas été confirmée par des sources officielles, comme par exemple au ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance. Il n’était donc pas très étonnant d’apprendre que Bruno Le Maire, présent ce dimanche 4 avril sur LCI, renvoyait la décision de rouvrir les terrasses à l’évolution de la situation sanitaire. Flou toujours.
Existe-t-il déjà un protocole ?
Oui, un protocole a déjà été mis en place en prévoyance de la future réouverture des bars et des restaurants. C’est une dépêche AFP, datée du 16 mars, qui en dévoile les contours. Bien que celui-ci ait été travaillé par les professionnels de la restauration et le ministère de l’Économie avant les annonces de confinement, il est intéressant d’y jeter un œil, pour comprendre ce qu’il va se passer une fois que tout pourra rouvrir. Déjà, comme le précise Le Monde, le dispositif de QR code sera facultatif. Les établissements qui ne souhaitent pas l’adopter pourront tenir un « carnet de rappel » similaire à celui qui avait été mis en place à l’automne, jusqu’à la fermeture du 30 octobre.
Passons au protocole. Celui-ci se déroulera en trois étapes, sans qu’aucune date précise n’ait été fournie. La première phase concernerait les restaurants d’hôtels et autoriserait leurs clients à prendre leur petit déjeuner dans la salle de restauration. Ensuite, la deuxième phase concernerait l’ouverture des terrasses des cafés et des restaurants ainsi que de l’intérieur de l’établissement dans la limite de 50 % de leur capacité d’accueil (y compris pour les restaurants d’hôtel). Enfin, la troisième et dernière phase serait un retour à la situation d’octobre, avec une ouverture complète des établissements, sans jauge mais toujours dans le respect du protocole sanitaire renforcé.
On peut retenir le futur usage du QR Code, ou du cahier de rappel. Par ailleurs, entre les informations du Point et cette dépêche AFP, on peut également remarquer, et c’est logique, que les premières réouvertures concerneront les terrasses, puisque les risques de contamination sont plus élevés en lieux clos. Mais, là encore, toujours pas de réponses exactes ou de vraie visibilité. Il faudra attendre encore quelques semaines.
Quelles sont les nouvelles concernant les terrasses étendues à Strasbourg ?
Néanmoins, la problématique des terrasses est très importante, et notamment à Strasbourg. On l’a vu : avant que la préfecture décide de façon très abrupte et immédiate d’autorité d’interdire la vente d’alcool à emporter à Strasbourg la veille des annonces d’Emmanuel Macron, dès le moindre rayon de soleil, Strasbourgeoises et Strasbourgeois se ruaient dehors pour profiter du peu de liberté qui leur reste pour se retrouver dans l’espace public. Dès lors, avant les décisions nationales, le local ne savait plus sur quel pied danser, au risque de voir la ville devenir une terrasse géante.
À ce sujet, lorsque l’on avait contacté Groupement des Hôteliers Restaurants et Débitants du Bas-Rhin (UMIH 67) ainsi que la Ville de Strasbourg pour discuter du sujet, elles nous avaient parlé d’une réunion prévue le 15 mars prochain. La Ville de Strasbourg avait même précisé que la maire devait s’exprimer à ce sujet aux alentours de la fin du mois de mars. Il y a fort à parier que les annonces nationales ont encore une fois coupé l’herbe sous le pied du local. Une constante qui cimente le pouvoir de la préfecture sur la mairie en ces temps de crises. Et pour le sujet des terrasses sauvages en ville, vu que la consommation d’alcool est désormais interdite sur la voie publique, ses problématiques sont reportées aux calendes grecques.
Les restaurants et les bars sont encore, comme de nombreux autres acteurs, dans un flou artistique qui s’étend sur la durée. Sans parler des nombreuses polémiques de derniers jours concernant des restaurants clandestins réservés à un gratin qui ressemble davantage à des courgettes, l’avenir de ces professions tient à un fil qui vaque au gré des annonces gouvernementales, souvent dissonantes. Alors, pour le moment, on retient le cap fixé de mi-mai, parce qu’il faut bien croire en quelque chose. Et on refera le point sur les nombreuses questions qui vont se poser à ce moment-là.