Pour le moment, 2021 opère comme une suite sans idée ni imagination de la mauvaise série télé qu’était 2020. Comme beaucoup d’autres en leur temps, elle ne sait pas quand s’arrêter et s’entête à vouloir enlever toute spontanéité et réunions. Parmi ses victimes ? Les restaurateurs, qui manquent cruellement de visibilité quant à une reprise de leur activité. D’après les informations du Point, celle-ci ne pourrait pas se faire avant début avril. On vous en dit plus.
Une possible réouverture le 6 avril
Ce mercredi matin 20 janvier, le Point a révélé que selon ses informations, la réouverture la plus optimiste pour les restaurateurs ne serait pas avant Pâques, plus précisément pas avant le 6 avril. Une information qui fait écho à la date avancée par le président des Toques Blanches Lyonnaises, invité sur BFM Lyon, le 15 janvier dernier. Pour le moment, Matignon maintient pourtant que la date du 6 avril n’a jamais été avancée par le gouvernement.
On se retrouverait donc avec un secteur de la restauration placé dans une sorte de coma artificiel depuis quasiment un an, avec seulement cinq mois d’ouverture entre juin et octobre 2020. Un bout du tunnel qui se fait de plus en plus lointain et inaccessible. Et les restaurateurs ne seraient même pas les plus mal lotis. En effet, toujours selon les informations du Point, l’ouverture des bars et des cafés est envisagée encore après avril, avec un décalage au début du mois de juin.
Une situation compliquée à Strasbourg
À Strasbourg, forcément, les restaurateurs pâtissent de cette situation. Jacques Chomentowski, vice-président de l’UMIH 67, secteur Strasbourg, joint par téléphone, nous explique qu’ils ne s’attendaient de toute façon pas à rouvrir avant mars : « Les congés payés ne seraient plus pris en charge par l’État après le 3 mars. Donc avant, de toute façon, il n’y aurait pas de réouverture. » Ce qui peut expliquer le relatif silence des professionnels de la restauration : il y a toujours des aides pour le moment et l’on se trouve également dans une période creuse pour les restaurants.
Néanmoins, même si on entend moins les professionnels de la restauration, cela ne veut pas dire qu’ils comptent souffrir en silence. Jacques Chomentowski ne confirme pas la date avancée du 6 avril, mais il précise tout de même que : « Si la réouverture s’éternise après le 1er avril, il va à nouveau y avoir des tensions syndicales par rapport au gouvernement. Le printemps, c’est là où on peut gagner de l’argent. Si on ne peut pas rouvrir, cela va être compliqué. »
Un grand débat sur l’élargissement des terrasses à Strasbourg
En outre, Jacques Chomentowski révèle aussi être en contact régulier avec la municipalité pour préparer la réouverture des restaurants. « La nouvelle municipalité a aidé quand il fallait et a été très arrangeante. », précise-t-il. En effet, la Ville, l’Eurométropole et la Région ont mis en place des aides pour soutenir les restaurateurs, et notamment sur leurs loyers. Ce que demande désormais l’UMIH, c’est une aide sur la redoutée cotisation foncière des entreprises (CFE) qui représente un gros poids dans les charges fixes d’une entreprise, encore plus à l’arrêt. Une demande qui va dans le sens de davantage d’équité entre les différents restaurateurs, Davids comme Goliaths.
Enfin, le débat porte également sur l’élargissement des terrasses pour la reprise de l’activité. « Il n’y a pas pour l’instant la garantie d’avoir les terrasses élargies comme après le premier confinement. » Alors que la Ville a comme ambition de repenser l’espace public en 2021, que ce soit avec la végétalisation, la déminéralisation ou encore l’éclairage public, il serait sans doute bon de penser aussi aux terrasses, pour un monde post-Covid.
Ce tunnel est décidément très long et opaque pour les professionnels de la restauration, sans parler de ceux des bars et cafés, et encore moins du monde de la culture. Cette date du mois d’avril, encore à prendre avec de grosses pincettes, prouve que les jours heureux, ce n’est pas encore pour tout de suite.