“We meet again old friend.” Il y avait comme un parfum de déjà-vu dans la journée de ce mercredi 28 octobre. Sept mois après la première annonce du confinement par Emmanuel Macron, notre cher président de la République s’est représenté devant les Français pour nous annoncer une mauvaise nouvelle inévitable, mais à laquelle on n’avait plus envie de croire : le confinement est de retour, et cela pour au moins quatre semaines, jusqu’au 1er décembre, à partir de vendredi matin. On fait le point sur le reste des annonces.
Un confinement “comme au printemps” à partir du vendredi jusqu’au 1er décembre minimum
“J’ai décidé qu’il fallait retrouver à partir de vendredi le confinement qui a stoppé le virus. Tout le territoire est concerné“. Même si Emmanuel Macron a pris son temps pour annoncer ce que l’on attendait tous, à croire qu’il n’avait vraiment pas envie de gâcher la fête, on repart donc pour un confinement comme au printemps. La raison ? Il faut donner un “coup de frein brutal aux contaminations“, alors que “le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas anticipées”. Le confinement national rentre ainsi en vigueur dans la nuit de jeudi à vendredi.
Ce confinement va durer jusqu’au 1er décembre au moins, avec réexamination de la situation tous les 15 jours. En fonction de son amélioration ou de sa dégradation, des mesures complémentaires seront mises en place. À dans 15 jours donc, bien qu’on sait très bien que les malades en réanimation dans 15 jours seront les contaminés d’aujourd’hui. Ne vous faîtes donc pas trop d’espoir pour le moment, on risque même d’en prendre pour deux semaines de plus en décembre.
Quelques changements pour ce confinement… qui seront expliqués demain
Emmanuel Macron parle, les autres expliquent. Les modalités exactes du confinement seront précisées par les différents ministres français lors d’une conférence de presse demain, on sera là pour vous les expliquer, mais la Président a tout de même donné quelques informations.
Tout d’abord, ce confinement sera de même nature qu’au printemps. C’est-à-dire retour de l’attestation pour nos déplacements médicaux, de loisir et pour les courses. Le Président l’a dit : “Comme au printemps, vous pourrez sortir de chez vous pour travailler, porter assistance à un proche, prendre l’air, aller faire vos courses ». On ne pourra également pas se déplacer entre les régions pendant la durée du confinement. Les commerces non-essentiels, donc comme les bars, les restaurants et les cinémas, doivent à nouveau fermer leurs portes. Il faudra toutefois attendre demain pour savoir qui est concerné et les dispositions plus techniques de ce nouveau confinement.
Il existe également quelques changements : tout d’abord, les EHPAD pourront désormais être ouverts aux visites, évidemment dans le strict respect des gestes barrières. Ensuite, si les universités passeront à distance, les crèches, écoles, collèges et lycées resteront ouverts, avec un protocole sanitaire renforcé, qui lui reste à être annoncé. Enfin, le travail va continuer, afin de “soutenir notre société“. Cela signifie que « les usines, les exploitations agricoles, les bâtiments et travaux publics continueront de fonctionner.” La raison est simple : “l’économie ne doit ni s’arrêter, s’effondrer.” Dans le même temps, le télétravail est fortement encouragé, “partout là où c’est possible.” Là encore, ne vous attendez pas à de gros changements par rapport à ce qui est en place aujourd’hui.
Une situation sanitaire catastrophique sur le plan national
À lire ou à relire : « En tant que médecin, il est assez désespérant de voir toute cette agitation, qui rajoute de la tension »
Pourquoi ces telles mesures ? Emmanuel Macron le dit élégamment : « Nous sommes submergés par l’accélération soudaine de l’épidémie”. La situation sanitaire a réellement pris un tournant pour le pire en ce mois d’octobre. 6 652 personnes étaient hospitalisées au 1er octobre dû au Covid. Au 28 octobre ce nombre atteint 20 205, des chiffres comparables à ceux du 14 mai. Pour les réanimations, même combat : 1 265 personnes au 1er octobre, au 28 il y en a 3 045, soit des chiffres atteints le 7 mai, juste avant le déconfinement.
Ce qui rend cette deuxième vague plus dangereuse que la première, c’est qu’elle touche absolument tout le monde. Ce n’est plus seulement le Grand Est et l’Île-de-France qui payent le tribut de l’épidémie, rendant la solidarité inter-régions plus compliquée. Dans le Grand Est et le Bas-Rhin, la situation en réanimation n’est pas encore préoccupante, avec des taux d’occupation respectifs de 27 % et de 18,9 %. Mais l’augmentation rapide des hospitalisations, 206 dans le Bas-Rhin au 28 octobre alors que l’on en était à 100 au 21 octobre, le plan blanc qui a été annoncé et la fatigue compréhensible des infirmières et personnels de santé qui travaillent sans relâche depuis des mois parce que le mot solidarité a disparu du dictionnaire, fait craindre le pire assez vite.
Tout ça pour ça ? Finalement, en sept mois, pas grand-chose n’a changé. Oublié le couple préfet-maire et la concertation avec les élus, oubliées les belles promesses de juillet où Emmanuel Macron disait qu’on serait prêts face à la deuxième vague. Rien n’a été préparé, tout a été décidé à la hâte, avec des demies-mesures. Le travail est roi et l’école est son vassal. Et cette deuxième vague va faire plus mal que la première, au-delà des hôpitaux. En mars dernier, il y avait la créativité de la nouveauté, comme quelques chose d’inconnu mais de finalement excitant, qui détenait des promesses de renouveau. Là, difficile de retrouver autant de motivation à se remettre en selle et affronter un deuxième confinement.
C’est donc reparti pour un tour. C’est compliqué de savoir quoi écrire ce soir, la lassitude étant prédominante. Alors on fera simple : on sera toujours là pour trouver de nouvelles manières de vous informer, de vous faire rire et de vous émouvoir, avec toujours l’humain au centre de nos préoccupations, encore plus dans cette nouvelle période qui s’annonce dure. Prenez soin de vous et surtout de vos proches. On va s’en sortir.
Crédit photo de couverture : Laurent Khram
“Tout ça pour ça ? Finalement, en sept mois, pas grand-chose n’a changé. Oublié le couple préfet-maire et la concertation avec les élus, oubliées les belles promesses de juillet où Emmanuel Macron disait qu’on serait prêts face à la deuxième vague. Rien n’a été préparé, tout a été décidé à la hâte, avec des demies-mesures. Le travail est roi et l’école est son vassal.”
La vache, j’adhère, mais Pokaa en média d’opinion, ça change de la chronique Kebab-Burger 🙂
si chacun s’était senti plus solidaire des autres, nous n’en serions pas là. Peut-être que le gouvernement n’a pas suffisamment anticipé mais le gouvernement ne peut pas agir sur chacun d’entre nous. Les clusters se dont créés lors de fêtes et de rencontres. Il suffit de voir le nombre d’écoles de l’enseignement Supérieur fermées à cause d’étudiants testés positifs. Donc, la faute à tout le monde. Alors cessez de taper sur ce gouvernement