Vilnius l’a initié, Paris y réfléchit et Toulouse pourrait prendre la suite. Mais Strasbourg là-dedans, qu’imagine-t-elle pour ne pas voir sa riche et vaste offre de restauration-bar sombrer comme un Titanic heurtant les froides mais nécessaires mesures sanitaires ? Après le choc de la crise sanitaire, arrive celui de la crise économique. Avec des premières estimations annonçant la perte de 30% des emplois du secteur, des mesures sans précédent sont actuellement sur les bureaux de nos élus pour ne pas voir les villes françaises se dévitaliser.
Emporter et livraison, nouveaux eldorados du métier ?
Si l’on pouvait penser que la livraison et le take away mis en place par les restaurateurs les plus vifs aurait suffit à faire vivre leur affaire, c’était malheureusement une idée bien trop optimiste. Ces adaptations auront permis de voir quelques trésoreries fondre moins vite, mais ne sont pas une solution à la montagne de difficultés que le métier voit arriver. Tandis que l’Umih du Bas-Rhin, groupement des hôteliers restaurateurs et débitants de boissons, commence à parler d’une possible reprise le 2 juin, bon nombre de gérants pensent qu’une ouverture dans les conditions actuelles est plus risquée financièrement que laisser son affaire fermée.
Pour retrouver le chemin de la rentabilité, et donc de la survie, il faudrait que les restaurateurs, tout comme les bars, puissent retrouver la même clientèle qu’avant la pandémie. Et bien évidemment, c’est là que ça coince.
Des mesures sanitaires encore floues
Ce que l’on sait déjà, c’est que l’activité touristique ne sera pas de retour à Strasbourg avant plusieurs mois. Et cette activité, notre séduisante ville en a besoin pour continuer à voir fleurir et mûrir ses commerces. Sans elle, tout repose sur les épaules et le portefeuille des Strasbourgeois.
Ce que l’on sait que trop peu, ce sont les spécificités des mesures sanitaires nécessaires à la réouverture des restaurants et bars. Le seul élément connu et commun à toutes ces mesures sera d’espacer les clients, et donc de réduire le nombre de tables pour le restaurateur. C’est avec cette problématique que des villes comme Vilnius ont décidé de libérer une partie de l’espace public au profit de terrasses. La restauration-bar récupérant ainsi une partie des places perdues en salle et profite de cette redisposition de l’espace pour attiser la curiosité des habitants, réticents à sortir après des semaines de confinement.
L’équilibre entre nuisance pour les riverains et sauvetage d’un trésor
Tandis que le port du masque devient obligatoire en hyper centre, à Strasbourg, la Ville travaille sur des solutions nécessaires à la reprise. Forcément, le scénario transformant l’espace public en terrasses est utilisé comme socle de réflexion pour l’Après. Quelques spécificités semblent y être pour le moment apportées.
L’adjoint au maire aux commerces, Paul Meyer, finalise le projet strasbourgeois qui s’appellerait « Terrasses Solidaires ».
- En premier lieu, il s’agit d’une recherche active de la Ville de trouver des espaces (places, cour intérieure, bâtiment inoccupé, parking, terrasses privées, etc.) pouvant être mis à disposition aux métiers de la restauration-bars.
- Ensuite, une volonté de créer un dialogue et du soutien entre les commerçants et riverains. Par exemple, si un restaurant est voisin d’un commerce fermant à 19h, ce dernier pourra mettre à disposition son espace de terrasse au restaurateur. Pour faire encore plus simple, c’est le bon sens de s’entraider et se partager les ressources que chacun dispose et n’utilise pas pleinement. Restaurateurs, commerçants, voisins…
Pour proposer des lieux ou acter la création d’une terrasse solidaire, il suffit d’envoyer un mail à : [email protected]
Exposez-leur votre situation ou vos possibles solutions.
La mayonnaise de la solidarité prendra-t-elle ?
Espérons-le, Strasbourg a cette chance d’être embellie et dynamiser par les restaurants et bars qui y prennent pied. Sans soutien et solidarité pour les prochains mois, nous devrons probablement faire le deuil des plus fragiles d’entre eux, et très souvent, ces derniers sont les indépendants.