Samedi dernier, le 22 février, un cataclysme secouait Strasbourg du sol au grenier : l’ouverture de Primark, mastodonte du fast fashion en construction entre les Halles et Homme-de-Fer, pourrait être annulée ? Dix fausses affiches aux couleurs de la ville étaient placées dans les espaces JCDecaux du quartier. Le message donné était simple : annoncer que le quartier entrait dans un « périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat de proximité ». Deux mesures suivaient : tout d’abord l’annulation de l’ouverture de Primark, puis la réattribution de ses 7 000 m2 au profit de l’économie sociale et solidaire. Grosse frayeur pour les personnes sortant d’un entretien d’embauche avec l’enseigne et montée de dopamine pour les consommateurs consciencieux.
La ville a rapidement démenti ces affiches. Reste à savoir qui les avaient mises et pourquoi ? Un parti politique pour s’en servir dans la campagne des municipales ? Une association en lutte contre l’exploitation des travailleurs et les industries nocives pour le climat ?
C’est plutôt de ce côté-là qu’est venu la réponse. Ce mercredi, Extinction Rebellion Strasbourg et ANV Cop21 Strasbourg ont revendiqué cette action de communication.
« Primark nuira aux commerces locaux situés aux alentours et incitera à acheter toujours plus de vêtements à la durée de vie ridicule. L’installation de Primark créera des emplois mais en détruira de nombreux autres ! De plus, les pratiques managériales de l’enseigne ont été dénoncées plusieurs fois. On est dans une spirale nocive pour tout le monde ! » a expliqué Tom, porte parole d’ANV-COP21, dans le communiqué de presse justifiant leur action.
Un campagne d’affichage sauvage similaire avait déjà été lancée par Rebellion Extinction à Lyon en septembre 2019.