Sept médailles, dont trois en or, trois en argent et une en bronze : nos athlètes paralympiques alsacien(ne)s ont rapporté d’excellents résultats pendant les Jeux de Paris, qui se sont terminés le 8 septembre dernier. Petit tour d’horizon de leurs performances, qui ont rythmé ces 12 jours de compétition.
Ça y est, cette fois-ci, les JO c’est vraiment terminé. Près d’un mois après la fin des Jeux olympiques, les paralympiques ont permis à Paris et à toute la France de continuer à vivre dans une bulle, faite de belles histoires, de sourires, de larmes et de danses de la Phryge, mascotte et star de l’événement.
Du 28 août au 8 septembre, on a ainsi pu à nouveau vibrer devant les exploits de nos athlètes, et particulièrement ceux de nos 7 Alsacien(ne)s. Et niveau médailles, ils ont assuré : sept médailles, dont trois en or, pour cinq athlètes différents, sur les 10 médailles rapportées par la Région Grand Est. Petit résumé de ces 12 jours riches en émotion.
Trois médailles d'or
Benoît Chevreau (cécifoot)
Dernier médaillé alsacien, Benoît Chevreau a participé à une aventure historique : le sacre olympique de l’équipe de France de cécifoot, aux tirs au but face à l’Argentine (1-1, puis 3-2 aux TAB). Sur un stade du Champ-de-Mars incandescent avec 11 000 personnes soutenant ses Bleus, l’équipe de France a fait un superbe tournoi, dans le sillage de sa star et capitaine Frédéric Villeroux. Au compteur, seule une défaite, face aux (presque) invincibles brésiliens, avant les demies.
Après une victoire face à la Colombie (1-0), les Bleus retrouvaient donc l’Argentine. Avec la dame de fer comme arbitre, les Bleus ont d’abord livré un match fermé, avant que Frédéric Villeroux ne slalome dans la défense argentine pour marquer un superbe but à la 11e minute. Problème, dès l’engagement, l’Argentine égalise (1-1), atteignant la mi-temps sur un score de parité.
Jeux paralympiques : l’Alsacien Benoit Chevreau médaillé d’or au cécifoot
La situation restait tendue en 2e mi-temps, avec l’Argentine se procurant les meilleures occasions. Mais pas de but supplémentaire à l’issue des 15 minutes de la seconde mi-temps, emmenant les deux équipes aux tirs au but, avec l’or en jeu à la mort subite.
Et après une séance irrespirable, c’est par un tir au but victorieux de Frédéric Villeroux que la France décroche l’or. Pour Benoit Chevreau, gardien remplaçant pendant la compétition, c’est une victoire au goût de revanche : le Schilikois n’avait pas pu participer aux Jeux de Tokyo, car il n’avait pas été sélectionné. Nul doute qu’avec cette médaille d’or, tout est désormais oublié, et le cécifoot est passé dans une nouvelle dimension.
Joseph Fritsch (cyclisme)
Avant sa médaille d’or, le licencié de l’ASF Mulhouse a vécu des Jeux contrastés : l’Alsacien d’adoption n’avait pas terminé l’épreuve de la course en ligne, et avait fini à une frustrante 4e place sur le contre-la-montre dans sa catégorie H4. Le samedi 7 septembre, Joseph Fritsch avait donc envie de terminer sur une bonne note.
Mission accomplie, puisqu’avec ses coéquipiers Mathieu Bosredon [triple médaillé d’or à Paris, ndlr] et Florian Jouanny [double médaillé d’or et médaillé de bronze à Paris, ndlr], il a remporté la médaille d’or en relais mixte H1-H5. Avec un temps de 24:12, les trois Français ont devancé leurs rivaux italiens et américains, montant ainsi sur la plus haute marche du podium. Comme une magnifique récompense pour l’abnégation de Joseph Fritsch.
Jules Ribstein (triathlon)
Le 1er septembre dernier, Jules Ribstein a décroché l’or en para triathlon PTS 2 en 1h05 minutes et 47sec. Une consécration pour le triathlète strasbourgeois de 37 ans, quadruple champion du monde de sa catégorie, qui n’avait pas pu participer aux Jeux de Tokyo.
Immense favori de sa catégorie, le Strasbourgeois n’a pas flanché sous la pression autour du pont Alexandre III. Après la natation et le premier tiers du parcours vélo, Jules Ribstein était en tête, avec un peu plus de 15 secondes d’avance. Coup de pédale après coup de pédale, il a creusé l’écart pour attaquer les derniers 5km de course avec plus d’une minute d’avance sur son poursuivant. Largement plus fort, il a franchi l’arrivée sous l’oeil de la Tour Eiffel, et remporte sa première médaille d’or olympique. Mérité.
Trois médailles d'argent
Hector Denayer (natation : 100m brasse)
Le futur Léon Marchand sera-t-il Alsacien ? On peut le penser en ayant suivi les exploits d’Hector Denayer, jeune Sélestadien de 19 ans. Le 30 août dernier, le nageur a décroché la première médaille alsacienne des Jeux paralympiques, sur sa distance fétiche du 100m brasse SB9.
Dès le début de la journée, le natif de Sélestat a mis le feu à La Défense Arena, terminant 1er de sa série. En soirée, le prodige de 19 ans a viré aux 50m en 3e position, avant de remonter comme un beau diable pour décrocher une médaille d’argent (1’05 »91) et un record de France (rien que ça). Une première médaille qui en appelait d’autres, Hector Denayer étant engagé dans plusieurs autres épreuves lors de ces Jeux.
Johan Quaile (cyclisme)
Quels Jeux pour Johan Quaile ! Licencié comme Joseph Fritsch à l’ASF Mulhouse, le cycliste a décroché non pas une, mais deux médailles d’argent lors de l’olympiade parisienne. Le 4 septembre, alors que son coéquipier décrochait la 4e place dans sa catégorie, le natif de Montbéliard a lui décroché l’argent sur le contre-la-montre H3, derrière l’intouchable Mathieu Bosredon.
Une première très belle perf’ pour le vice-champion d’Europe et du monde, respectivement en course en ligne et en contre-la-montre. Et rebelote le lendemain, 5 septembre, pour la course en ligne : Johan Quaile décroche une nouvelle médaille d’argent, à nouveau derrière Mathieu Bosredon. Le cyclisme, grand pourvoyeur de médailles pour la France lors de ces Jeux, mais aussi de l’Alsace.
Une médaille de bronze pour Hector Denayer (natation : 200m 4 nages)
Lors de ces Jeux paralympiques, Hector Denayer a fait son petit marathon personnel : 5 épreuves, dont 4 individuelles. Finalement, comme Johan Quaile, il a fini les Jeux paralympiques double médaillé. Après un 50m nage libre frustrant terminé à la 4e place et un 100m papillon terminé 5e, le Sélestadien est allé chercher une belle médaille de bronze sur le 200m 4 nages, signe de sa polyvalence.
Aux premiers 50m, il sort en 3e position après un papillon très rapide. C’est bien plus difficile en dos, où il perd une place et rétrograde en 4e position ; mais heureusement, il arrive sur la brasse, son arme fatale : avec ses longues coulées, il remonte à la 3e position, à 84 centièmes de son compatriote Ugo Didier, 2e provisoire. Finalement, après un dernier 50m crawl dans une ambiance de feu, il garde sa 3e place, décrochant une magnifique médaille de bronze en 2’17 »34.
Deux premières médailles qui ne seront à coup sûr pas les dernières, au vu du talent du jeune nageur. Désormais, cap sur Los Angeles en 2028 !
Le reste : Sonia Heckel et Michaël Herter
Dans cette razzia alsacienne de médailles, deux athlètes n’ont pas pu tirer leur épingle du jeu. Sur le triathlon PTS3, Michaël Herter termine 9e de sa course, loin derrière le solide vainqueur espagnol Daniel Molina. Une petite déception pour un athlète qui arrivait gonflé à bloc, après sa 3e place des séries du championnat du monde à Devonport, puis sa 1e à celles de Yokohama. Rendez-vous aux prochaines échéances !
Enfin, oubliée de notre listing au début des Jeux paralympiques, Sonia Heckel a également vécu une petite déception en boccia, un sport de balles apparenté à la pétanque. La championne d’Europe 2023 et n°1 mondiale de sa catégorie s’est en effet arrêtée dès les phases de poule en individuel. Après une victoire inaugurale face à son adversaire tchèque, la native de Saverne s’est doublement inclinée face à une Polonaise et une Thaïlandaise.
Engagée également en doublette mixte, Sonia Heckel et son coéquipier Jules Ménard ont cette fois-ci cédé en quarts, mettant ainsi fin aux espoirs de médaille pour l’Alsacienne. Rendez-vous dans quatre ans à Los Angeles ?
C’est désormais la fin pour ces Jeux paralympiques, et pour nos athlètes alsacien(ne)s qui nous ont fait vibrer sur ces 12 jours. L’occasion de rappeler l’importance de perpétuer le soutien aux sportifs et sportives paralympiques de notre territoire tout au long de l’année, et non pas juste tout les 4 ans.
Quant à Pokaa, on va vite partir à leur rencontre pour mieux vous les présenter…