À partir du mercredi 28 août, les Jeux paralympiques prennent le relais à Paris pour 12 jours de compétition. Pour l’occasion, six athlètes alsaciens garnissent la délégation française. Petite présentation de ceux qui vont nous faire vibrer.
Après deux semaines intenses avec les Jeux olympiques du 26 juillet au 11 août, Paris s’apprête désormais à accueillir les paralympiques. Du 28 août au 8 septembre, les meilleur(e)s athlètes de tous les pays du monde vont concourir dans les plus beaux sites de la Ville Lumière, déjà admirés lors des Jeux olympiques.
Parmi ces athlètes, la délégation française va essayer de se faire une place au soleil. Elle pourra compter sur l’appui de six athlètes alsaciens, engagés dans quatre disciplines différentes, avec, dans le lot, plusieurs chances de médaille.
Benoit Chevreau de Montlehu (Cécifoot)
On commence avec le cécifoot, où l’équipe de France essayera de faire honneur à son titre de champion d’Europe, acquis en 2022. Pour cela, elle pourra compter sur son mur au poste de gardien, Benoit Chevreau de Montlehu, seul voyant de l’équipe [excepté le gardien, tous les joueurs sont déficients visuels, ndlr].
Originaire de l’île Maurice, Benoit Chevreau de Montlehu vit à Schiltigheim, là où il a commencé le football classique il y a quelques années. Avec le soutien et l’inspiration de sa grand-mère, qui s’occupe de personnes non et malvoyantes, il décide de créer la seule section de cécifoot du Grand Est, dans sa commune d’adoption.
Cecifoot : à Schiltigheim, il existe une équipe de foot pour déficients visuels
Un club qui a terminé 1er de Ligue 2, et qui monte donc en Ligue 1. Une véritable performance qui pourra aider Benoit Chevreau de Montlehu à redoubler d’exploits, pour aller créer la surprise… et pourquoi pas décrocher une médaille.
Joseph Fritsch (Para cyclisme)
Breton de naissance, mais littéralement Alsacien d’adoption [il a été adopté par une famille haut-rhinoise, ndlr], Joseph Fritsch visera les médailles en para cyclisme. Atteint d’un défaut de fermeture de la colonne vertébrale et d’une agénésie des membres inférieurs, le licencié de l’Association sport fauteuil (ASF) de Mulhouse a débuté le handbike [sorte de tricycle entraîné par la force des bras, ndlr] à l’âge de 7 ans.
Depuis, Joseph Fritsch s’est fait un nom dans sa discipline, étant double champion d’Europe de course en ligne MH4, double médaillé d’or (en relais mixte en championnat d’Europe et aux Mondiaux), vice-champion européen de course en ligne et médaillé de bronze au contre-la-montre MH4 des Mondiaux de 2023. Bref, un solide palmarès, et une grosse chance de médaille alsacienne.
Johan Quaile (Para cyclisme)
Autre membre de l’équipe de France de para cyclisme, Johan Quaile accompagnera son coéquipier de l’ASF Joseph Fritsch, cette fois en MH3. Paraplégique complet sans abdominaux depuis un accident en 2013, le natif de Montbéliard est monté en puissance ces dernières années.
En 2023, il a été double médaillé d’or aux championnats du Monde et d’Europe de relais mixtes, et deux fois vice-champion d’Europe et du Monde, respectivement en course en ligne et en contre-la-montre. Alors pourquoi pas une médaille, pour ses premiers Jeux ?
Hector Denayer (Para natation)
Après des Jeux olympiques qui ont vu l’ogre Léon Marchand rafler quatre médailles d’or, c’est peut-être le tour d’Hector Denayer de briller sous les projecteurs parisiens. Le Séléstadien licencié à Dijon, atteint d’agénésie à la main gauche [il n’a aucun doigt à cette main, ndlr], est en effet l’une des étoiles montantes de la para natation et vivra, à seulement 19 ans, ses premiers Jeux.
Membre du Bataillon de Joinville comme sportif de haut niveau de la défense-gendarmerie, il est médaillé d’argent à deux reprises lors des championnats d’Europe 2024 sur le 100m brasse et le 200m 4 nages, un an après sa médaille de bronze aux Mondiaux sur 100m brasse. Après l’argent et le bronze, pourquoi pas l’or ?
Michaël Herter (Para triathlon)
Premier des deux Alsaciens membres de l’équipe de France paralympique de triathlon, Michaël Herter a débuté cette discipline en 2017. Il participe à ces Jeux paralympiques sept ans après un accident, qui a causé une paralysie de ses membres inférieurs. Après de longues épreuves de rééducation, le Thannois de naissance a récupéré partiellement l’usage de ses jambes.
Quadruple champion de France, il attaquera ses premiers Jeux paralympiques cette année. Il viendra avec une confiance gonflée à bloc, ayant terminé 3e des séries du championnat du Monde à Devonport, puis 1er de celles de Yokohama.
Jules Ribstein (Para-triathlon)
Le 1er septembre, Jules Ribstein débutera la quête d’une vie : 750m de nage, 20km de vélo et 5km de course pour une arrivée sur le pont Alexandre III. L’objectif ? La médaille d’or en PTS 2, l’une des catégories de handicap debout. À Tokyo, celle-ci n’avait pas été retenue, privant l’athlète strasbourgeois d’une participation à son rêve.
Mais pour les Jeux de Paris, l’athlète strasbourgeois, amputé de la jambe gauche, a de sacrées références, et un palmarès long comme le bras : une fois champion d’Europe et trois fois vice-champion, il est également quadruple champion du monde de sa catégorie. Grosse chance de médaille, mais surtout l’aboutissement d’une vie.
Bonne chance à tous nos athlètes alsaciens engagés aux Jeux de Paris !