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Mystères de Strasbourg : l’histoire de la Villa Schützenberger, qui a failli disparaître il y a 50 ans

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À peine revenu de sa dernière expédition, Julius Pepperwood arrive dans son bureau, avant de s’asseoir dans son fauteuil. Il se sert un verre de whisky, tout en inspectant une pile de dossiers à suivre qui prend la poussière. Peu enclin à débuter les tâches du quotidien, il décide alors de revenir à sa nouvelle passion du moment : l’Art nouveau. Ni une ni deux, il engloutit son whisky, et repart à l’aventure vers la Villa Schützenberger, un bâtiment qui aurait bien pu disparaître. 

Tout au bout de l’allée de la Robertsau se cache, au numéro 76, une bien curieuse villa. Située près du Conseil de l’Europe et du glacier Franchi, la Villa Schützenberger se dresse avec prestance dans le ciel strasbourgeois.

De style Art nouveau, à l’instar de sa comparse, la Villa Knopf, son portail monumental en impose d’entrée. Comme un rappel de la grandeur du bâtiment, qui a pourtant failli disparaître il y a 50 ans. Mais on va un peu vite en besogne.

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La Villa Schützenberger, une dolce villa à la strasbourgeoise

Revenons au début : l’histoire de la Villa Schützenberger commence à la toute fin du 19e siècle. Entre 1897 et 1900, les architectes strasbourgeois Berninger et Krafft construisent ainsi un immeuble commandé par Louis Oscar Schützenberger, propriétaire de la brasserie éponyme, située à Schiltigheim.

Petite anecdote supplémentaire : les deux architectes sont les mêmes qui réaliseront cinq ans plus tard la Villa Knopf !

Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que la Villa Schützenberger est également de style Art nouveau, même si elle se distingue fortement de la Villa Knopf. Selon le dictionnaire des Monuments historiques d’Alsace, repris par le site Maisons d’Alsace, les architectes se sont inspirés des villas italiennes, particulièrement toscanes, avec en plus un décor d’inspiration végétale, fondé sur la répétition des mêmes motifs. Enfin, ils ont utilisé la pierre de Savonnières, à la couleur blonde et lumineuse, donnant l’impression d’être dans le sud.

Après le monumental portail réalisé en ferronnerie aux lignes asymétriques, on remarque les deux ailes du bâtiment, disposées en équerre. Si l’on ouvre l’oeil on remarque également quelques bouquets de fleurs de lys disséminés. Enfin, son angle occidental constitue une sorte de tourelle, avec un balcon. Un bâtiment aux inspirations méridionales, moins à l’encontre des conventions comme la Villa Knopf, mais avec son cachet imposant.

Un bâtiment qui a failli disparaître en 1972

Aussi imposante soit-elle, la Villa Schützenberger était sur le point de disparaître en 1972. Selon Archi-Wiki, un projet de construction d’un ensemble d’appartements d’un certain standing était prévu en lieu et place de la Villa, mise en vente par Madame Schützenberger. La raison de cette vente ? L’entretien et l’utilisation par des particuliers/ères étaient devenus trop coûteux. Problème : pour construire ces futurs appartements, il faut alors demander une dérogation quant aux hauteurs des façades [fixées à 16 mètres dans le quartier, ndlr].

À l’époque, la Police du bâtiment et le Secrétaire général émettent un avis défavorable sur cette dérogation, alors que le PDG de la Brasserie Schützenberger demande à Pierre Pflimlin, le maire de l’époque, de l’accorder. Finalement, ce dernier refuse, craignant de créer un précédent dans la construction d’immeubles dans ce secteur. Trois ans plus tard, en 1975, la Villa est inscrite dans l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Désormais, un lieu d’accueil pour les événements européens

Aujourd’hui, 50 ans plus tard, la Villa Schützenberger est désormais un lieu d’accueil pour de nombreux événements européens. Elle héberge en effet l’Association parlementaire européenne (APE), qui rassemble des député(e)s européen(ne)s, des diplomates du Conseil de l’Europe et des membres de la société civile. S’y déroulent souvent des petits-déjeuners de travail, mais également des soirées de débats informelles, où le réseautage est monnaie courante.

Si elle a pu accueillir par le passé le Club de la Presse, aujourd’hui installé place Kléber, la Villa Schützenberger héberge également l’Observatoire européen de l’audiovisuel. Entre ce dernier et l’APE, la Villa Schützenberger peut ainsi être considérée comme un haut lieu du fonctionnement informel des institutions européennes. Quoi de plus normal, surtout quand on regarde sa localisation, à Strasbourg, capitale européenne.

Villa Schützenberger
© Nicolas Kaspar / Pokaa

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Commentaires (1)

  1. La dénomination exacte du balcon que vous citez dans votre article est “un Oriel”. A l’intérieur la Villa Schutzenberger recèle bien d’autres joyaux.

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