Bienvenue sur le site de Pokaa.fr

Votre navigateur est obsolète.

Merci de le mettre à jour pour voir le site correctement

Mettre à jour

Recherche

Lance une recherche dans les articles ou vidéos parmi l’ensemble des publications de Pokaa.

Publicité

Cigogne ou flamant rose : zoom sur les « zoizos » rigolos de l’artiste alsacienne Camille Epplin

480 Lectures
Publicité

De son imagination naissent de curieux oiseaux un peu rétro coiffés de drôles de chapeaux, parfois en 2D, parfois en 3D. Dans tous les cas, difficile de résister aux tendres créatures pop de cette « fabricante d’images et de volumes en papier ». Camille Epplin est une artiste alsacienne aux doigts de fée, certes, mais avec la main verte : mordue de nature et d’écologie jusqu’au bout des ailes. Et si une hirondelle ne fait pas le printemps, son univers enfantin et coloré illumine, lui, notre été.

Vosgienne d’origine, à 41 ans – bientôt 42 – et « maman de deux fabuleux enfants de 12 et 13 ans », Camille Epplin est une « Alsacienne d’adoption ».

Si son cursus artistique (et dans le numérique) l’a fait survolé Strasbourg en 2001 (pour une MANAA, mise à niveau en arts appliqués), puis Saint-Dié, le Nord, et enfin Paris pour travailler… c’est en Alsace, à Sélestat, que notre artiste coup de cœur du jour installe en 2015 son « nid douillet », au côté d’un Alsacien. Et des montagnes « qui [leur] manquaient tant à Paris ».

Publicité
Camille Epplin
Camille Epplin dans son « rikiki atelier ». © Camille Epplin / Document remis
Camille Epplin
© Camille Epplin / Document remis

Petit à petit, l'oiseau fait son nid

Volant d’une ville à une autre, Camille l’a aussi fait d’un poste de webdesigner à celui d’illustratrice numérique, « avant qu'[elle] ne décide de donner un nouveau rebondissement à [son] activité »… Celui du travail du papier, à mi-chemin entre l’art et l’artisanat.

C’est d’ailleurs lors d’événements organisés par la Fremaa (Fédération des métiers d’art d’Alsace) que ses créations ont attiré toute notre attention.

Si elle peine encore à se définir comme « artiste » – nous le ferons pour elle -, elle s’est toujours imaginée dans un travail artistique : « Petite, je dessinais, je bricolais, je peignais des mangas. »

Pendant ses études, elle se projette dans plusieurs carrières, et avec humour, se « souvien[t] même avoir voulu créer l’univers visuel de CD-rom jeunesse à l’époque des Adibou et autres jeux sur PC ».

Camille Epplin
© Camille Epplin / Document remis

Et finalement, c’est devenir « fabricante d’images et de volumes en papier » qui lui donne aujourd’hui des ailes. Une voie plus respectueuse de sa santé, et de ses convictions écologiques.

Camille Epplin
Camille Epplin. © Camille Epplin / Document remis

Car, si elle doit d’abord réinventer son métier en délaissant le dessin sur ordinateur, ce sont aussi ses expériences passées auprès de marques « certes françaises » mais pas toujours écoresponsables, qui la font choisir le travail du papier. Plus en phase avec son mode de vie respectueux de l’environnement.

Après plusieurs années à se chercher, à expérimenter, elle est « heureuse de pouvoir dire [qu’elle] crée [ses] personnages de la façon la plus responsable qu’il [lui] est possible de faire à l’heure actuelle », tout en réfléchissant à l’améliorer constamment.

Camille Epplin
© Camille Epplin / Document remis

Drôles de « zoizos »

Quant aux oiseaux, « c’est tout une histoire ! ». « Aussi loin que je me souvienne, j’en dessine, ils me suivent depuis toujours. Ils ont énormément évolué mais ils ont toujours été là. » Les glissant déjà çà et là dans ses commandes de l’époque, « que ce soit un pingouin ou un flamant rose ou même un cuicui extraterrestre » : « C’était un jeu pour moi, impossible de penser une illustration sans oiseaux. ».

En arrivant en Alsace, son bestiaire s’agrandit avec nos cigognes régionales.

Camille Epplin
© Camille Epplin / Document remis

Camille explique que l’ « on peut tout se permettre avec les oiseaux : formes, couleurs, becs, plumes… Tout est possible, ça fonctionne toujours, c’est magique ».

« Et puis, c’est universel, tout le monde a déjà vu et entendu un oiseau. Où que l’on soit, même en ville, même à l’intérieur d’une pièce, il suffit de laisser la fenêtre ouverte et si l’on ouvre grand ses oreilles on peut en entendre. Ils nous font du bien au moral, nous reconnectent à toute cette nature que l’on oublie souvent d’observer et d’écouter dans nos quotidiens. »

Camille Epplin
© Camille Epplin / Document remis

Et les oiseaux créés par Camille sortent de bien drôles d’œufs ! Allures pop, aspect rétro : difficile d’ignorer la patte vintage qu’elle donne à ses créations. « Bercée aux vieux cartoons et aux anciens “Golden Books” de Disney avec Mary Blair », elle ne cache pas son amour pour les illustrations jeunesse d’époque, « surtout très colorées ».

Elle cite également quelques artistes du coin, également épris(es) de « petits volatiles » : « L’excellent travail de Missy, les fresques incroyables de Stom500 ou les magnifiques céramiques de Mathilde Cochepin », qu’elle « adore ».

Une création au fil des saisons

En phase avec la nature qui l’inspire et l’entoure, Camille explique que sa pratique est rythmée par les saisons. « Au printemps, j’adore sortir me balader pour m’inspirer. Je passe beaucoup de temps dehors et dans mon jardin, ça me permet […] de souffler d’un hiver souvent très productif. »

Elle confie avoir classé son « petit bout de terre “refuge LPO” (Ligue pour la protection des oiseaux) », et participe chaque année à y accueillir au mieux « nos amies les petites bêtes ». Et puis, « après la contemplation vient le moment des croquis et autres essais techniques ».

En été, elle « rempli[t] [ses] carnets et fabrique [ses] feuilles de papier qu'[elle] réalise à partir de chutes », profitant du beau temps pour travailler dehors et s’évader de son « rikiki » atelier. Comme nous sommes justement en été, Camille raconte se pencher en ce moment sur ses croquis et la confection de ses nouvelles feuilles de papier qu’elle va, cette fois, « essayer d’ensemencer ».

Puis « en automne, vient le moment de regrouper toutes [ses] idées et de [s’]asseoir devant [son] ordinateur longuement quitté ». Elle y « reprend [ses] dessins, compose [de] nouvelles illustrations », et « de là vont naître [ses] nouvelles statues en papier », qu’elle peut façonner une fois l’hiver venu.

D’ailleurs, elle profite aussi de l’hiver pour se consacrer à l’association Haies vives d’Alsace qui plante des haies, arbres et arbustes dans la région. Une activité « inspirante » qui lui tient à cœur et qui, à ses yeux, « fait intégralement partie de [son] “travail” ».

Camille Epplin
Camille Epplin dans son « rikiki atelier ». © Camille Epplin / Document remis

La part du colibri : ses petits bouts de papier

On l’écrivait plus haut : ce sont les convictions écologiques de Camille qui l’ont fait tomber le bec dans le papier. Une ressource qu’elle récupère, triture et réinvente : « Avec les années, j’ai récolté énormément de chutes de papier. Mon atelier est rempli de boîtes et tiroirs triés par couleurs. Je m’étais fixée comme objectif de ne plus racheter de papier jusqu’à épuisement des stocks. Avec ces chutes, je confectionne de la nouvelle pâte à papier et reconstruis des feuilles. »

Le résultat : de nouvelles textures, couleurs, qui viennent remplumer ses statues, qui sont elles « composées de cartons et de papier épais [qu’elle vient] recouvrir avec ces nouvelles feuilles ». « C’est un peu comme si je peignais mes statues avec mon papier. Petit à petit, l’objectif est de réaliser des sculptures les plus low-tech possible », explique-t-elle.

Ses recherches actuelles ? Des essais de colle de riz et de papier végétal réalisé à partir d’orties de son jardin, et un jour, elle y rajoutera l’apprentissage de la coloration végétale… Un processus long, mais un véritable objectif.

Et si elle doit souvent répéter que ses statues de papier sont plus solides qu’on ne le pense, elle se réjouit d’imaginer qu’elles puissent un jour « se décomposer en extérieur sans laisser de traces, sans polluer ». « Ce serait un véritable accomplissement », conclue-t-elle.

Le bec dans les projets

Pour les plus curieux/ses : aventurez-vous jusqu’à Saint-Louis, où Camille Epplin y développera deux projets cette rentrée. Le samedi 14 septembre, elle s’attellera à peindre une fresque sur toile tendue pour la 9e édition du Forum Street Art. Ensuite, du 4 au 21 octobre, le Collectif Patates – collectif d’illustrateurs/rices dont elle fait partie – viendra exposer une série de risographies sur le thème « Sauvage ».

En attendant, un rendez-vous de la Fremaa vous donnera peut-être la possibilité d’y apercevoir l’un ou l’autre de ses curieux « zoizos ». Cui-cui, on dit oui !

Camille Epplin
© Camille Epplin / Document remis

Pour retrouver le travail de Camille Epplin
Son Instagram
Sa boutique en ligne
Son Linktree


Ça pourrait vous intéresser

+ d'articles "Culture"

À la une

Cigogne ou flamant rose : zoom sur les « zoizos » rigolos de l’artiste alsacienne Camille Epplin

Aucun commentaire pour l'instant!

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Répondre

En réponse à :

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Illustrations prolonger la lecture

Prolongez votre lecture autour de ce sujet

Tous les articles “Culture”
Contactez-nous

Contactez-nous

C’est par ici !