En cette toute fin d’année, on a tous et toutes envie de cocooner sous un plaid bien fluffy, avec des chaussettes moelleuses et un chocolat chaud. Pour accompagner tout cela, on vous a concocté une sélections de 12 séries pour digérer les fêtes, et bien débuter la nouvelle année.
On ne va pas se mentir, en cet hiver qui débute, il n’y a pas grand chose de mieux à faire que de se poser devant Fireplace for your Home, la simili cheminée de Netflix. Mais comme le scénario est un peu redondant, bien que réconfortant, on a voulu vous faire une petite sélection de séries uniques en leur genre.
Petite précision avant de débuter : la sélection n’a pas repris les séries de l’an dernier. Sinon, la saison 2 de The Bear, et les saison 3 de Parlement et de Ted Lasso (<3) auraient bien entendu garni la liste. Cette année, on est plutôt parti sur d’autres thématiques : magazine érotique féministe, premiers amours et chorale queer, comédie sur le deuil et drame loufoque sur l’ancienne Russie, polar à Mouthe ou encore affaires de viols, petit tour d’horizon.
Nos 11 séries pour comater jusqu’à la nouvelle année (et même après)
Si pour vous, la sororité est plus importante que tout : Bad Sisters (Apple TV +)
Dans une famille, encore plus en période de Noël, il y a toujours un + 1 avec qui on a du mal, qui “emprisonne” notre frère, notre soeur, ou l’un de nos parents, et qui tend les relations fraternelles et sororielles – voir Fleabag pour presque tous ces exemples, ndlr. Dans Bad Sisters, Jean-Paul (Claes Bang) est cet homme : manipulateur, cruel et sournois, tous les curseurs sont poussés à l’extrême, de façon à peindre des traits de caractères que l’on peut retrouver chez d’autres. Sauf qu’un jour : il meurt.
Thriller, histoire de famille et comédie noire, Bad Sisters va donc s’atteler à résoudre le mystère de son décès. Mais plutôt que de se concentrer sur la figure de l’homme qui a empoisonné la vie des soeurs Garvey, la série de Sharon Horgan va rendre hommage aux dynamiques sororielles compliquées d’Eva (Sharon Horgan), Grace (Anne-Marie Duff), Ursula (Eva Birthistle), Bibi (Sarah Greene) et Becka (Eve Hawson). Intelligente, drôle et poignante, Bad Sisters rappelle que ce qui compte, c’est la famille.
Si vous avez du mal à gérer vos émotions en voiture : Beef (Netflix)
Vous êtes dans votre voiture, vous passez une mauvaise journée quand, tout à coup, quelqu’un vous klaxonne. Généralement, quelques mots peuvent voler, des gestes peuvent être faits, mais ça s’arrête là. Pour Danny (Steven Yeun) et Amy (Ali Wong), c’est le début d’une course poursuite dans les rues californiennes, qui aura des conséquences majeures sur leur vie respective.
Portrait de personnages profondément meurtris et insatisfaits de leur vie qui décident enfin de ne plus respecter les codes, Beef est également une comédie dramatique qui va à mille à l’heure, comme ses twists et les voitures de ses protagonistes. Personnages hauts en couleur, ambiance poisseuse et musiques parfaitement choisies (donnant une nouvelle raison d’être à The Reason), la série vous accrochera tout le long jusqu’à un final assez perturbant. Mais si vous ne deviez ressortir de ce visionnage éprouvant qu’avec une seule leçon : communiquez plus, klaxonnez moins.
Si vous voulez (re)vivre un coup de foudre : Heartstopper (Netflix)
Le lycée, ses premières expériences et ses premiers coups de foudre qui mettent à mal nos petits coeurs. Adaptation du roman graphique britannique d’Alice Oseman du même nom, Heartstopper montre avec poésie le coup de coeur de Charlie (Joe Locke) pour Nick (Kit Connor), la star du rugby de l’école.
À travers ses deux saisons, elle examine plusieurs problématiques de la jeunesse actuelle et fait un grand pas en avant dans la représentation de différentes minorités. En plus de cela, c’est une série pleine de douceur, qui vous fera dire “aaaaaaaw” plus d’une dizaine de fois. Et malgré son côté bisounours, elle ne s’interdit pas d’évoquer des thématiques plus sombres, comme le harcèlement ou les troubles alimentaires, qui seront davantage développées dans les prochaines saison. À coup sûr LA série parfaite pour une après-midi sous un plaid.
Si vous aviez besoin d'une preuve que le vie n'est pas une comédie : Kevin Can F**k Himself (Prime Video)
Si les termes “unique en son genre” ou “OVNI” sont parfois usés jusqu’à la corde, et utilisés dans cet article, ils sont pourtant bien adaptés pour Kevin Can F**k Himself. Satire des traditionnelles sitcoms, et notamment celles de Kevin James, elle narre la vie d’Allison McRoberts (Annie Murphy) et son mariage clichés des comédies américaines avec Kevin (Eric Roberts). Avec un petit twist : les couleurs chaudes et rires pré-enregistrés quand leur union est le centre des discussions laissent vite place à la noirceur de la vie d’Allison quand celle-ci est seule.
Série profondément méta – avec plein de références au monde des séries, ndlr – Kevin Can F**k Himself est également une réflexion sur les clichés américains qui façonne nos imaginaires. C’est également une vraie performance d’Annie Murphy, en une Allison qui ne souhaite qu’une chose : tuer Kevin. Et avec lui, toutes les séries qui lui ressemblent.
Si vous lancer dans la littérature érotique vous titille : Minx (OCS)
Parfois, pour se déconnecter du présent, rien ne vaut un petit retour dans le passé. Avec Minx on plonge dans l’ambiance fêtarde des 70s, sa soul, son funk et son rock. Mais aussi ses aspirations à faire de la littérature érotique pour femmes. C’est l’idée de Joyce (Ophelia Lovibond), une féministe sortie de l’université qui va s’allier avec Doug (Jake Johnson épouse moi), un éditeur sans scrupule.
On est ici très loin de The Deuce, une excellente série sur la pornographie sur trois décennies. Minx ne se veut pas réaliste, elle souhaite conter l’histoire de ses personnages, qui ont toutes et tous l’ambition de dépasser leurs propres carcans. Il en ressort une série rythmée et drôle, avec beaucoup de nu, qui montre qu’il est possible d’érotiser les corps sans les objectifier. Et rien que pour Jake Johnson (le Nick de New Girl), la série vaut le coup.
Si vous manquez d'inspiration pour votre prochain livre : Polar Park (Arte)
Attention gros coup de coeur sorti de la commune la plus froide de France. Adaptation par Gérald Hustache-Mathieu de son propre film Poupoupidou, Polar Park est une mini-série de 6 épisodes mettant en scène Jean-Paul Rouve en écrivain de polars en panne d’inspiration et Guillaume Gouix en adjudant de gendarmerie rêvant du FBI. Leur but ? Élucider des meurtres sortis tout droits de différents tableaux à Mouthe.
Fargo, Twin Peaks, Misery et encore bien d’autres références seront utilisées très intelligemment tout au long de la série pour nous garder en haleine. Une galerie de personnages loufoques, des dialogues acérés et un humour efficace donnent une ambiance unique en son genre. Tous les acteurs et actrices sont incroyables, dans une intrigue qui prendra un ton plus horrifique dans ses excellents trois derniers épisodes. Vraiment, gros coup de coeur.
Si vous avez toujours eu envie de partir loin : Reservation Dogs (Disney +)
Partir un jour sans retour disait l’autre. L’évasion est un moyen de découvrir de nouvelles choses, de rendre hommage, mais aussi de fuir. C’est sans doute un mélange de tout cela qui motive Bear (D’Pharaoh Woon-A-Tai), Cheese (Lane Factor), Elora (Devery Jacobs) et Willie Jack (Paulina Alexis) à partir de leur réserve d’Oklahoma vers la Californie, pour leur ami Daniel, mort jeune.
Très doux examen du deuil, et comment il passe de génération en génération, Reservoir Dogs est à la fois une série sur des adolescents en quête de leur place dans le monde, une série sur des adultes qui eux-mêmes ont du mal à abandonner le passé, mais également sur la transmission dans la culture amérindienne. Série OVNI, surnaturelle, drôle et poignante dans ses silences, elle vous laissera toute chose une fois le visionnage terminé. À voir, assurément.
Si vous souhaitez vous prendre un coup de poing dans les tripes : Sambre (France Tv)
Parfois, dans la vie d’amoureux/se de séries, il y a des séries coup de poing. De celles qui ne vous laissent pas indifférentes. Parmi elles, Sambre fera sans doute partie intégrante. Série événement de France 2, elle s’inspire de l’enquête journalistique d’Alice Géraud, « Sambre. Radioscopie d’un fait divers » et reprend librement de l’affaire dite du « violeur de la Sambre ». Néanmoins, contrairement à d’autres séries (coucou Dahmer), la série ne glorifie pas l’image du criminel, au contraire, elle souligne la monstruosité d’un homme banal.
À la place, elle s’intéresse aux femmes de l’enquête mais surtout aux victimes, notamment Christine (incroyable Alix Poisson), dont on suit tout le chemin après ce qui n’était qu’au départ une agression. Le 1er épisode prend directement aux tripes et refait méthodiquement le chemin d’une plainte pour une femme à la fin des 80s, comportement des policiers et des proches compris. Il en ressort de la frustration, de la colère aussi, parfaitement mises en scène par Jean-Xavier de Lestrade. Franchement, un des gros chocs de l’année.
Si ça vous manque de vous faire maltraiter par votre boss : Slow Horses (Apple Tv + ou par MyCanal)
Dans la vie comme dans les séries, parfois, les classiques c’est bien aussi. Adaptation d’une série de romans par Mike Herron, Slow Horses est un polar classique, bien ficelé et prenant. Avec un twist supplémentaire : il est élevé par un Gary Oldman extraordinaire.
Méconnaissable en Jackson Lamb, boss tyrannique d’un repaire de ratés du MI5, il incarne un personnage grossier, désinvolte, mais toujours prêt à combattre pour les siens, qu’il n’épargne jamais. Galerie de losers, chez les héros comme leurs adversaires, la série a le ton so british qui a fait le succès de nombreuses séries. D’une qualité constante, avec un pic en saison 2, Slow Horses vaut le coup, ne serait-ce que pour Gary Oldman.
Si vous tentez de trouver votre place une fois revenu(e) dans votre village natal : Somebody Somewhere (Prime Video avec le Pass Warner)
Revenir après des années dans son village natal peut-être perturbant : on a l’impression que rien n’a changé, mais nous oui. On se demande alors quelle est notre place dans ce monde qui n’est pas nouveau, mais qui n’est plus familier. Dans Somebody Somewhere, Sam (Bridget Everett) est revenue à Manhattan dans le Kansas pour s’occuper de sa soeur mourante. Une fois celle-ci partie, Sam sombre dans une dépression, sans se douter qu’une chorale cachée dans une église va progressivement lui redonner goût à la vie.
Ode à la simplicité des choses, aux connexions que l’on ose faire avec les gens que l’on rencontre, Somebody Somewhere est une série profondément humaine. Les personnages bigarrés que rencontre Sam sont tous et toutes touchant(e)s, ainsi que rarement vu(e)s dans des séries. La simplicité est ici maître mot, et ne manquera pas de vous faire tirer plusieurs larmes. C’est beau quand c’est simple.
Si vous avez déjà pensé à faire un coup d'État pour renverser votre conjoint : The Great (Apple Tv + ou Canal VOD)
Dans la vie d’un couple, il est normal de parfois en vouloir à son/sa partenaire. Mais est-ce que c’est déjà allé aussi loin que de vouloir lui prendre le trône de Russie ? Dans The Great, quand Catherine II de Russie (Elle Fanning) rencontre Pierre III (Nicholas Hoult) pour leur mariage, c’est tout de dont elle rêvait : la Russie, un empereur et un nouveau monde à découvrir. Sauf que la jeune idéaliste déchante rapidement, et se met progressivement à échafauder un plan pour renverser l’empereur.
Satire qui ne vise pas l’exactitude historique, The Great est une fascinante plongée dans les mécanismes de la cour de Russie. Dialogues au top, personnages baroques, plans tirés par les cheveux, fêtes et vodka, la série ne perd jamais un moment pour surprendre et faire rire. Elle possède néanmoins des moments plus émouvants, et dépeint une relation complexe entre Pierre et Catherine, durant trois (trop courtes) saisons qui ne vous laisseront qu’un mot à la bouche : Huzzah !
Le bonus : Si vous avez l'impression que votre famille est excessive : Schitt's Creek (MyCanal)
Petite entorse au règlement des séries très récentes (2022 ou 2023) pour parler d’un des coups de coeur découvert cette année : Schitt’s Creek, parlant des déboires de la famille Rose, richissime mais ayant tout perdu du jour au lendemain. Abrasive et énervante à ses débuts en satire des gens riches, tout comme ses personnages, la série s’installe pourtant progressivement dans nos coeurs, au fur et à mesure que la famille Rose s’installe dans sa nouvelle vie.
Il en ressort un vrai sentiment de mérite lorsque David (Dan Levy), Alexis (Annie Murphy), Johnny (Eugene Levy) ou Moira (Catherine O’Hara) réussissent quelque chose, et on se prend à être vraiment fier(e) d’eux. Humour, amour et émotion feront partie de l’aventure, dans l’une des séries avec la meilleure progression des personnages que je connaisse. Et en plus, c’est une usine à memes et GIF ! Nom nom for us.
Bon visionnage !