Depuis l’attaque terroriste du Hamas sur Israël le 7 octobre dernier, et les bombardements sur Gaza qui ont suivi, le conflit israélo-palestinien continue de faire des ricochets en France. Parmi ses conséquences, une hausse des actes antisémites qui, ces dernières semaines, touche aussi Strasbourg.
Vendredi 3 novembre au matin, les murs de l’école européenne Galileo et de l’inspection académique étaient recouverts de tags. Des inscriptions telles que « Un bon juif est un juif mort » et « Mort aux juifs », accompagnées d’une demi-douzaine d’étoiles de David et de croix gammées ont été retrouvées.
Sur place, la police a réalisé une enquête de voisinage pour identifier les coupables.
« Des tags antisémites, on en a beaucoup sur la ville »
« On n’avait jamais vu ça sur Strasbourg ! » s’exclame Pierre Haas, délégué du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). « Des inscriptions antisémites, oui, mais des appels au meurtre comme ça, jamais. »
Les graffitis ont suscité de nombreuses réactions indignées parmi les responsables politiques, avec notamment le conseil municipal qui s’est engagé à porter plainte.
Mais selon la préfète du Bas-Rhin et du Grand Est, Josiane Chevalier, le phénomène serait loin d’être isolé à Strasbourg : « Des tags antisémites, on en a beaucoup sur la ville, tous les jours. La ville les efface rapidement », a-t-elle déclaré à France Bleu Alsace, en citant le quartier de Hautepierre comme autre cible de tags.
Des tags… mais pas seulement
Outre ces inscriptions, plusieurs agressions verbales antisémites ont été recensées selon la préfecture. Plus inquiétant encore, le 20 octobre, un adolescent de 15 ans a été arrêté pour avoir frotté un couteau contre la synagogue de Strasbourg. Son téléphone a également révélé des messages inquiétants, dont des menaces de morts.
« Heureusement, pour l’instant, il n’y a pas eu d’agression physique à Strasbourg, nous confie Pierre Haas. Mais tout de même, les gens se sentent en danger. Beaucoup cachent leurs signes religieux dans la rue, voire enlèvent la mezouza [objet de culte adossé à l’entrée d’un foyer, ndlr] de devant leur porte. »
En France, ce sont plus de 1.000 actes antisémites qui ont été recensés depuis le 7 octobre, selon le ministère de l’Intérieur, contre 436 pour toute l’année 2022.