Surplombant Ribeauvillé, l’auberge de la Clausmatt accueille tous les jours randonneurs et vacanciers dans un cadre paradisiaque… et avec une superbe vue sur la plaine d’Alsace. Luttant contre l’exclusion et portée par l’idée selon laquelle une société juste doit permettre à chaque être humain de trouver sa place, l’association Espoir a ouvert ce lieu d’accueil pas comme les autres il y a presque quarante ans. On est passé y faire un tour.
Lorsqu’on arrive à Ribeauvillé au beau milieu de l’été, on ressent comme un air de parc d’attractions ou de grande avenue parisienne. À peine les beaux jours arrivés, les rues de la petite ville s’animent au rythme des touristes.
L’effervescence peut surprendre. Pourtant, sur les hauteurs de Ribeauvillé, un lieu singulier apporte à ses visiteurs comme à ses résidents une bouffée d’air frais, de nature et de chaleur humaine.
On est montés tout en haut de cette montagne pour passer la porte de la Clausmatt, auberge à visée sociale et solidaire sous le charme de laquelle on ne peut que tomber.
Un lieu de passage pour randonneurs épuisés
C’est donc sur les hauteurs de Ribeauvillé, à la croisée du GR5, de la Route des Vins et de plusieurs châteaux que l’auberge de la Clausmatt accueille les randonneurs dans un cadre champêtre et déconnecté.
Ici -entre les poules, lapins, chèvres et moutons-, on fait une halte de quelques heures, on se repose le temps d’une nuit, ou on déconnecte plusieurs jours.
La Clausmatt accueille randonneurs affamés (on va en parler) mais également randonneurs épuisés. Gilles bosse ici, il nous cite l’exemple d’une jeune femme passée la veille : « Elle faisait un trail et est arrivée à l’auberge en fin de journée après soixante-huit kilomètres à pied. Elle a passé la nuit ici pour repartir tôt le lendemain : elle avait un objectif d’une cinquantaine de kilomètres pour la journée ».
Qu’il s’agisse de jeunes qui font des trails hardcore comme celle-là, de randonneurs plus tranquilles ou de petits groupes qui veulent passer un week-end au vert, la Clausmatt voit se succéder des personnes qui ne se ressemblent pas.
Toutes sont simplement réunies par ce lieu de passage, ce cadre idyllique, ces chemins de forêt qui s’y croisent. En gite, en dortoir ou en chambre, elles peuvent s’y reposer à un prix plus qu’abordable puisque les tarifs démarrent à treize euros la nuitée.
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Un lieu d'accueil à visée sociale
Ce qui fait de la Clausmatt un lieu unique, c’est par exemple que Gilles (que l’on vient de mentionner) n’est absolument pas aubergiste. Ancien militaire, il est désormais éducateur spécialisé. Et ceux qui gèrent l’auberge au quotidien ne sont ni restaurateurs ni hôteliers. Enfin, ceux qui nourrissent les moutons, les envoient pâturer, réparent les clôtures et rangent le bois, ne sont pas agriculteurs.
Gérée par l’association Espoir, qui a inauguré le lieu en 1986, l’auberge est tenue par ses résidents, une douzaine de personnes en situation de réinsertion. Lieu d’accueil à caractère social, la Clausmatt vise tout d’abord une stabilisation des personnes accueillies.
Lorsqu’il décrit la structure, Gilles insiste sur une de ses singularités : contrairement à d’autres lieux dont l’accueil a une durée définie dans la durée, ici, les résidents restent le temps qu’il leur faudra.
Et la situation géographique est la première alliée. Perchée sur les hauteurs de la ville, la Clausmatt offre une parenthèse de calme, une stabilité bénéfique à la (re)construction d’un projet de vie.
L’entretien du site passe bien entendu par l’auberge et les différentes formules d’hébergement, mais on ne saurait faire l’impasse sur les animaux et les travaux de la ferme. Avant, on y faisait de la permaculture. Un vaste potager offrait à l’équipe une production de fruits et de légumes qui étaient directement réutilisés à l’auberge.
Si aujourd’hui le choix a été fait de se concentrer sur l’activité de restauration ainsi que sur les animaux, le labeur n’en est pas moins quotidien et soutenu. Par l’accueil des visiteurs, randonneurs et vacanciers, la Clausmatt favorise enfin la réinsertion sociale de ses résidents.
Schnaka, tartines et randonnées
Outre la dimension sociale, lorsqu’on arrive en tant que visiteur, on est tout d’abord frappé par le cadre. On s’installe alors au soleil, on profite de la vue imprenable sur la vallée… et on déguste des escargots (des Schnaka, Haut-Rhin oblige !), des assiettes de produits locaux ou encore des tartines végé au Ribeaupierre.
Cerise sur le gâteau, on peut profiter du cadre sans être crispé sur son portemonnaie puisque les prix sont largement abordables. Les plats du randonneur sont servis tous les jours, et si on décide d’anticiper, on peut même réserver son menu du jour avec entrée, plat et dessert pour à peine plus de quinze euros.
Pour ce qui concerne les randos, on est en plein dedans ! On l’a dit, la Clausmatt est sur le GR5, qui relie Schengen à Nice. Sans aller jusqu’à la Méditerranée pour autant, vous pourrez aller crapahuter au rocher du Koenigsstuhl ou à la roche du Tétras.
A-t-on seulement besoin de mentionner les châteaux ? Les hauteurs de Ribeauvillé vous régaleront avec les châteaux de Saint-Ulrich, du Girsberg et du Haut Ribeaupierre. On pourrait évoquer d’autres points d’intérêt, des ruines du Sylo au Col du Seelacker, de Hunawihr à Riquewihr, mais ce serait bien trop long et de toute évidence pas exhaustif du tout.
Vous avez tout de même compris l’idée : le coin est vraiment chouette pour les amateurs de rando !
Pour découvrir les actions et les différents moyens de soutenir l’association Espoir, c’est ici.