Décidée par le gouvernement, la hausse de 10% des tarifs réglementés de l’électricité concernera près de 23 millions de consommateurs. Elle s’inscrit dans la progressive disparition du bouclier tarifaire, qui avait été mis en place à l’automne 2021.
Encore un coup dur pour le portefeuille des Strasbourgeois(es). Alors que l’inflation reste à un niveau élevé, tout particulièrement au niveau des produits alimentaires dont les prix sont en moyenne 12,6% plus chers que l’an dernier, et après la fin du bouclier tarifaire pour le gaz au 1er juillet, le gouvernement a annoncé une mauvaise nouvelle le 18 juillet dernier.
Concrètement : à partir de ce 1er août, les tarifs réglementés de l’électricité augmentent de 10 %. Selon le gouvernement, cette hausse concernera « l’ensemble des ménages, et les toutes petites entreprises (commerçants et artisans) disposant d’un compteur d’une puissance jusqu’à 36 kilovoltampères ». Soit près de 23 millions de consommateurs et consommatrices, qui apprennent l’info en plein milieu de l’été.
Une double peine pour l’année 2023
Si vous avez l’impression d’être coincé(e)s dans une boucle temporelle, ce n’est pas un hasard : le 1er février 2023, le gouvernement annonçait déjà une hausse de 15 % des tarifs de l’électricité, après une première montée des prix de 4% en février 2022.
Néanmoins, en relevant une nouvelle fois les prix cette année, le gouvernement va frontalement contre la promesse d’Élisabeth Borne qui avait déclaré que la hausse des prix de l’électricité et du gaz serait limitée à 15% en 2023. En réalité, ils ont augmenté de 26,5% en un an. Et si l’on remonte encore un peu plus loin, les tarifs réglementés de l’électricité ont grimpé de 31,56 % depuis février 2022. « Un véritable scandale » selon l’association de consommateurs UFC Que-Choisir.
La fin annoncée du bouclier tarifaire pour la fin 2024
Décidé à l’automne 2021 pour lutter contre l’explosion des prix de l’énergie, le bouclier tarifaire avait permis de protéger de nombreux et nombreuses Strasbourgeois(es), même si certain(e)s avaient dû lutter avec leur fournisseur pour être intégré(e)s au dispositif. Le bouclier tarifaire continue d’ailleurs d’aider les portes-monnaies puisque, sans lui, la hausse aurait pu aller jusqu’à 74,5%.
Par conséquent, ces hausses de tarifs ne sont pas anodines : en plus d’impacter durablement le portefeuille des consommateurs et consommatrices, ils s’inscrivent dans la progressive disparition du bouclier tarifaire pour l’électricité, celui du gaz ayant pris fin au 1er juillet.
En effet, le bouclier tarifaire pour l’électricité, c’est bientôt finito : comme l’avait annoncé Gabriel Attal, alors encore ministre délégué aux Comptes publics, il s’arrêtera à la fin de l’année 2024 par le biais de deux révisions chaque année. Là encore, une annonce contredisant celle faite quelques mois plus tôt par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui avait déclaré que le bouclier tarifaire resterait jusqu’à 2025. Décidément, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Quoiqu’il en soit, selon le gouvernement « à partir du 1er août, le bouclier tarifaire continuera de prendre en charge la protection des Français(es) à plus du tiers de leur facture, de l’ordre de 37 % de la facture de l’électricité, contre 43 % actuellement ». Un gouvernement qui assure que le tarif français figure « parmi les plus bas d’Europe ». Pas sûr que cela aide à faire passer la pilule.
