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De l’océan aux couleurs pop du Japon : Amypiou, l’illustratrice strasbourgeoise qui nous a tapé dans l’œil

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Il se décline tantôt en de délicates planches naturalistes aux traits fins, tantôt en du graphisme pop aux influences nippones… Son travail, affiché par-ci par-là dans des marchés strasbourgeois de créateurs et créatrices, n’a pas manqué de nous taper dans l’œil. Après être repartie plus d’une fois avec ses illustrations, il était désormais temps de lui tirer le portrait. Qui ? Amélie Manchoulas, alias Amypiou. Un coup de crayon reconnaissable entre tous qui risque bien d’en séduire plusieurs d’entre vous.

Elle n’est pas Strasbourgeoise depuis bien longtemps. Un peu plus de deux ans, seulement. Pourtant le style d’Amypiou a rapidement trouvé sa place par chez nous. Amélie Manchoulas, de son vrai nom, graphiste de jour, a collaboré avec plusieurs marques locales.

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Amypiou + Amélie Manchoulas
Amypiou / Amélie Manchoulas © Document remis

Peut-être en avez-vous croisé l’une ou l’autre, déjà… On retrouve sa patte sur les boissons botaniques Hyca dont elle a réalisé la direction artistique ; et elle est également à l’origine de l’identité visuelle de la maison de wagashi Usagiya, basée elle aussi à Strasbourg. Quant à l’Eurométropole, elle a fait appel à ses talents, ainsi qu’à ceux de l’illustratrice Alexiane Magnin (dont le portrait est aussi à découvrir sur Pokaa) pour une action, le 8 mars.

Le goût du Japon

Outre ses collab’, Amélie est aussi une illustratrice qui s’affiche dans les marchés locaux de créateurs et créatrices. Au point d’elle-même en monter plus d’un, accompagnée de ses ami(e)s. En effet, après un Mikan Market en décembre 2022, l’équipe crée le second épisode début juillet Wagon Souk : un Suika Market, un marché inspiré des matsuri [festival d’été japonais] consacré à l’artisanat traditionnel japonais (et dont nous te parlions il y a peu).

Car si Amélie n’est Strasbourgeois que d’adoption, elle le fut aussi du Japon. Un pays auquel un voue une grande admiration et qui l’inspire depuis toujours. Fortement empreinte de ses traditions, la jeune femme de 33 ans s’y est même un jour envolée, pour y vivre une année.

Suika Market + Amy Piou
Affiche réalisée par Amypiou, ici en version digitale. La version print a été réalisée en risographie © Document remis

Mais avant cela, il y eut d’abord les mangas. Biberonnée à Pokemon ou Cardcaptor Sakura, « [s]on attrait pour la culture pop japonaise s’est [pourtant] vite arrêté à l’adolescence (sauf pour le maître Hayao Miyazaki bien sûr) ». Les animes de son enfance ont cependant ouvert un appétit tout particulier chez elle pour… La gastronomie japonaise, dont les personnages se délectaient, dans son petit écran.

« Tellement curieuse de goûter ces plats exotiques et faute d’avoir des exemples dans ma ville, je me suis mise à arpenter internet à la recherche de recettes. J’ai aussi commencé à cuisiner japonais à 13 ans ! Je me souviens à 16 ans d’avoir fait un repas à ma famille avec des sushis, maki, tempura et soupe miso maison. Bref, le Japon a vite conquis mon estomac (le chemin direct pour accéder à mon cœur) », se souvient-elle.

Puis, au travers de ses études de graphisme (dont elle ressort avec un DSAA – diplôme supérieur d’arts appliqués – spécialisé en design responsable), elle découvre le design graphique du Japon, qu’elle trouve « vraiment incroyable : parfois minimaliste, parfois foisonnant de détails, avec des papiers et des finitions magnifiques ».

Amypiou + Amélie Manchoulas
© Amypiou / Amélie Manchoulas

Ticket(s) pour Tokyo

En vue de rejoindre l’archipel nippon, elle économise alors « comme une dingue après [sa] première année de travail comme professeur de design graphique à Nantes », et elle s’envole pour deux mois là-bas, en 2016. Elle « arpente le Japon de Tokyo à Yakushima, [en prend] plein les yeux et les papilles », et n’a plus « qu’une idée en tête : repartir et sur une plus longue période ».

Amypiou + Amélie Manchoulas
© Amypiou / Amélie Manchoulas
Amypiou + Amélie Manchoulas
© Amypiou / Amélie Manchoulas

Quelques années et efforts plus tard, elle plaque tout pour faire un PVT (Programme Vacances Travail). On est en 2019. Un voyage qui l’amène d’Okinawa jusqu’à la préfecture de Tochigi (au nord de Tokyo), à être bénévole à la triennale d’art de Setouchi et auprès d’artisans à la découverte de la céramique, de studio de tissage, ou la fabrique de papier.

amypiou + Suika Market
© Amypiou / Amélie Manchoulas

Revenue depuis en France, et installée à Strasbourg, c’est dans ses souvenirs-là qu’elle puise la majorité de ses idées : « ce sont des anecdotes, des bestiaires de choses que j’ai vues et aimées, des scènes que j’ai redessinées », dit-elle.

Elle continue : « L’une des images les plus appréciées est un homme qui se baigne dans un bol de ramen. Pour l’anecdote : c’est Inaba Sensei, un ami et praticien de massage shiatsu qui m’a rendu un service à l’époque en soignant mon mal de dos. En rentrant en France, j’ai dessiné son portrait pour le remercier. Il se trouve qu’il a deux grandes passions dans la vie : les bains publics japonais et les ramen, c’est pour cela qu’il se baigne dedans ».

Amypiou + Amélie Manchoulas
Inaba Senseï dans son bain de ramen © Amypiou / Amélie Manchoulas

Cœur océan

Si les couleurs pop de son travail autour du Japon saisissent en premier, qu’elles ne vous empêchent pas de découvrir la finesse et la richesse de ses planches naturalistes. Elles témoignent de sa « passion pour la faune et la flore », nourrie depuis son enfance passée « entre l’océan du Pays Basque et les montagnes du Béarn ».

Car bien avant le Japon, c’est vers l’océan qu’elle se tournait : « Enfant, je passais mon temps à [l’]observer et à espérer voir apparaître des cétacés à la surface ou à plonger à la recherche de poissons et de coquillages. J’ai aussi hérité d’un herbier d’algues fait par une grande tante océanographe ».

Un intérêt qui l’a amenée « naturellement » vers l’illustration de ceux-ci, tandis que son parcours scolaire « plutôt scientifique au départ » – avec un Bac S en poche –, « a certainement développé un attrait pour l’illustration scientifique, précise et détaillée ».

Amypiou + Amélie Manchoulas
© Amypiou / Amélie Manchoulas

Pas étonnant, donc, de retrouver dans ses inspirations Ernst Haeckel, biologiste du XIXème siècle, connu pour ses planches naturalistes – qu’Amélie qualifie de « magnifiques ». Ses préférées ? « Celles des micro-organismes ou des lichens. Les formes sont organiques et presque abstraites pour certaines ».

Pour ses planches à elle, aujourd’hui bien loin du Pays Basque, elle commence par réunir « un maximum de documentation photographique », puis passe par Procreate afin d’en sortir « des croquis poussés ».

Puis c’est armée de stylos Bic qu’elle passe au propre et se met à croquer tout ce joli monde animal, végétal, qu’il soit marin ou terrestre. Un outil original qui, dit-elle, « permet de faire de belles nuances de gris en fonction de la pression. Ce que j’aime, c’est aussi qu’il ne s’efface pas ! Ainsi, l’erreur doit devenir une force dans le dessin. Par exemple, c’est le cas d’une méduse qui a de nombreuses tâches dans ses tentacules ».

Elle en vient même à en collectionner des tas, et avant de se mettre à crayonner (ou plutôt styloter), sélectionne plusieurs Bic qu’elle classe « des plus neufs au plus anciens pour faire des zones très claires ou très sombres », en « fais[ant] attention à bien nettoyer la mine au fur et à mesure du dessin ».

Mais le travail ne s’arrête pas là. D’ailleurs de son propre aveu, si « la série japonaise est plus technique à l’impression », « la série naturaliste est plus technique au niveau du dessin ».

En effet, après les avoir dessinées, Amélie scanne ses sujets, les « nettoie » puis les retouche sur Photoshop, avant de « recomposer [ses] planches sur Photoshop ». Sans compter les différents fichier à créer pour que sa création passe en risographie. Un travail d’orfèvre au rendu qui claque.

Forte impression

Parlons-en, d’ailleurs, de la risographie. D’origine japonaise, cette technique d’impression commence doucement à se faire connaître en France. Amélie, qui l’utilise depuis 2017, explique s’être tournée vers elle à la fois pour « sa trame ultra fine [qui lui] permet de restituer le détail de [ses] dessins », et parce qu’il s’agit d’ « un procédé économique et peu gourmand en ressources » et dont « les encres pures permettent d’avoir des couleurs fluo, métalliques ».

Amypiou + Amélie Manchoulas
Riso sur papier tintoretto © Amypiou / Amélie Manchoulas

Encore peu connu il y a quelques années, ce processus « très alternatif » avait « peu de prestataires [qui] proposaient d’en faire », mais Amélie note que cela s’est fortement développé et qu’il y a, en 2023, un atelier dans de nombreuses villes.

À Strasbourg, c’est auprès de Pierre Faedi, à la Coop, qu’elle se tourne parfois, selon le niveau de complexité ou des couleurs dont elle aura besoin. Ou chez Quintal à Paris, quand elle n’imprime pas elle-même dans un RisoLab à Nancy (à la galerie My Monkey), pour « jouer encore plus avec les superpositions de couleurs ».

Amypiou + Amélie Manchoulas
© Amypiou / Amélie Manchoulas

Car la clef de la riso, ce sont les couches de couleurs. « En risographie, on fait des fichiers en niveaux de gris et un par couleur. S’il y a quatre couleurs sur la risographie, il y aura quatre fichiers d’impressions et donc quatre passages dans la machine », explique-t-elle.

Un goût pour la couleur que l’on retrouve chez l’un de ses modèles, dans la profession… Fanette Mellier, une graphiste française [et diplômée de la très locale Hear Haute école des arts du Rhin] dont elle admire le travail et qui fait autant de l’édition, que du packaging, ou des identités visuelles.

Amélie précise que « les femmes dans le design graphique manquent de visibilité et elle est une des plus connues dans le domaine ». Elle salue ainsi « son travail très coloré, minimaliste, mais en même temps riche de détails » ; et souligne son talent et son audace puisqu’elle a « illustré et réalisé des livres avec jusqu’à 8 Pantones (une prouesse technique et un casse-tête absolu pour les imprimeurs) ».

Amypiou + Amélie Manchoulas
© Amypiou / Amélie Manchoulas

Quant à admirer son travail à elle, direction le Wagon Souk. Il lui consacre depuis début juin une expo – « Foisonnance » – où elle y affiche illustrations et risographie de sa série naturaliste, jusqu’au 29 juillet. La galerie L’Oiseau Rare l’exposera quant à elle, en novembre, et elle a pour projet une autre exposition autour d’illustrations faites pour la bijoutière strasbourgeoise Atelier Amabilis.

Pour le reste de ses projets, il suffit de la suivre sur ses différents réseaux sociaux. Et pour se faire plaisir, et l’accrocher dans son propre salon, direction l’Écrin, à la Krut’, où ses créations sont en résidence, à l’année.


Amypiou/ Amélie Manchoulas

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