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« C’est symbolique » : le piercing, un moyen pour les Strasbourgeois(es) de se réapproprier leur corps

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Clous imposants, strass gossiers ou épingles à nourrices en vrac : le piercing est relié à de nombreux clichés erronés, ce qui ne l’empêche pas de monter en côte ces dernières années. Aujourd’hui, il n’est plus du tout réservé à un milieu marginal, et s’il séduit autant de monde, c’est peut-être car il ne se limite pas à un caractère décoratif. Des pierceurs et pierceuses basés à Strasbourg nous racontent !

La pratique du piercing, contrairement aux apparences, est loin d’être récente : cette dernière remonte à plus de 45 000 ans, et on la retrouve dans de nombreuses sociétés primitives. Entre rituel et marqueur social, déjà à l’époque, son but n’est pas purement esthétique. C’est dans les années 70 que le piercing devient progressivement populaire, d’abord dans les milieux marginaux et notamment punks.

Loin des épingles à nourrices plantées dans les oreilles ou les gros clous autour des lèvres, le piercing séduit aujourd’hui toutes les couches de la population. Quatre pierceurs et pierceuses strasbourgeois(es) nous parlent de leur métier, qui ne restreint pas à un simple acte ornemental !

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Démarginaliser le piercing : des bijoux pour tous les goûts

En témoigne la variété des bijoux que l’on peut apercevoir au détour des différentes vitrines. Designs délicats, gammes or, plugs en matières précieuses, gros diamètres, clous multicolores ou encore anneaux ornementés : le piercing se déploie pour tous les goûts.

Kévin, qui exerce chez Contraseptik, le souligne : « notre métier se lie clairement aux milieux de la mode et du design, il y a une part artistique très importante. On ne propose que des bijoux qui nous parlent, et qui permettent une customisation à l’infini. »

C’est pourquoi Marie-Julie, qui officie sous le nom de La Poinçonneuse de chagrin chez Seconde peau, choisit avec une grande attention ses fournisseurs : France, Allemagne ou Ukraine, elle tente de maintenir une proximité géographique et surtout, travaille avec des créateurs et créatrices qui détiennent un véritable savoir-faire, pour proposer des produits variés, adaptés à différentes envies et différentes bourses.

Si le choix et l’emplacement des bijoux constituent un moyen d’expression personnelle pour la personne qui les porte, c’est parfois également un prétexte pour le pierceur ou la pierceuse, de travailler sa créativité. Chez Les Aiguilles de Luca, on se prête volontiers à l’exercice : « parfois, les gens sont indécis, et me laissent carte blanche. J’adore réfléchir, leur proposer des placements et des compositions, en accord avec leurs goûts et leur anatomie ! »

"C’est symbolique, on vient marquer un passage, une rupture, un changement…"

Sur la vitrine de Contraseptik, deux mots soulignent le nom du shop : « Holistic piercing ». C’est parce que Lili, gérante du lieu, a tenu à insister sur le caractère rituel de l’acte : « en général, on ne vient pas sur un coup de tête. C’est symbolique, on vient marquer un passage, une rupture, un changement… La modification corporelle n’est jamais anodine ! »

Le piercing peut également constituer un moyen de dépasser des complexes, s’approprier son corps, l’accepter. Marie-Julie raconte : « j’ai souvent des gens en transition qui viennent me voir. Je vois alors l’acte comme un véritable accompagnement dans leur démarche. C’est très important. »

De même qu’aider ses client(e)s à dépasser leurs insécurités quant à leur physique importe, comme en témoigne Luca : « des morphologies, j’en vois des dizaines, toutes différentes, toutes belles. On travaille avec des vrais gens, pas des mannequins de vitrines. Tout le monde est le bienvenu. »

C’est pourquoi ce métier demande du temps, de la compréhension, du dialogue : hors de question de travailler à la chaîne. On discute, on rassure : après tout, le piercing est un acte très intime. « On prend environ une heure par personne. Et finalement, l’acte va durer une seconde. Une seconde durant laquelle la personne se dépasse, marque son tournant, une seconde durant laquelle il se passe quelque chose sur quoi on ne peut pas mettre des mots… C’est magique ! » explique Lili.

S'orner le corps en toute sécurité

Avant de songer à modifier une quelconque partie de son corps avec un bijou, il faut bien se renseigner sur le salon, son hygiène générale, vérifier qu’il utilise des bijoux de qualité en titane, du matériel 100 % stérile à usage unique. Les pierceurs et pierceuses suivent la formation obligatoire « hygiène et salubrité », mais en général, ne s’arrêtent pas là pour fournir un travail de qualité.

C’est le cas de Marie-Julie : « de base, j’ai une fascination pour la médecine, l’anatomie. Ce qui fait que je m’autoforme en permanence pour acquérir des connaissances sur le corps, sur les pratiques médicales adaptées… » Car les contraintes anatomiques ont aussi leur importance, comme le rappelle Lili : « parfois, il faut savoir dire non car c’est juste impossible anatomiquement. Chacun(e) est différent(e), et cela implique de temps en temps de revoir son projet, voire de partir avec complètement autre chose ! »

Elle souligne l’importance de la veille médicale et du suivi que tout(e) professionnel(le) se doit d’exercer, loin des clichés underground. C’est d’ailleurs pour cela que de plus en plus de séminaires se tiennent à l’étranger, et depuis peu en France : ces derniers permettent d’assurer l’actualisation constante des connaissances, des techniques. Kévin le souligne bien : « un piercing, n’importe qui peut le faire. Ce qui est compliqué, c’est de le faire correctement, au bon endroit, de manière sécuritaire. »

Finalement, Marie-Julie résume le tout de la sorte : « Ce métier c’est de l’humain, de la santé et de la bienveillance !»

Piercing La Poinçonneuse de chagrin
La Poinçonneuse de chagrin © Marie Goehner-David

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