Bienvenue sur le site de Pokaa.fr

Votre navigateur est obsolète.

Merci de le mettre à jour pour voir le site correctement

Mettre à jour

Recherche

Lance une recherche dans les articles ou vidéos parmi l’ensemble des publications de Pokaa.

Publicité

Strasbourg : des enfants et leurs parents gazés à la sortie de l’école Sainte-Madeleine

22k Lectures
Publicité

Ce mardi 28 mars, lors de la 10e mobilisation strasbourgeoise contre la réforme des retraites, un cortège sauvage s’est désolidarisé de la manifestation officielle et a circulé dans le quartier de la Krutenau. En fin d’après-midi, des dizaines de manifestants se sont retrouvés bloqués par les forces de l’ordre au niveau de plusieurs rues et ont fui en direction de l’école Sainte-Madeleine. Des grenades lacrymogènes ont été tirées et les enfants et les parents sur place ont quitté les lieux dans un mouvement de panique.

À 16h30, Jeanne* était sur place pour chercher sa fille scolarisée à l’école élémentaire Sainte-Madeleine. Alors que sa fille joue tranquillement avec d’autres enfants, un groupe de jeunes manifestants déboule en courant sur la place.

J’étais sur la place où se trouve l’église. Il y a eu du gaz lacrymogène, on a dû évacuer parce que les yeux commençaient à piquer. Tout le monde s’est dirigé vers la place des Orphelins. Je n’ai pas compris pourquoi ils balançaient leur gaz alors qu’il n’y avait que des enfants. Mais en quittant je me suis rendu compte que les forces de l’ordre jouaient au chat et à la souris avec eux, donc j’ai compris après.” raconte-t-elle.

Dans la précipitation, Jeanne se souvient qu’une jeune manifestante lui a glissé une dosette de sérum physiologique pour soulager sa fille en cas de brûlure.

Publicité

Isabelle* était aussi présente pour récupérer ses deux enfants. Vers 16h45, elle voit l’ensemble des enfants qui étaient restés jouer ou prendre le goûter devant l’école, arriver dans un mouvement de panique sur la place des Orphelins : Moi, je récupère la mienne en panique qui me dit “aaaah j’ai pris des gaz ça pique !” Elle m’a dit qu’un jeune lui avait mis un tissu sur le nez et l’a ramené vers les adultes. Ma fille en a pris, mais des adultes aussi. On s’est rendu compte qu’elle en avait sur les doigts alors quand elle se touchait les yeux ça recommençait et elle a eu l’œil gonflé le lendemain. C’était pas une lacrymo par erreur, il y a dû avoir la dose.”

manifestation lacrymogène
© Mathilde Cybulski

La mère de famille s’avoue choquée qu’un tel incident ait pu arriver :J’étais assez estomaquée. Ça n’aurait jamais dû arriver, cette zone aurait dû être bloquée. Je suis pas persuadée qu’il y avait urgence à les gazer à cet endroit là immédiatement.”

Elle poursuit : “Et accessoirement, nous on ne les a pas vus. Il n’y a pas un CRS qui aurait fait le détour. Ils ne sont jamais venus voir ce qui se passait, ils n’ont pas suivi les parents et les enfants. Qu’ils ne se soient même pas rendu compte qu’il y avait des gosses, c’est quand même choquant.” À l’inverse des manifestants, qui selon Isabelle, ont bien pris la mesure de la situation et ont tout de suite réagi pour protéger les enfants.

Sophie* fait partie des parents délégués. Elle a échangé avec de nombreux parents d’élèves et confirme que tout le monde sur place a pris peur.

Elle explique que le petit groupe de manifestants n’a pas eu d’autre choix que de passer à proximité de l’école :Les CRS bloquaient l’accès à la Grande Île sur le quai des Bateliers et comme les manifestants étaient rue des Orphelins, ils se sont fait prendre en tenaille. On peut juste s’échapper par le parvis donc ils sont arrivés devant l’école.

Les parents d’élèves ont alerté la Préfecture et le Rectorat, pour que le secteur soit sécurisé ou évité lors des prochaines mobilisations.

“On a été forcés de continuer vers l'école”

Côté manifestants, l’ensemble des personnes interrogées qui faisait partie du cortège précisent avoir tout tenté pour éviter de passer au niveau de l’école et des enfants.

On était rue des Bateliers et la police était déployée dans chaque ruelle qui mène vers le quai, on était complètement reclus” se souvient Lydie. “Il y a eu un premier tir de lacrymogène, tout le groupe s’est rapatrié sur la gauche, vers le petit parking et l’église Sainte-Madeleine. Là déjà, un petit groupe d’enfants était présent. Les Antifa qui étaient en tête de cortège leur ont conseillé de prendre leurs affaires parce que ça allait piquer. On s‘est dit qu’on allait repartir vers les quais en prenant une nouvelle petite ruelle, mais ils ont de nouveau gazé, donc on n’a pas eu le choix.”

En aucun cas il y a eu cette volonté de passer au niveau de l’école assure Lucie, une autre manifestante. “On a été forcés de continuer vers l’école. On a essayé de maintenir le calme, de ne pas courir. Et à ce moment là juste devant moi, il y a une lacrymo balancée et deux mètres plus loin, il y a un enfant. Des parents attendent à vélo leur enfant, il y a des enfants sur les côtés, sur les bancs ou autre. Il y avait une mère et son enfant vraiment juste à côté du palet. On voit ça et on ne comprend vraiment pas.”

Martina* se rappelle que certains manifestants ont tenté de prévenir les forces de l’ordre de la dangerosité de la situation : Nous sommes plusieurs à leur avoir crié qu’il y avait des enfants qui sortaient de l’école, beaucoup ont tenté de se rapprocher d’eux pour être sûrs qu’ils entendent. Cependant ils n’en ont rien eu à faire et ont tiré malgré tout. Ils en ont tiré plusieurs, la place était couverte de gaz. Toutes les personnes présentes sur la place pleuraient et toussaient, moi y compris.”

Elle indique que certains membres du cortège sont parvenus à faire rentrer quelques élèves dans l’école pour les protéger et sont restés pour distribuer du sérum physiologique à tout le monde.

J’ai vu trois jeunes collégiennes qui faisaient une crise d’angoisse et qui étaient en train de pleurer raconte Chera. “Elles ont vraiment eu une lacrymo à leurs pieds et ne comprenaient pas pourquoi elles n’arrivaient pas à respirer. Les parents étaient affolés et couraient partout. Il y a aussi des profs qui ne savaient pas comment réagir, des enfants paniqués ont perdu leur parent, c’était un enfer.”

Lydie a guidé un ou deux enfants vers la sortie de la place : La plupart des manifestants donnaient des conseils en expliquant qu’il faut respirer par la bouche, ne surtout pas se toucher les yeux et fuir.

église sainte madeleine
© Hugo Favre - Napoli / Pokaa

La préfecture du Bas-Rhin quant à elle, confirme que les forces de l’ordre étaient sur place, pour mettre fin à la manifestation sauvage d’un groupe de 150 personnes. Le service de communication précise : “Afin de faire cesser les dégradations et d’éviter des exactions plus violentes, des sommations ont été effectuées pour leur demander de se disperser dans le calme. En réponse, le groupe de casseurs a lancé des projectiles sur les forces de l’ordre qui ont dû répliquer avec l’usage strictement nécessaire de moyens lacrymogènes au niveau de la rue des Bateliers.

Le service ajoute aussi que la brigade présente sur place n’a pas été informée d’une gêne quelconque suite à ces événements : “Aucune personne ne s’est signalée aux forces de l’ordre comme ayant été incommodée à l’issue de cet épisode, de même qu’aux services de secours qui disposaient d’un officier de liaison en salle de commandement.

Ça pourrait vous intéresser

+ d'articles "Société"

À la une

Strasbourg : des enfants et leurs parents gazés à la sortie de l’école Sainte-Madeleine

Commentaires (3)

  1. C’est faux par rapports qu force de l’ordre plusieur commerçants sont sortie pour leur dire qu’il ya a une ecole et aucun jet de projectiles n’ai été effectuée la ou ils on lancée les lacrimo j’étais devant les force de l’ordre

    • D’accord avec vous Pipo!! Si c’était le cas tout les médias TV se serait emparée de l’affaire c’est dégueulasse de profiter des enfants pour faire le buzz sur les réseaux sociaux sinon les casseurs n’ont rien à faire dans les manifs surtout que la plupart ne travaillent pas !! 🙋

  2. Je vous demande de retirer immédiatement la photo de mon fils de votre article. Cette photo est hors contexte elle a été prise pour un article sur l’autisme. Sans supression de cette photo je serai dans l’obligation de porter plainte.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Répondre

En réponse à :

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Illustrations prolonger la lecture

Prolongez votre lecture autour de ce sujet

Tous les articles “Société”
Contactez-nous

Contactez-nous

C’est par ici !