Jeudi 9 février 2023, le bâtiment principal de la Maison Mimir a brûlé. Le jour même, une pelleteuse détruisait les ruines de la maison à colombage, jugée trop instable pour être rénovée. Mais certaines parties sont encore debout, permettant à l’association de commencer à penser à la suite.
Depuis dix jours, les Mimiriens et Mimiriennes s’affairent. Rendez-vous à la mairie, constat d’assurance, plainte déposée au commissariat, contact d’un avocat, attente des résultats de l’enquête en cours… Pour rappel, l’hypothèse de l’accident semblait peu probable et une plainte a été déposée pour déterminer l’origine de l’incendie. Pour l’instant, l’enquête n’a encore rien déterminé.
Depuis le 17 février, l’espace est nettoyé, et les bâtiments de la bagagerie et de la salle de concert ont été déclarés “réparables” selon l’assurance. Une bâche recouvre le toit et des plaques ferment les portes pour que personne ne puisse y entrer.
Maintenir la bagagerie au centre ville
Pour le moment, la bagagerie, qui permet aux personnes sans-abris d’y laisser leurs sacs, a été déplacée à Koenigshoffen, à la T’rêve. Mais certains utilisateurs continuent de déposer leurs affaires au 18 rue Prechter.
Omar est responsable de cet espace et pour lui, impossible de le déplacer de façon permanente si loin : “Les personnes viennent récupérer leurs valises pour faire des lessives, mais ils ne peuvent pas se rendre jusqu’à Koenigshoffen”, explique-t-il en même temps qu’il vérifie sur son registre le nombre de sacs restant. “C’est essentiel de garder un tel lieu en plein centre ville, déjà 15 personnes m’ont contacté depuis l’incendie”“
Si des bâtiments restent, Mimir reste avec eux
D’autant plus que la présence d’une bagagerie conditionne également l’occupation des locaux par l’association, dans le bail passé avec la mairie, propriétaire des bâtiments. En effet, titulaires d’un bail emphytéotique des bâtiments pendant encore 10 ans, la conservation de la bagagerie et de la salle de concert leur permet d’être certains de pouvoir conserver le lieu jusqu’à la fin de leur contrat : “Si les murs tombent, le bail tombe“.
La semaine dernière, pendant deux jours, les bénévoles se sont donc relayés sur place : ils craignaient que les bâtiments restés debout soient eux aussi détruits par la pelleteuse. Cette dernière est finalement repartie après avoir déblayé les gravats jusqu’aux porches des annexes du bâtiment. Les bénévoles ont eu la promesse de la mairie que le reste ne serait pas détruit.
Mais pour eux, l’incompréhension est encore grande. Ils montrent un espace désormais vide où poussaient des plantes elles aussi emportées par la pelleteuse. Ils se demandent pourquoi les bancs qui ornaient la cour ont eux aussi été emportés.
Une yourte, des gradins et milles idées
Pour la suite, Omar et ses compères ont beaucoup d’idées : “On pourrait mettre une grande yourte”, suppose-t-il. Et dans la salle de concert, continuer d’accueillir les associations qui venaient déjà dans la maison, afin d’organiser des évènements.
“On a récupéré les lettres de l’enseigne”, se félicite une bénévole, qui réfléchit déjà à où les accrocher. Dans la désormais grande cour, il serait aussi possible de mettre des gradins ou un algeco, supposent certains. Désormais il leur faut effectuer certaines réparations et trouver une solution pour les toilettes, qui n’existent plus. Mais là encore, aucun problème selon les bénévoles : “On peut mettre des toilettes sèches, il faudra juste bien s’organiser“.
Pour les aider à reconstruire et penser la suite de l’association et de ses actions, les bénévoles ont continué la cagnotte qui leur servait à financer une partie des travaux et invitent celles et ceux qui le veulent à les soutenir.