Alors que le Racing Club de Strasbourg connaît une saison compliquée sur le plan sportif, côté coulisses, c’est également tourmenté. Et pour cause : alors qu’ils auraient dû débuter en mai prochain, à la fin de la saison, les travaux de rénovation de la Meinau sont reportés d’au moins un an.
C’était l’un des gros chantiers sportifs de cette année 2023. Les travaux du stade de la Meinau, présentés à la presse au début de l’année 2021, auraient dû rentrer dans leur phase opérationnelle dès la fin de la saison sifflée.
Concrètement, pour arriver vers un nouveau stade de 32 000 places tout beau, les travaux se concentreront sur la tribune Sud. Désormais sur 5 étages, celle-ci fonctionnera en effet autour d’un atrium central, avec une façade orientée vers l’est de la tribune, ouvrant sur le Rhin Tortu et le nouveau centre d’entraînement du Racing.
Des travaux repoussées d'au moins un an
Ça, c’était la théorie. Et celle-ci diffère quelque peu de la réalité. En effet, France Bleu Alsace lançait un pavé dans la mare tard le mercredi 8 janvier, en annonçant le report des travaux d’au moins un an, avec une fin annoncée en 2026 voire plus tard. Le responsable ? L’augmentation des coûts.
Le budget initialement prévu, à hauteur de 100 millions d’euros, serait donc dépassé. Pour rappel, la répartition du financement s’établit comme suit :
- 50 millions de l’Eurométropole de Strasbourg
- 25 millions du Grand Est
- 12,5 millions de la Ville de Strasbourg
- 12,5 millions apportés de la CEA
Pour le Racing, les financements concernaient surtout la rénovation de son centre d’entraînement et son centre de formation, la Mutest Académie. Ils se chiffraient à l’époque autour des 30 millions d’euros.
Sauf que, toujours selon France Bleu Alsace, le budget aurait déjà augmenté de 13 % fin 2021. Avec la guerre en Ukraine qui dure depuis le 24 février 2022, les coûts des matières premières ont explosé, creusant encore plus le budget du stade, avec France Bleu évoquant un chiffre de 140 millions. Et comme l’argent manque, forcément, les travaux se retrouvent repoussés, le temps de trouver comment financer le surcoût.
Jusqu’ici, rien d’anormal. Le phénomène de l’explosion des matières premières se trouve au centre de toutes les discussions budgétaires de la Ville comme de l’Eurométropole, tout comme celui de la crise des énergies. Rien de plus logique à ce que cela coûte plus cher et que l’on doive attendre un peu plus.
Un démenti des services de la Ville
En revanche, il n’est pas peu dire que les services de la Ville ont très peu goûté à la parution de tels chiffres dans les colonnes de France Bleu Alsace. Lors de la conférence de presse sur la réouverture du musée, cela pestait en interne pour savoir pourquoi et comment l’information avait fuité. Syamak Agha Babaei s’est même retrouvé à répondre à BFM Alsace à la fin de la conférence de presse, alors que le rapport entre la Meinau et les musées peut sembler de prime abord plus que ténu.
Enfin, alors que l’on souhaitait interroger Vincent Debes, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg, et cité dans l’article de France Bleu Alsace, sur le sujet, nous avons reçu pour toute réponse un communiqué de presse. Celui-ci qualifie de “pure spéculation” les chiffres parus dans la presse, “puisque les offres définitives des entreprises sont toujours en cours d’élaboration par elles”.
Le communiqué continue son explication : “Après réception, les différentes offres seront analysées comme dans tous les processus de commande publique. Ce n’est qu’à l’issue de cette analyse que le montant final des travaux sera défini“. Néanmoins, l’Eurométropole concède tout de même que “le montant final ne sera sans doute pas le même”.
Enfin, même son de cloche concernant le calendrier des travaux du côté de la métropole. Si France Bleu annonce qu’ils seront retardés d’un an minimum, l’Eurométropole explique que “tant que les offres définitives ne sont pas acceptées, il n’est pas possible de connaître un planning définitif”. En gros, attendons les annonces qui devraient commencer à arriver à partir du 14 février.
Le stade de la Meinau rénové ne devrait pas voir le jour avant 2026 ou 2027. La conséquence logique de travaux qui prennent du retard un peu partout, à cause de la crise des énergies et de l’explosion des matières premières. Une information pour le moment démentie par les services de la Ville, qui souhaitent rester maîtres du calendrier des annonces politiques. Une chose est sûre : la saison du Racing, sur tous les fronts, n’est pas de tout repos.
