Bon plan culture du jour : assister à un spectacle de l’Opéra national du Rhin à… 6€ ! Tu n’y crois pas ? Et si on te disait qu’en tant qu’étudiant(e), c’est même valable toute l’année avec le dispositif Carte culture ?! Que cela soit pour La Voix Humaine, sa nouvelle création (dès le 18 février), ou les autres dates de la saison : pour dégoter ta place, il suffit de dégainer ton pass campus ! …On t’en dit plus.

Dans une perspective d’ouvrir ses spectacles et sa prestigieuse institution au plus grand nombre, l’Opéra national du Rhin permet aux étudiants et étudiantes de l’Université de Strasbourg et l’Université de Haute-Alsace de bénéficier de tarifs avantageux. Pour 6€, c’est toute la programmation de la saison qui s’ouvre à toi.

L’astuce ? Se présenter directement à la billetterie de l’Opéra du lundi au vendredi de 12h30 à 18h30 ou 1h avant le spectacle, en te munissant de ton Pass Campus (carte étudiante de l’Université de Strasbourg ou de l’Université de Haute-Alsace) et ce grâce au partenariat entre la Carte culture et l’Opéra National du Rhin.

opéra culture — © Coraline Lafon / Pokaa

Prochain spectacle : La Voix humaine, une femme sur le fil

À l’affiche prochainement : La Voix humaine, une tragédie lyrique en un acte de Francis Poulenc, sur un texte de Jean Cocteau (écrit en 1928) et mis en scène par Katie Mitchell.

Sur scène, pour interpréter le monologue : la « flamboyante » soprano Patricia Petibon qui y joue une femme abandonnée par son amant qui tente, au moyen d’une longue conversation téléphonique, de s’accrocher à ce qu’il reste de leur relation. Et dans la fosse, la cheffe Ariane Matiakh qui dirigera pour la première fois l’Orchestre philharmonique de Strasbourg.

Répétitions La Voix humaine, d — Document remis / OnR - Opéra national du Rhin

Créé le 6 février 1959 Salle Favart à Paris, ce drame avant-gardiste pour l’époque fête aujourd’hui ses 64 ans. Pourtant l’œuvre n’en perd pas sa modernité, son universalité.

On y voit toute la détresse d’une femme qui souffre sa récente séparation en s’accrochant aux bribes d’une conversation difficile avec son ancien amant. La ligne téléphonique est décrite comme « capricieuse », et son besoin d’affection est palpable : « Allô ! C’est toi ?… On avait coupé… Non, non, j’attendais. On sonnait, je décrochais et il n’y avait personne… Sans doute… Bien sûr… Tu as sommeil ?… Tu es bon d’avoir téléphoné… ».

Une réinterprétation moderne

Pour cette réinterprétation, le spectacle se prolongera avec une pièce symphonique contemporaine, Aeriality. Une pièce orchestrale mêlant la partition originelle de Poulenc à celle d’Anna Thorvaldsdottir (créée le 24 novembre 2011 à Reykjavik) compositrice islandaise acclamée par la critique. Un spectacle entre théâtre et cinéma puisqu’un film (de Grant Gee) racontera la suite de l’histoire de notre tragique héroïne.

L’autre originalité de la pièce ? Son propos. Sa metteuse en scène, Katie Mitchell déclare à ce propos « [qu’]il s’agit d’un tour de force d’interprétation et de chant pour une soprano [et] d’autre part – selon les normes de la politique moderne en matière de genre – il s’agit d’une expérience troublante où une femme avec une misogynie intériorisée se rabaisse et s’humilie pour un homme sans cœur qui ne vaut manifestement pas qu’elle lui consacre son temps ».

Elle complète en expliquant que « la soirée entière présentera l’histoire cohérente d’une femme seule et de son parcours de victime du patriarcat à agent de son propre destin », où on la verra se libérer.

Après la réécriture féministe du ballet Giselle (que l’on te présentait il y a peu), l’Opéra national du Rhin, nous prouve encore une fois qu’il compte bien dépoussiérer son image. Il ne te reste plus qu’à en pousser les portes et pour 6€ seulement, l’Opéra, ça ne se refuse pas !