Jérôme, alsacien fier de sa région, a fondé T’heim il y a moins de deux ans. Cette marque propose des tee-shirts au design sobre, agrémentés de discrets symboles alsaciens mais surtout fabriqués dans la région, pour limiter leur impact sur la planète. Rencontre avec l’entrepreneur qui veut changer la mode.
Au deuxième étage des Galeries Lafayette, sur le présentoir en bois brut, les tee-shirts au style épuré sont empilés dans un alignement parfait. Au milieu des étals de prêt-à-porter de marques internationales, les quelques vêtements brodés d’un bretzel, d’une cigogne ou encore d’une knack attisent la curiosité des passants, nombreux en cette période. Seule une petite affiche en taille A4, dévoile à ces derniers le nom de cette marque pas comme les autres : “T’heim”.
“T’heim”, “à la maison” en alsacien, est une marque de vêtements régionale. En effet, les habits ne sont pas seulement imaginés ici, mais aussi fabriqués ici, en France et majoritairement en Alsace.
“T’heim”, c’est avant tout le projet de Jérôme, un alsacien fier de sa région qui, après avoir travaillé pendant dix années dans le marketing pour une marque de vêtements, a eu une envie de changer de vie, mais aussi de changer l’industrie de la mode.
Une dimension sociale et solidaire
“J’ai eu cette idée quelques jours avant le confinement, se souvient Jérôme. J’avais envie de créer quelque chose en adéquation avec mes valeurs. Le confinement aidant, T’heim est né. J’avais l’envie de créer une marque avec du sens, un aspect local fier et assumé, en faisant le plus attention possible à l’impact que l’on pourrait avoir. Aujourd’hui, ce n’est plus une option”.
L’Alsacien commence alors à imaginer une collection de tee-shirts, au design simple et pour signature un petite broderie en haut à gauche : “L’idée était de repenser et moderniser des symboles de notre pop culture locale et de les broder de façon minimaliste, comme un clin d’œil, une carte postale.”
Il fait ensuite appel à une illustratrice installée à Rosheim, Laure Saigne, pour les dessiner. Ces petites illustrations séduisent alsaciens et visiteurs. “La bretzel c’est un incontournable, avec la cigogne ce sont ceux qui plaisent le plus. Les visiteurs aiment bien, c’est local et ça fait un souvenir qui change un peu de ce qu’on voit dans d’autres boutiques”, constate Jérôme
Une fois imaginés, les tee-shirts sont fabriqués à Strasbourg même, dans un atelier de la Meinau. “Je travaille main dans la main avec un atelier de confection d’insertion. Ce qui est chouette, c’est que le projet a aussi une dimension sociale et solidaire, ce qui est très important pour moi”, relate le fondateur de la marque.
“Je me suis installé là-bas, les tee-shirts sont fabriqués en bas et mon bureau est sur la mezzanine”. L’objectif : que les tee-shirts parcourent le moins de kilomètres possible pour leur confection. Les broderies sont quant à elles réalisées dans un atelier à Reichstett.
Des chaussettes et des bonnets made in France
En plus des tee-shirts, T’heim propose différents accessoires, qui, lorsqu’ils ne sont pas fabriqués en Alsace, le sont au moins dans l’Hexagone. Les espadrilles au Pays Basque, les bonnets dans le Berry et désormais toute une collection de chaussettes créées en collaboration avec Labonal à Dambach-la-Ville.
La collection de tee-shirts grandit elle aussi, avec de nouveaux motifs à venir mais aussi des versions manches longues et des modèles pour femmes et pour enfants. Les nouveautés ne dépendent en revanche pas de la saisonnalité et du calendrier de l’industrie de la fast-fashion. “L’idée est de faire quelque chose d’assez intemporel”, détaille le fondateur.
Tous les produits sont à retrouver directement sur le site theim.fr mais aussi dans différents points de vente, tels qu’actuellement aux Galeries Lafayette. Il faut compter 59 € pour un tee-shirt adulte, 34,90 € pour une version enfant. “Fabriquer en France, cela signifie que les gens sont payés au moins au SMIC, qu’ils ont des prestations sociales, ce qui explique les prix et qu’on ne retrouve pas sur un produit asiatique”, commente Jérôme.
Les produits alsaciens semblent, pour l’instant, trouver leur public. Jérôme espère alors que ces changements de mode de consommation germant ici et là ne s’essouffleront pas. “J’espère que ce n’est pas un effet de mode. Il ne faudrait pas que tout le boulot fait pendant des années pour sensibiliser les gens à consommer de façon plus éthique s’estompe et que l’on fasse marche arrière”, conclut Jérôme.
T’heim a une tres belle qualite de coton bio, design intemporel. J’adore Merci Jérôme 🙏😘😉