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“Trois nuits par semaine” : un film d’amour sur le milieu drag tourné à Strasbourg

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Attention coup de cœur. Tourné en partie à Strasbourg et soutenu par la région Grand Est et l’Eurométropole de Strasbourg, le film Trois nuits par semaine de Florent Gouëlou sort dès demain en salle (le 9 novembre). D’une beauté folle, il nous parle d’amour(s), mais surtout de ces rencontres qui changent une vie. Une plongée dans un univers peuplé de strass, de paillettes et de playback : celui des drag queens et du monde de la nuit, le tout sur une BO réussie…

À cette occasion, nous sommes allés à la rencontre de son réalisateur, Florent Gouëlou et l’un de ses acteurs principaux, Romain Eck qui nous apparaît en civil et sous les traits de son personnage de queen, Cookie Kunty.

 

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Trois nuits par semaine
© Pyramide

Tourné dans les rayons de magasins strasbourgeois, dans l’obscurité d’un de nos clubs, ou encore dans des cours d’immeubles et appartements de nos voisins, les plus fins limiers reconnaîtront peut-être quelques lieux du film… Si notre ville apparaît discrètement tout au long de Trois nuits par semaine, l’équipe s’est bien installée une vingtaine de jours à Strasbourg pour filmer dans nos quartiers.

On y croise même des figurants de chez nous. Soutenu par la région Grand Est et l’Eurométropole de Strasbourg, le nouveau film de Florent Gouëlou n’est pas qu’un focus un peu chauvin : c’est aussi un réel coup de cœur ciné.

Le pitch

Trois nuits par semaine, c’est à la fois l’histoire de Baptiste, 29 ans (interprété par Pablo Pauly) et celle d’une métamorphose. En couple avec Samia (Hafsia Herzi), il rencontre par hasard Cookie Kunty, flamboyante jeune drag queen des nuits parisiennes. Photographe sans inspiration, le jeune homme trouve dans le milieu drag son nouveau sujet. Baptiste, jusque-là personnage « empêché », « pas connecté à son désir » (comme le décrit son réalisateur) s’ouvre peu à peu, et sous nos yeux. Au travers de son objectif, il fait la rencontre d’un milieu, et du garçon qui se cache derrière la queen : Quentin (Romain Eck).

Mais en fond, il s’agit aussi de l’histoire de Florent Gouëlou qui est « devenu réalisateur en filmant des queens ». Alors qu’il était d’abord acteur, c’est devenu « un point central dans [sa] filmographie », jusqu’à lui-même se mettre au drag et créer son personnage.

Trois nuits par semaine
© Pyramide

Un film, une rencontre

Le point central de son dernier film ? « Ce qu’une rencontre peut changer dans une vie », résume-t-il. La sienne date de 2016, lorsque lui-même découvre Cookie Kunty sur scène. Elle y fait ses premiers pas d’hôtesse lors d’une soirée drag organisée par Jeudi Barré. Lui, alors à la FEMIS, trouve le thème de son film de fin d’études, à une époque où les artistes de drag qui performaient sur la scène parisienne étaient encore rares.

Il réalise alors Un homme mon fils. S’en suivront peu après deux autres courts-métrages aux côtés de Cookie : Beauty Boys et Premier amour. Faisant ainsi de Cookie (alias Romain Eck), « une actrice et un acteur récurrents » de ses productions.

Trois nuits par semaine
Cookie Kunty (Romain Eck) et Baptiste (Pablo Pauly) © Pyramide

Après l’avoir imaginée en marraine-fée qui initie deux jeunes hommes au drag (dans Beauty Boys), l’envie lui vient alors peu à peu « d’inventer la vie du garçon derrière la queen ». Ainsi naît l’idée de Trois nuits par semaine. Si l’on retrouve un peu de Cookie Kunty dans le personnage du film, cela reste toutefois une fiction. Le duo parle « d’un personnage-œuvre » que l’on découvre toujours un peu plus, de film en film. Avec humour, Florent glisse que Romain l’a « créé » et que lui, l’a « empruntée ».

De l'amour et de l'inclusivité

Réalisé et incarné par des membres de la communauté LGBTQI+, le film ne pouvait être difficilement plus inclusif. On y croise des actrices et acteurs castés dans le milieu, des performeurs qui le sont vraiment, et du drag décliné sous toutes ses formes : drag queens, drag kings, interprétés par des hommes, des femmes, et des personnes non-binaires. Une diversité à l’image des comédiens et comédiennes avec qui Florent tourne régulièrement (dans l’esprit de troupe).

Et puis, en trame de fond, on y parle de Sida, de précarité, d’homo/transphobie… « De tous les sujets qui concernent la communauté LGBT mais sans rentrer dans le dramatique, le mélodrame, [pour] se concentrer sur l’histoire d’amour et la découverte de cet univers-là », explique Romain Eck.

Un équilibre réussi entre le « feel-good movie » et la réalité sociale, auquel tenait son réalisateur. Sans magnifier le milieu des nuits parisiennes, « montrer la vraie vie derrière le spectacle ». Au-delà des paillettes, l’investissement associatif, et les difficultés du métier.

Trois nuits par semaine
© Pyramide

Mais il s’agit d’abord d’amour. Celui-ci prend une belle place dans le film, et sous toutes ses formes : l’amitié, la famille choisie (à l’instar des Houses du milieu drag), le couple, les rencontres amoureuses…

Florent Gaëgou parle d’un film sur l’adoption, l’hospitalité, en partant d’un autre point de vue : « Je suis allé à contrepoint des films classiques où ce serait le personnage normé [Baptiste], l’hétérosexuel, qui accepterait la différence. Finalement, ce sont les queens qui l’accueillent dans leur univers ».

D'une beauté folle

« Il fallait que ce soit réaliste mais jamais cru », explique Florent. Le film joue sur les contrastes de situations, sans appuyer sur les différences d’esthétiques. On passe d’une scène de dépistage à un show drag tout en douceur. Le réalisateur se réjouit que le chef op’ ait amené « une forme de grâce dans le quotidien ».

Nombreux sont les plans qui nous plongent même dans des tableaux. On y voit presque un Delacroix, au détour d’une scène. On doit cette photographie géniale à Vadim Alsayed, avec qui le réalisateur s’est une nouvelle fois associé. Un rendu à l’image d’une beauté folle, sans fioriture, mais tout en majesté.

Trois nuits par semaine
© Pyramide

Quant aux magnifiques photographies prises par le personnage de Baptiste, aux faux-airs de Nan Goldin, derrière l’objectif se cache en réalité Calypso Baquey, photographe et également actrice dans le film (sous les traits de Cassandre, la sœur du personnage principal). Les amateurs du genre y verront d’autres hommages… Comme celui à Priscilla, folle du désert (Stephan Elliott, 1994), et même… Titanic (James Cameron, 1997).

Mais on ne vous en dit pas plus : pour le reste, il faudra filer le découvrir au ciné. Dès demain à voir un soir… Ou même revoir Trois nuits par semaine.

Article soutenu mais non relu par la Ville et l'Eurometropole de Strasbourg

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