Il capture à la volée les sourires de ses proches, des silhouettes furtives, des personnes âgées et des bribes de vie. Florian Poupin, alias Flopin, jeune photographe strasbourgeois de 24 ans est un talent à suivre de près. Un coup de cœur comme on n’en a peu.
S’il pique aussi des peaux à l’occasion, se dirige vers la réalisation et sort d’une licence d’Arts du Spectacle option cinoche, dans ses moments libres, Flopin touche aussi à la photo sur pelloche. Une passion qu’il a depuis longtemps, mais dont il devient mordu lorsqu’il récupère le vieil argentique de son père il y a cinq ans. Ce dernier, passionné de photo (et même inscrit à un club photo) lui a appris les techniques (comme faire ses expositions), et l’appareil qui lui lègue fonctionne bien. Flopin qui s’intéresse alors au ciné, apprend au travers de l’objectif à mieux cadrer. Un vrai complément à sa pratique cinématographique.
L’argentique, avec la contrainte de la pellicule, l’oblige alors à prendre « LA bonne photo tout de suite ». Il souligne son caractère unique et le rendu de l’image « très vintage » donné à ses photos. « Très nul en retouches [numériques] », l’argentique lui est donc apparu comme la solution toute trouvée pour sa pratique photographique. Flopin avoue aussi tirer plaisir à redécouvrir des photos oubliées, au moment de leur développement. S’il ne le fait pas encore lui-même (par manque de place chez lui), il fait confiance à Photoboutique sur Strasbourg et explique vouloir s’y mettre un jour lui aussi.
Des instants volés
Ce que l’on remarque directement sur son compte Instagram, c’est la spontanéité de son approche photographique. Des instants de vie et de ville. On y croise des visages, des gens de dos, des moments de quotidien et des souvenirs de vacances. Un doux mélange de fraîcheur et de nostalgie. C’est comme plonger dans l’album photo de papy-mamie, à travers l’œil expert d’un photographe de rue. Flopin ne s’en cache pas : ses aînés l’inspirent. Il cite ainsi Vivian Maier et Henri Cartier-Bresson. Et sur Strasbourg, il parle de Flore Wodey et Vincent Soliveau.
Quant à ses sujets, il s’agit tout à la fois de « ses amis en soirée » et de « capturer des moments de vie avec eux », mais aussi de notre ville. Il essaie d’embarquer au maximum son argentique avec lui : « J’adore me balader dans Strasbourg, avec ma musique, observer les gens. Quand on l’emmène pas [l’appareil] on regrette, et parfois l’inverse ».
Ce qui attire son regard ? « Les petits vieux entre guillemets : les personnes âgées ont du charme », mais encore « les situations originales, un vêtement ou un détail qui attire l’œil. […] Les petits objets banals du quotidien comme une cabine téléphonique ou une poubelle ». Furtif et discret, il prend généralement les badauds de dos qui, souvent, ne se savent pas sujets de sa photo. Peut-être vous y découvrirez-vous, d’ailleurs, au détour de son feed Instagram.
Instagram : sortir des algorithmes
Instagram, d’ailleurs… Vaste sujet. Flopin avoue avoir « du mal » avec, même s’il reconnaît que c’est une belle vitrine. Il explique aimer partager sur son fil et présenter ses prises en triptyques, et « faire un beau feed ». Cependant, il garde une certaine spontanéité, hors des dynamiques de pubs, de hashtags et autres algorithmes – qui, il le sait, l’aideraient à se faire davantage connaître –, en y postant des stories de son quotidien, puisqu’il s’agit avant tout de son compte perso.
Pour sortir du virtuel, Flopin aimerait toutefois faire une expo ou un livre, cette année. Il glisse travailler sur un projet avec une amie, mêlant les poèmes de cette dernière et ses photos. Autre projet d’envergure : un court-métrage monté avec Les Zinzolins (« un collectif d’ami.es plein d’idées audiovisuelles »), et tourné à Strasbourg qui devrait paraître à la rentrée. Il faudra rester connecté pour connaître la suite. Affaire (et talent) à suivre, donc.
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Très belles photos photo