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S’évader sans voiture autour de Strasbourg : une journée féerique dans la vallée des éclusiers

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J’écris l’ébauche de cet article attablé à la table d’une ancienne écluse transformée en crêperie, nichée dans une vallée verdoyante habitée par des artistes. La bière est fraîche, le soleil encore chaud et le rire éclatant de Valérie, la patronne des lieux, accentue l’ambiance un peu féerique de ce moment. « Où donc se trouve cet endroit hors du temps ? », allez-vous me demander. Pas si vite, les curieux. Pour arriver jusqu’ici, il va falloir le mériter un peu. Parce que, vous allez le voir, on ne se retrouve jamais ici complètement par hasard. Mais pas d’inquiétude : depuis Strasbourg, on y accède très facilement, et ce, sans même avoir à utiliser de voiture. Laissez-moi vous emmener du côté de Lutzelbourg, dans le pays de Phalsbourg, pour une journée magique et insolite dans la vallée des éclusiers.



Notre voyage commence à la gare de Strasbourg. Pour 10 euros, il est possible de choper un aller-retour vers Lutzelbourg, pour un trajet d’environ 30 minutes. Simple, rapide, économique et écologique : on adore. Après avoir vu défiler les paysages de Brumath, d’Hochfelden ou encore de Saverne, on arrive soudainement à notre destination, une petite commune d’environ 600 habitants, entourée par le massif vosgien. Le dépaysement (et le coup de foudre) est immédiat : avec le château qui surplombe le village, le canal qui scintille au soleil et les collines verdoyantes qui encercle le tout, on a l’impression de débarquer dans un village de contes de fées.


L’ambiance paisible qui se dégage de ce petit bout de Moselle donne envie de laisser derrière soi le rythme effréné du quotidien et de se laisser porter. Ça tombe bien puisque l’objectif de cette escapade est de tout faire au rythme des mobilités douces, sans aucun usage de la voiture.Et justement, à quelques minutes à pied de la gare, se trouve la maison de Jérôme. Cet amoureux de VTT propose un atelier itinérant de réparation et d’entretien de vélos, mais également des vélos électriques en location. Le temps d’un petit tuto explicatif, et nous voilà parti pour une journée d’exploration entre écluses, ateliers d’artistes et moments hors du temps.


Première étape : découvrir le château de Lutzelbourg

Depuis le centre-ville, il faut environ 15 minutes en vélo (et des bons mollets si on ne prend pas l’option vélo électrique), pour accéder au château de Lutzelbourg. C’est seulement le premier arrêt de la journée et déjà le charme opère : construit sur un promontoire rocheux à presque 300 mètres d’altitude, le château et ses belles pierres en grès des Vosges offrent un panorama digne d’un dessin animé. D’en haut, on voit le canal se faufiler entre les maisons et les écluses tel un serpent argenté, mais aussi le village, qui semble coupé du reste du monde. Les ruines, accessibles gratuitement et en autonomie, s’étalent sur 5 600 mètres carrés. Elles permettent aux voyageurs et voyageuses de se reposer ou de pique-niquer sur les hauteurs, après une des nombreuses randonnées, à pied ou en VTT, proposer dans le secteur. Mais ça, on vous en parlera plus en détails une prochaine fois.



Deuxième étape : rencontrer des artistes passionné(e)s dans une ancienne usine d’agrafes

Depuis le château, il faut une dizaine de minutes (toujours à vélo) pour se rendre au Pôle Konzett, une ancienne usine d’agrafes transformée en repère d’artistes ! Depuis 2020, une vingtaine de créateurs/rices, d’artisans/nes et d’entrepreneurs/neuses ont investi ce bâtiment industriel gigantesque, offrant ainsi une deuxième vie à ce lieu qui a marqué l’histoire de nombreux habitants et habitantes du coin. Situé au bord de l’eau et modulable à souhait, le Pôle Konzett permet à chaque locataire de s’approprier son espace pour y injecter un peu de sa personnalité.

De son côté, Leatitia, une artiste sensible aux enjeux environnementaux, y a installé son atelier-boutique : la Casa Natur’L. Elle y confectionne divers articles textiles comme des lingettes démaquillantes réutilisables, des sacs de plage ou encore des éponges de douche, dans une démarche zéro déchet. Depuis peu, elle propose aussi des bougies végétales et des cosmétiques bio.


L’atelier que Léa Munsch s’est confectionnée semble être à l’image de sa personnalité : joyeux et décalé. Au-delà des matières que la sculpteuse s’amuse à travailler (la pierre en particulier mais pas seulement) son travail a une vraie dimension poétique et philosophique. On sent que ce qui l’anime, c’est d’expérimenter et de laisser ensuite les objets qu’elle fabrique vivre par eux-mêmes à travers l’interprétation que les gens vont en faire. Une sorte d’art primitif, un peu abstrait, mais qui séduit par son authenticité.


Maya, une autre résidente du lieu, se définit comme verrier et non pas comme verrière, « parce que sinon ça donne l’impression que je suis une vitre » plaisante-t-elle. Son truc à elle, c’est de réutiliser des bouteilles de vin et de bière d’Alsace (et uniquement celles de la région !) pour les transformer ensuite en verres, en vases, en pichets et même prochainement en luminaires. On ne va pas vous mentir, c’est un petit coup de coeur : le rendu est à la fois très joli et très original et le côté chauvin ne gâche rien. Pour les curieux et les curieuses, vous pouvez découvrir l’atelier S’glàs par ici, et même retrouver directement les créations de Maya à Strasbourg, dans les boutiques Good Vibes et Curieux.


Parmi les locataires du Pôle Konzett, se trouve également l’Atelier des curieux. Dans cette caverne d’Ali Baba remplie de meubles anciens, de globes et de bibelots en tout genre, un binôme de passionnés s’est donné pour mission d’offrir une seconde vie aux objets destinés à la casse. La boutique est accessible tous les dimanches de 10h à 12h et si vous voulez en savoir plus, on vous invite à lire notre article dédié !



Troisième étape : se sentir en vacances dans le centre-ville de Lutzelbourg

Après ce petit shot d’art et de bonnes ondes, il est temps de repartir à l’aventure. Prochaine étape : le centre-ville de Lutzelbourg, qui se trouve à 10 minutes à vélo. Je ne sais pas si c’est le soleil, la proximité de l’eau ou juste l’ambiance générale, mais ce petit village donne tout de suite l’impression d’être en vacances. Un sentiment amplifié par la bonne humeur communicative et l’humour taquin de Jean-Marc, le gérant du Bistrot Du Canal. Dans ce commerce familial qui rassemble les habitant(e)s et les gens de passage, on peut aussi bien venir acheter des clopes que manger un bon plat du jour le midi. Et avec vue sur le château s’il-vous-plaît !


Mais cette sensation de « village-vacances » est aussi accentuée par Tisabora, une boutique-atelier qui donne à ce décor pittoresque une touche supplémentaire de dolce vita. Tisabora, c’est le mélange de Thibault et de Sarah (vous l’avez ?), un couple d’artistes autodidactes. Au rez-de-chaussée de leur maison familiale, la peintre et le sculpteur partagent leur univers atypique aux curieux et aux curieuses. On y trouve les peintures vives et pleines de couleurs de Sarah, qui propose également des portraits à la demande, mais aussi les sculptures décalées et créatives de Thibault, qui aime s’amuser avec des clés et des luminaires. Pour que les passants et les passantes se sentent bien chez eux et pour prendre vraiment le temps d’échanger, les amoureux ont aussi prévu un espace détente, avec un canapé et des boissons chaudes. On sent beaucoup d’amour dans cet endroit, et je vous recommande vivement d’aller à leur rencontre si vous passez par là.



Quatrième étape : vivre dans un Disney, dans la vallée des éclusiers

Vous êtes encore là ? Si oui, c’est que vous êtes vraiment motivé(e)s et que vous méritez ce qui va suivre. Parce que maintenant, je vous emmène dans un lieu hors du temps, qui semble sorti tout droit d’un Disney : la vallée des éclusiers. En quittant Lutzelbourg à vélo, il suffit de longer le canal pendant environ 30 minutes, direction Arzviller, pour arriver à l’entrée de ce petit écrin de verdure.

Cette vallée, composée de 17 écluses sur 3,8 kilomètres, permettaient autrefois aux bateaux qui empruntaient le canal de la Marne au Rhin de franchir le seuil des Vosges. Mais l’arrivée du Plan Incliné de Saint-Louis Arzviller (on vous en reparle plus en détails très bientôt), a rendu ce système de dénivelé obsolète. Avec le temps, les maisons éclusières se sont donc retrouvées à l’abandon et la nature a repris ses droits sur ces canaux fermés à la navigation. Ce n’est que très récemment que la communauté de communes du pays de Phalsbourg a entrepris de redonner une nouvelle vie à cette vallée bucolique, en restaurant progressivement les maisons éclusières pour y loger des artistes. Si les ateliers ne sont pour l’instant pas ouverts au public, il est toutefois possible de contacter les artistes en amont pour connaître leurs éventuelles disponibilités ou leurs actualités. Vous pouvez aussi simplement vous laisser porter par le destin : vous les croiserez peut-être en chemin.

Dans la maison éclusière numéro XV, à l’entrée de la vallée, habite un artiste qui sait transformer le métal en or. Ouvrier dans l’industrie du ciment, Samuel récupère régulièrement des résidus de métal dans les chantiers, qu’il stocke ensuite dans son atelier. À partir de ces petits éléments, qui ne ressemblent à rien séparément, l’artiste arrive à créer des assemblages complètement fous, simplement à l’aide de son imagination ! Des têtes de rhinocéros, des reptiles, des petits êtres de métal qui auraient pu servir d’inspiration à Georges Lucas, ou simplement des objets pratiques comme des transats et des saladiers : rien n’arrête ce soudeur à la créativité débordante.

Un peu plus loin se trouve Cédric, un sculpteur de pierre à la barbe aussi bien taillée que ses œuvres. Animateur pour enfants de profession et acteur d’improvisation à ses heures perdues, on sent une grande sensibilité chez cet artiste au parcours atypique, qui inscrit dans la pierre des petits morceaux de sa vie, comme un écrivain écrirait un livre. Depuis peu, il s’est installé dans la maison éclusière numéro XIII, une référence que l’on retrouve d’ailleurs dans le nom, très poétique, de son atelier : « XIII or du temps ».

Le numéro X, c’est la maison de Valérie, ou plutôt Wally. Son monde à elle, engagé et coloré, est peuplé de cyclopes. Une référence à la chanson « Respire » de Mickey 3D : « D’ici quelques années on aura bouffé la feuille / Et tes petits-enfants ils n’auront plus qu’un œil ». En résulte des créations étonnantes : des classiques de la peinture revisités version cyclope ou encore une série intitulée « Traffic Jam », à travers laquelle elle dénonce le fait qu’aujourd’hui, à l’image des automobilistes dans les embouteillages, on est à la fois ensemble, serrés les uns aux autres, et en même temps si seul(e)s, chacun(e)s à l’abri dans son petit monde.



Étape bonus : s’enivrer de cidre et de bonne humeur au Papar Hasard

Ça y est nous y sommes. Au début de cet article, je vous parlais du rire éclatant de Valérie. Et bien Valérie, c’est la gérante du Papar Hasard, une crêperie qui a élue domicile dans l’écluse numéro II. Les artistes de la vallée, les randonneurs, les cyclistes, les curieux et les curieuses qui s’y arrêtent ne se retrouvent jamais là par hasard (vous l’avez ?) : ils y viennent parce que ce lieu dégage quelque chose de magique et la bretonne aussi pétillante qu’indépendante derrière ce projet fou y est certainement pour beaucoup. Depuis 6 ans maintenant (bien avant la réhabilitation des maisons éclusières destinées aux artistes), elle sert à celles et ceux qui arrivent jusqu’ici des galettes, du cidre, de la bonne bière BAT locale, mais surtout un peu de son énergie et de sa bonne humeur contagieuse.

Cette touche-à-tout hyper active s’occupe non seulement de la partie restauration, son cœur de métier depuis déjà des années, mais aussi de la communication et de l’évènementiel, en proposant régulièrement des expositions (l’art est décidément roi dans cette vallée !) ou des soirées à thème. Un endroit et une femme comme on en croise peu, qui donne envie de s’éterniser encore un peu, même quand les clients sont partis depuis longtemps et qu’il ne reste plus une goutte de vin blanc. Si jamais vous voulez profiter de ce lieu hors du temps (vous auriez tort de ne pas être tenté), je vous conseille tout de même d’y aller plutôt en semaine : le week-end, ce petit coin de paradis est victime de son succès.

C’est ainsi que s’achève cette journée au pays de Phalsbourg, autour de la vallée des éclusiers. Une journée riche en belles rencontres, en poésie et en moment de grâce. Pour celles et ceux qui voudraient jouer les prolongations, sachez que l’écluse numéro IV a récemment été transformée en gîte, dans lequel on peut passer la nuit ! On y trouve une chambre très confortable avec vue sur l’eau, une cuisine toute équipée, une salle de bain, un grand salon, bref, largement de quoi passer une nuit insolite en famille ou entre amis. Pour réserver le logement, ça se passe soit directement sur le site, soit via l’office de tourisme à l’adresse [email protected] ou au 03 87 07 47 51.


Pour les autres, il sera l’heure de ramener les vélos et de rentrer à la maison, avec le sentiment de laisser derrière soi le monde de Narnia. Un monde sur lequel on n’aurait jamais pensé tombé un jour, mais qui, une fois qu’on l’a découvert, aura toujours une petite place particulière.


Office de Tourisme du Pays de Phalsbourg

Le site Internet / La page Facebook / Le compte Instagram
1 rue des, Rue Généraux Micheler, 57370 Phalsbourg
03 87 24 42 42


*Article soutenu mais non relu par l’Office de Tourisme du Pays de Phalsbourg

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Commentaires (1)

  1. Super article, merci de valoriser ce petit bout de Moselle car on est bien en Moselle, même si on doit lire plusieurs lignes avant de l’apprendre.. C’aurait été judicieux de l’ajouter dans le titre.
    Bonne continuation !

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