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Coup d’Bol : la nouvelle asso Strasbourgeoise qui met en lumière la précarité étudiante

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Créée à la suite d’une maraude citoyenne, l’association Coup d’Bol n’a que quelques mois mais se veut déjà sur tous les fronts. Ce lundi 30 mai, elle proposera une distribution de produits d’hygiène et de denrées alimentaires à destination des étudiants. Au-delà des aides apportées, les organisateurs espèrent mettre en lumière les différentes de précarités rencontrées à Strasbourg.


Depuis qu’il a 15 ans, Julien Kauffmann s’engage auprès d’associations caritatives et participe notamment à des maraudes. Pourtant, en décembre dernier, à l’approche des fêtes de fin d’années, le jeune homme alors âgé de 19 ans, souhaite en faire un peu plus et organiser lui-même une maraude. 30 bénévoles répondent présent à son appel et grâce aux dons d’un supermarché, les participants distribuent 40 litres de soupe ce soir-là.Je ne voulais pas m’arrêter là. J’ai promis à ce moment-là que j’allais créer mon association”, se souvient Julien. 

La nouvelle association, Coup d’Bol voit le jour en février grâce à un petit groupe d’individus bien décidés.On a commencé les maraudes le 2 février, il y avait trop d’enthousiasme pour attendre plus longtemps”, raconte Julien. Depuis, l’association effectue chaque jeudi soir une maraude dans le centre-ville de Strasbourg. L’équipe des bénévoles débute à 18h30 devant les Galeries Lafayette puis suit pendant un peu plus de 2h30 un parcours défini à l’avance, afin de distribuer aux personnes en ayant besoin de la nourriture, mais aussi des produits d’hygiène, voire des vêtements.

Julien Kauffmann, créateur de l’association Coup d’Bol.
© Mathilde Piaud pour Pokaa



Une distribution pour les étudiants

 “On est coordonnés avec toutes les autres associations qui effectuent des maraudes à Strasbourg. Par exemple, le mercredi une association peut nous dire qu’une personne a besoin d’une paire de chaussures taille 45 et si on en a, on la lui apporte le lendemain. On est aussi en contact avec des accueils de jour qui nous contactent si une personne a un besoin particulier. C’est arrivé l’autre jour pour une femme victime de violences conjugales”, détaille le fondateur de l’association.

L’association récupère désormais chaque semaine, des dons du supermarché Auchan de Hautepierre, issus des invendus. Des denrées préparées ensuite par les membres, en respectant une charte élaborée par la Ville de Strasbourg afin, notamment, de respecter des normes d’hygiène. Certaines boulangeries partenaires et des dons privés viennent compléter les produits distribués. 

© Document remis

Mais si Julien a souhaité participer à la création d’une association, c’est aussi parce qu’il avait envie de plus. Ne pas aider qu’un public, ne pas lutter contre une seule forme de précarité, ne pas se limiter à une forme de don. Les associations où j’allais avant avaient en général un but, aidaient un public et j’étais frustré”, partage-t-il. Et il suffit d’écouter le jeune homme s’exprimer avec ferveur, parler sans discontinuer de ses projets et de la mobilisation qu’il aimerait créer, pour comprendre qu’il ne souhaite pas se limiter à une forme d’action. “On veut aider et lutter contre toutes les sortes de précarité”, décrit Julien plein d’entrain. 

La prochaine action de Coup d’Bol est ainsi destinée aux étudiants strasbourgeois. L’association installera un stand ce lundi 30 mai au Patio à Esplanade, de 15h à 18h30. Les étudiants pourront se présenter sur le stand et recevoir un sac de provisions. On prépare à l’avance les sacs avec quelques denrées alimentaires comme des gâteaux ou des céréales mais aussi des produits d’hygiène comme des cotons tiges, du shampoing, du déodorant mais aussi des protections hygiéniques. On veut aussi lutter contre ces formes de précarité : la précarité étudiante ou la précarité menstruelle”. 


Sensibiliser à la précarité

Au-delà de l’aide apportée à ces personnes, Julien voit aussi, au travers de ces actions, un moyen de mettre en lumière les difficultés auxquelles les différents publics peuvent être confrontés. Communiquer sur ces précarités et les faire entrer dans les consciences et dans le débat. Montrer qu’elles existent.J’aimerais envoyer un message fort. Montrer qu’il y a un problème, qu’il faut le régler. Souligner que des personnes ont un manque d’accès à certaines choses. Qu’on en parle.

© Document remis

Lorsqu’il parle des actions de l’association, l’enthousiasme semble envahir le jeune homme de 20 ans. “Quand on fait des maraudes on se sent bien. On passe un bon moment avec des amis ou de la famille tout en aidant des gens, témoigne-t-il. Et j’y mets toutes mes valeurs: l’aide mais aussi l’écologie, en privilégiant des contenants réutilisables ou en carton recyclable pour les maraudes. Je me dis que ça pourrait aussi donner des idées aux autres maraudes.

Et même s’il est déjà bien occupé, Julien imagine encore de nouveaux projets pour l’association. “J’aimerais bien faire aussi de la sensibilisation dans les écoles”, commence-t-il déjà à se projeter.

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Commentaires (2)

  1. Bravo Julien et à votre Equipe ! J’espère de tout coeur que le projet solidaire du bâtiment DECATHLON sera accepté. Je partage vos convictions et ai beaucoup de mal à supporter cette précarité des personnes, en FRANCE, en l’an 2023…
    Une femme de 72 ans, dialysée. Pour la première fois de ma vie, j’ai témoigné auprès des D.N.A. en votre faveur pour votre projet et j’ai aussi exprimé ma colère contre une situation aussi désespérante. Les gens sont-ils donc aveugles, ou/et si égoïstes ? Il y a tellement de maisons, surtout à la campagne environnante de STRASBOURG, dans lesquelles ne vit qu’une personne âgée ? Pourquoi ne pas créer des parrainages : un toit contre des menus travaux et la compagnie de la personne âgée, etc. ?
    Alerter également les pouvoirs publics sur la situation des personnes étrangères soignées en France (cancer, dialyse, etc.), mais dans la rue et sans aide financières. Et les enfants qui vont souvent à l’école et se retrouvent, après ,sous une misérable tente, par tous les temps ? Certains parents de leurs camarades d’école pourraient certainement leur trouver un toit chez leurs propres parents, qui occupent souvent de grands appartements ou une maison ?
    Il y a tant à faire, si l’on veut bien voir et entendre et ouvrir son coeur. Souvent, c’est la peur de l’inconnu, ce que l’on peut comprendre. Une association comme la vôtre pourrait mettre en contact les différentes personnes. Cela instaurerait la confiance. Et ce sont des aventures humaines formidables qui commencent…
    Je sais de quoi je parle. En dialyse, j’ai repéré un jeune homme Géorgien, à qui je traduisais par GOOGLE, en Anglais, les indications médicales… Petit à petit, je l’ai invité chez moi avec mon mari. Nous avons fait connaissance avec sa femme. Nous avons tous sympathisés. Si les communications étaient au début cocaces, par GOOGLE-Traduction interposé, nous avons fait des jeux éducatifs en Français et cuisiné des recettes traditionnelles de chaque pays. Des excursions pour faire connaître l’Alsace, etc. Nous avons fait connaissance avec leurs familles grâce aux smartphones, etc. Nous sommes AMIS ; la confiance et la bienveillance sont réciproques.
    Qu’est-ce la charte Pokaa ?

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