A l’origine regroupés au sein d’un simple groupe Facebook, des passionnés alsaciens de l’univers Disney ont créé en 2017 leur association. La trentaine de membre actuel y partage leur passion et nombreuses activités mais créent aussi aujourd’hui de véritables spectacles. Rencontre.
Ce jeudi soir, sur le parking de l’école Saint-Exupéry de Geispolsheim, mascotte de Mickey, petite sono et décors de théâtre sont descendus des voitures avant de rejoindre la salle de motricité de l’établissement. C’est ici que, chaque semaine, les membres de l’association Fans Disney d’Alsace se retrouvent.
A l’arrière du cortège, se trouve Cyrille, les bras chargés. Il est le président de l’association créée en 2017. “On s’est rencontrés sur une plateforme internet regroupant une grande communauté de fans de Disney francophone, se souvient-il. J’avais regardé si il y avait plusieurs personnes de Strasbourg pour faire un resto. Puis on a créé une page Facebook et l’association s’est créée de fil en aiguille.”
À ses débuts, le petit groupe propose des séances en avant-première au cinéma strasbourgeois Le Vox, réservées aux abonnés de la page Facebook. “L’idée c’était de casser le côté virtuel pour l’amener dans le réel”, commente Cyrille. Désormais l’association organise des karaokés, des repas ou soirées à thème, des jeux de piste ou encore des sorties dans des parcs d’attraction.
Assumer sa passion
Au fur et à mesure, ce sont de véritables liens d’amitié qui se sont créés entre les membres fondateurs. Ils ont trouvé, parmi ces fans alsaciens (venus surtout de Strasbourg et de ses environs), une communauté avec qui partager leur passion. “Ce n’est pas toujours aisé de dire qu’on est fans de Disney, témoigne Cyrille. Il y a parfois une étiquette “enfant” collée sur les fans. Ce qui est ironique parce que, aux États-Unis par exemple, ce n’est pas du tout perçu comme ça.” Valérian, présent aussi ce soir-là, se souvient de la première fois qu’il a participé à une activité proposée par l’association. “Je pensais que je n’allais rencontrer que des gens de 15 ans”, se rappelle-t-il. Avant de reconnaître : “Ce n’est pas évident, à 30 ans, de dire qu’on est fan de Disney. Mais de voir qu’il n’y a pas que moi aide à assumer”.
Alors qu’un jour, l’organisation de la Japan Addict leur propose de monter sur la scène de la convention, les membres de l’association se lancent dans la création de spectacles. Jonathan, secrétaire au sein de l’association et Cyrille écrivent des scénarios et mettent en scène leurs productions. Un processus créatif qui peut prendre jusqu’à six mois. “On prend ce que chacun aime faire ou sait faire. Il faut donner une place à tout le monde”, reconnaît Jonathan. Certains mettent alors au service du spectacle leurs talents de comédien(en), de chanteuse ou de couturières.
La création artistique au coeur de l’association
Ce soir-là, malgré les absents, le groupe répète le spectacle qu’ils réaliseront lors de la prochaine Japan Addict au Zénith de Strasbourg, au mois de juin. Après un point rapide sur les costumes à coudre et la mise en place du décor, Cyrille lance la musique. L’histoire, écrite de toute pièce par les fans Disney d’Alsace fait intervenir différents personnages emblématiques de Disney, le tout en interaction avec le public. “Le public c’est que le public soit impliqué”, explique Jonathan. Et Cyril d’ajouter : “il pourra par exemple choisir l’arme utilisée par un personnage, ou encore l’élément perturbateur de l’histoire”.
L’association propose aussi des formats plus courts pour d’autres occasions. “Ce qui me plait dans le spectacle et l’incarnation de personnages, c’est qu’on casse les barrières, détaille Cyrille. Les statuts, ce que chacun fait dans la vie, s’effacent. Ce qui importe, c’est la transmission d’émotions.” Il n’y a toutefois pas d’obligation, pour la trentaine de membres, de participer aux représentations. Chacun choisit les activités auxquelles il souhaite se joindre.
Bien que l’association ait vu son nombre d’adhérents réduire au moment de la crise sanitaire, celle-ci poursuit aujourd’hui son développement, avec toujours la volonté de faire les choses bien. “On est là pour se faire plaisir mais on a aussi un critère de qualité”, affirme Jonathan. L’association réalise aussi des rencontres avec des enfants malades. “C’est quelque chose qu’on aimerait développer”, confie Cyrille, toujours prêt à se lancer dans de nouveaux projets.
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