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Marion, la « marchande de tapis » strasbourgeoise qui dépoussière la création textile !

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Elle s’est faite remarquer sur les réseaux. Par vous, par nous. Avec sa publication sur le groupe Étudiants Strasbourg, likée près de 500 fois, Marion, jeune créatrice textile strasbourgeoise a gagné en visibilité et récolté 400 nouveaux followers sur l’Instagram de sa marque : Ragment. Habituée à piquer du tissu, elle a piqué cette fois, notre curiosité : créations XXL baroques, petit boobs multicolores, cœurs pop… On est allé à la rencontre de cette jeune « marchande de tapis » (comme elle se décrivait elle-même avec humour) qui a de la créativité à revendre et des valeurs à défendre.


L’artisanat a le vent en poupe, et chez la jeune génération, une nouvelle vague de créateurs s’émancipe des grosses entreprises pour se lancer en solo : plus de liberté, et la possibilité d’allier création et convictions. C’est le cas de Marion, Strasbourgeoise de 24 ans qui, après un BTS à ORT puis des études dans le design de mode et le stylisme à la capitale, se lance à son compte depuis peu.



De ses études à l’Atelier Chardon-Savard (Paris) où elle ne se reconnaît que très peu dans les valeurs qui y sont véhiculées – où on lui apprend à créer des tendances et où l’on prêche encore pour la fast-fashion – , elle ne retient que ses stages qui la sensibilisent à l’artisanat et à l’upcycling, et le réseau de potes-artistes qu’elle s’y fait.

Après des expériences auprès de marques parisiennes spécialisées dans l’upcycling, elle part à Séoul. Elle y passe trois mois auprès d’un jeune créateur « génial » qui mêle street-wear et bouddhisme (MinkyPowerLab pour qui elle a même conçu un tapis à l’image du logo, dernièrement). Une expérience marquante qui lui donne l’envie de se lancer dans un projet de marque de vêtements d’inspiration japonaise à base de récup’… Puis elle revient sur Strasbourg et la crise sanitaire de 2020 bouleverse tout.


Le confinement : du temps pour créer Ragment

Alors confinée, pour passer le temps, elle s’occupe depuis chez elle en concevant une robe, et une veste de costume, à la main. Mais surtout, elle découvre la tapisserie, fascinée par la technique et le profil d’un designer textile, qui poste sur Instagram des Reels inspirants et ses créations « aux influences manga, japonaises, et très mystiques et mythologiques ».

Elle décide de se commander de quoi commencer à piquer. Encore à l’aiguille – point par point à la main –, une de ses pièces de 60×80 cm lui demande même jusqu’à 25h de labeur. Du travail minutieux, de longue haleine mais qui se prête à la latence du confinement. Ce qui lui plaît ? Travailler le textile et « l’idée d’habiller un espace ».

© ELOΗƦIËL / Galadeo Studio



Elle y prend peu à peu goût et fait évoluer son projet professionnel. Grâce à la région Grand Est dans le cadre du programme « Expériences de jeunesse », elle accède à des aides financières pour créer son entreprise. Elle achète alors du matos : de la laine, des fournitures dont un pistolet à touffeter (tufting gun)… Des investissements nécessaires pour faire grandir son projet, et ses créations. Avec un cadre d’1m80 sur 1m50 installé dans son garage, elle se permet alors de réaliser des pièces plus grandes, et en passant au pistolet, en bien moins de temps. La voilà lancée.

Début 2021, avec un concept plus abouti, elle crée sa marque : Ragment. « C’est le nom de mon projet d’expérimentation textile, ragment, c’est une part de moi que j’explore avec beaucoup de curiosité, je me cherche encore beaucoup et je ne veux me fermer aucune porte. Mon travail me permet d’exprimer mes idées et mes émotions, je veux transmettre de l’amour et de belles ondes, j’ai beaucoup à partager ».

Extrait de la publication de Marion
© Capture d’écran du groupe Facebook Étudiants de Strasbourg / Pokaa



Elle poste alors une annonce sur les réseaux pour se faire connaître. On y découvre des tapis XXL aux inspirations à la fois rococo, baroque, et des couleurs pop. Marion explique vouloir « s’éclater dans ce qu’elle fait », et touche ainsi à plusieurs styles, à toutes les formes ou tailles, tout en s’ouvrant aux commandes personnalisées. Si certaines de ses créations coûtent plusieurs centaines d’euros, elle souhaite toutefois rester accessible en proposant des pièces plus abordables. Alterner petits et gros drops, pour varier les plaisirs.


De jolies valeurs

Autre objectif qu’elle se donne pour les mois à venir : faire évoluer sa pratique vers du tout-upcyclé. Si elle essaie déjà de se procurer de la laine de seconde-main auprès de friperies strasbourgeoises (Emmaüs, le Léopard, etc), elle cherche d’autres fournisseurs. Elle explique aussi ne créer qu’avec de la laine synthétique (et de fait, non-animale) et fabriquer elle-même les piercings qui agrémentent les tétons de ses créations boobs (de toutes les couleurs, à l’image de la variété des peaux qui existent).



En parallèle, elle souhaite « [mettre] en avant les valeurs du fait-main, de l’artisanat, d’un savoir faire et des créations uniques ». Autodidacte et débrouillarde, si c’est internet qui l’a aidé à ses débuts, elle a également beaucoup appris par elle-même : « beaucoup de ratés, beaucoup de tests, j’ai mis deux ans à être fière de mon travail, à professionnaliser ma technique et à perfectionner mes finitions ».

Aujourd’hui, elle explique vouloir aussi « faire des workshops quand [elle aura] le budget pour transmettre ce qu'[elle] a appris ». Dans cette démarche, elle aimerait également intégrer un atelier d’artistes et quitter son garage : « l’art, c’est une question de partage et de rencontres et c’est vraiment ce type de lieu que je recherche pour m’épanouir et échanger avec d’autres artisans et artistes au quotidien ».

Avec l’arrivée des beaux jours, pointe un nouveau projet : organiser des happenings dans les rues de Strasbourg, ou devant des friperies ou bars, pour créer devant public et ainsi, « ouvrir la porte aux curiosités ». Attendez-vous donc à la croiser prochainement, avec son cadre et son pistolet, prête à piquer !


Pour retrouver sa marque Ragment

Instagram
Facebook
Sa e-boutique

Et en ce moment :
Au tattoo shop Bleu Macadam (9 rue Graumann, Strasbourg)


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