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Rembobinette : le podcast plein de nostalgie qui donne la parole à nos aînés

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Ils et elles s’appellent Mathilde, Jacqueline, Benoît et Marie et ont entre 73 et 93 ans. Derrière le micro tendu par la jeune podcasteuse Aurélie Gsell, ces aînés nous partagent leurs souvenirs, leurs tristesses, leurs joies, leurs défis, le tout enveloppé dans une voix chevrotante et une intimité pure. Des sages aux paroles précieuses, que la jeune femme a su porter à nos oreilles.


Lancé il y a plus d’un an, le podcast Rembobinette est aussi mignon que son nom. À l’initiative du projet, on retrouve Aurélie Gsell, une podcasteuse novice bien décidée à “donner la parole à nos aînés. Résultat : des épisodes d’une quarantaine de minutes, au cours desquels on découvre des invités plutôt âgés, qui nous racontent leurs histoires, la guerre, leurs parcours professionnels, leurs histoires de familles, le tout, rythmé –ndlr. pour les premiers en tout cas – par un accent alsacien qui donne l’impression d’être bien au chaud à la maison. Pour tous les auditeurs transformés l’espace d’un moment en petits-enfants, Rembobinette dévoile des récits passionnants, au croisement entre l’intime et l’histoire de l’Alsace.

Je trouve qu’ils ont tellement de choses à dire et on ne peut pas les entendre car ils ne maîtrisent pas les moyens de communication modernes. Si on ne va pas vers eux, ils ne pourront pas faire le pas qui manque.” explique Aurélie.

© Maksym Toussaint / Pokaa


Des rencontres fortes en émotions

C’est à Noël, au cours d’un repas de famille que l’idée traverse l’esprit de cette Alsacienne qui travaille dans le marketing digital : “C’était à un repas de famille à Noël. La grand-mère de mon demi-frère était là et racontait des histoires d’antan, quand elle avait été déportée d’Alsace vers les Vosges. Elle était dans un train et elle dormait par terre et elle se souvenait avoir poussé un monsieur. Et elle me disait avoir revu ce monsieur sur lequel elle avait dépassé en dormant des années plus tard. Je trouvais ça un peu dommage de perdre cette mémoire et ces souvenirs.

Après ça, Aurélie rencontre d’abord les grands-parents de ses amis, puis le cercle s’élargit, jusqu’à rencontrer des personnes qu’elle ne connaît pas du tout. Quand elle se rend chez ses témoins pour les rencontrer, c’est toujours seule : “Au début, ils ne me connaissent pas, donc ils sont un peu dans la retenue. Mais dans 100% des cas, ils ont fini par pleurer à un moment. Il y a toujours une question que je pose, qui fait un peu plus mal que les autres...” avoue-t-elle. Et une fois lancé, le plus difficile, c’est encore de les arrêter : “Il y en a une, je crois que j’ai dû poser deux questions seulement et elle était lancée (rires). Elle était contente que je m’intéresse à la personne et pas à la mamie ou au papi. Ce sont des personnes qui ont, certes, 90 ans, mais qui un jour ont eu 30, 40 ou 50 ans.”

Mon but c’est de représenter toutes les voix qu’il peut y avoir. J’ai beaucoup de demandes d’Alsaciens, mais je cherche aussi dans les autres régions.” La semaine dernière, Aurélie était d’ailleurs en Corrèze et elle partira dans les prochains mois à la Réunion. La podcasteuse confie par ailleurs : “L’un des prochains épisodes sera d’ailleurs un peu spécial. C’est une personne qui vit à Cannes et la particularité de cet épisode, c’est que la personne est sourde et muette. Il a fallu que son petit-fils fasse l’interprète. C’est un épisode différent où on entendra pas du tout la voix de ce monsieur. Il m’a confié son histoire pour que je la raconte pour lui. »

Rembobinette Aurélie Gsell
Aurélie aux côtés de Mathilde, que l’on découvre dès l’épisode 1.
© Aurélie Gsell / Doc remis


Des personnalités qui nous touchent, sans même les voir

On fait notamment la découverte de Mathilde, 85 ans, qui raconte son enfance marquée par la guerre mais aussi ses réussites, comme celle d’être parvenue à recréer un cercle familial vaste et rempli de tendresse après une enfance d’orpheline.J’avais six enfants à élever, un mari qui ne s’intéressait pas du tout, qui ne se sentait pas du tout concerné. C’est encore le fait peut-être de l’éducation d’avant. Le devoir des maris c’était de travailler, de donner le salaire. Et puis à côté de ça il aimait bien jouer aux cartes, donc il jouait aux cartes. Et puis lui ce qu’il voulait c’était pêcher, aller à la pêche. Donc là les enfants n’étaient jamais inclus dans cela. C’était un peu difficile tout ça.” Elle revient aussi sur les apports du féminisme à son époque, qui a donné accès aux femmes à la contraception : Engagée dans le milieu associatif, Mathilde revient aussi sur la reconnaissance, qu’elle avait tant méritée : “J’avais besoin de sortir de ce mauvais sort qu’on m’avait jeté : “tu es incapable””. 

Avec Benoît, 74 ans, c’est un farceur que l’on rencontre. Joueur – et même un brin provocateur – dès son plus jeune âge, il se souvient de certaines de ses frasques sur les bancs de l’école, comme lorsqu’il avait enfermé ses camarades dans la classe, leur disant qu’ils ne pourraient pas retrouver leurs mamans à la pause de midi. À l’époque où la vie était, selon lui, rythmée par la famille, le travail et la religion, Benoît se rappelle la bascule enclenchée par les années 60 et 70, qui a permis de contester des règles de vie qui semblaient pourtant immuables.

Quant à Marie, 73 ans, son langage franc laisse deviner une personnalité rebelle. Impertinente, indocile, tenace, irrévérencieuse, que de synonymes qui semblent tous à la fois décrire la septuagénaire. On se délecte de ses anecdotes d’infirmière, qui mènent parfois à un tas de manches de cuillères avalés qui brûlent l’estomac d’un malheureux. Mais aussi de sa façon de ne jamais courber l’échine, face à un dogme religieux auquel elle n’adhère pas. Sans surprise, Marie a préféré l’école publique aux bonnes sœurs. Elle explique : “Parce que je passais plus de temps à la chapelle pour expier mes péchés. Dès que je faisais une connerie, [sifflement] à la chapelle trois Je vous salue, un Notre père. J’étais assise à l’église. Je ne bougeais pas. Et je ne priais pas. Le catéchisme, je n’apprenais pas. Il fallait encore l’apprendre, j’en n’avais rien à faire !


La guerre, mais aussi pleins de “moments pivots de leurs vie »

Si la guerre est un sujet régulièrement abordé dans les épisodes, c’est parce que la génération qu’elle interroge reste particulièrement marquée par cette tragédie : “Ils m’en parlent d’eux-mêmes” précise la trentenaire. Mais ces enregistrements sont aussi dignes d’intérêt du point de vue du développement personnel selon la créatrice du podcast : “À 30 ans, je me posais beaucoup de questions et je me suis dit que d’autres se les étaient sûrement posées avant moi. Les personnes âgées, elles ont déjà pris ces décisions, fait ce qu’elles devaient faire ou non, connues les moment pivots de leur vie.

Pour Aurélie, le plus important reste de montrer une facette positive des personnes âgées : “On a beaucoup à apprendre d’elles. Il faut éviter de toujours montrer un tableau noir, de solitude, de vieillesse. Ce que mon papa dit toujours, c’est : “on ne meurt pas de vieillesse, mais de solitude” et c’est vraiment ce que j’aimerais éviter. »


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© Aurélie Gsell / Doc remis

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