Dans le cadre de son édition annuelle du Prix Jeunes Talents, la fondation L’Oréal a récompensé début octobre deux chercheuses de Strasbourg pour leurs travaux. Les deux doctorantes, Laura Monk et Judith Pineau, ont été sélectionnées parmi 740 candidatures par un jury composé de chercheurs de l’Académie des sciences.
L’une est originaire de Strasbourg, l’autre a mené ses recherches au sein de l’université de Strasbourg. Et toutes les deux viennent d’être récompensées par le Prix Jeunes Talents 2021. Décerné par la fondation L’Oréal, en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO, ce prix vise à mettre en avant les femmes scientifiques qui excellent dans leur domaine.
Cette année, 35 chercheuses ont ainsi été sélectionnées parmi 740 candidatures par un jury de chercheurs de l’Académie des sciences. Laura Monk et Judith Pineau en font partie et ont ainsi pu recevoir une dotation de 15 000 euros pour les soutenir dans la poursuite de leurs recherches.
La passion des maths et du vivant
Le domaine de Laura Monk, c’est les maths. Elle a retenu l’attention du jury pour ses recherches sur les surfaces hyperboliques aléatoires, menées dans le cadre de son doctorat au sein de l’Institut de Recherche Mathématique Avancée (IMRA). La chercheuse ne propose pas un théorème fixe, mais montre qu’il y a certaines probabilités que ces surfaces réagissent de telle ou telle manière : “Ma stratégie est de dire, la plupart du temps il se passe telle chose, en proposant des probabilités autour de différentes questions comme : quelle est la probabilité de couper la surface en deux ?” explique-t-elle. Après avoir soutenu sa thèse à la rentrée, la scientifique s’est installée en Allemagne pour son post-doctorat.
© Jean-Charles Caslot / Fondation L’Oréal
Quant à Judith Pineau, c’est aussi du côté des sciences dures que son intérêt s’est dirigé, mais cette fois-ci dans le domaine du vivant et de la chimie. Pendant son doctorat à l’Institut Curie à Paris, elle a travaillé sur la dynamique de polarisation des lymphocytes B dans la réponse immunitaire. Une façon dont les cellules se réorganisent, comme lors du développement d’un embryon ou encore lorsque les neurones transmettent des informations. Les lymphocytes B quant à eux, s’activent et s’organisent de cette manière lorsque notre corps déclenche une réponse immunitaire. Ces travaux pourraient donc permettre de faciliter la production d’anticorps chez les patients et le développement de vaccins. Un sujet plus que jamais d’actualité après la période de crise sanitaire que nous venons de traverser.
© Jean-Charles Caslot / Fondation L’Oréal
Par ailleurs, toutes les deux semblent avoir à cœur d’encourager les jeunes générations à s’orienter vers le domaine de la recherche scientifique. Judith Pineau a encadré et accueilli dans son laboratoire des collégiens et lycéens dans le cadre du programme Apprentis Chercheurs afin de leur en apprendre un peu plus sur les réalités du métier. Et Laura Monk a organisé plusieurs éditions du Rendez-vous des Jeunes Mathématiciennes à Strasbourg. L’occasion pour de nombreuses lycéennes de rencontrer des chercheuses, qui excellent dans leur domaine.